
Les exportateurs à l’heure de la pandémie: entre action et espoir
Hélitowcart : le temps d’une pause
«Il serait beaucoup plus simple de vous énumérer les pays dans lesquels nous ne vendons pas nos produits», signale Katherine Villeneuve, vice-présidente aux affaires commerciales d’Hélitowcart, une entreprise de Lévis spécialisée dans la fabrication d’équipements permettant le remorquage et le transport des hélicoptères.
«Si vous écrivez que nous avons des clients dans 120 pays, vous ne faites pas fausse route. Chaque jour, je reçois une commande provenant d’une nouvelle ville.»
Les clients dans le micromarché d’Hélitowcart sont des écoles de pilotage, des pétrolières, des services de transport médical, des entreprises touristiques, des forces armées et des gens fortunés possédant leur hélicoptère.
Les fabricants de porte-hélicoptères et de chariots de remorquage ne sont pas légion. Les concurrents d’Hélitowcart sont principalement américains. «Nous sommes un leader dans notre marché», affirme
Mme Villeneuve qui, avec Jacob Chenard et Maxime Perron Caissy, a acheté, en 2017, l’entreprise fondée seize ans plus tôt par Lucien Barbeau.
Avec une équipe d’une dizaine d’employés, Hélitowcart fournit aussi une gamme d’accessoires à ses clients comme des roues, des attelages et des coussins.
Avec plus de 1500 unités vendues depuis ses premiers pas, le chiffre d’affaires d’Hélitowcart n’a cessé de croître au cours des dernières années. 2020 marquera, cependant, une pause.
«Il n’augmentera pas, mais il ne diminuera pas non plus. Nous enregistrons une baisse des affaires du côté de l’Asie. Par contre, des contrats importants provenant de la Russie, du Qatar, de l’Australie et de la France viennent contrebalancer des ralentissements ailleurs. De plus, nous bénéficions d’un dollar qui favorise les exportateurs canadiens», souligne Katherine Villeneuve.

Vendre et livrer
La pandémie apporte des défis de taille à l’entreprise, notamment en ce qui a trait à la commercialisation et à la livraison de ses produits aux quatre coins de la planète.
«Nous avions l’habitude de voyager beaucoup pour aller rencontrer nos clients, nos distributeurs et pour participer à des foires commerciales. À cause de la COVID et dans un souci de protéger notre santé et celle de nos proches, nous avons décidé ne pas bouger cette année. Alors, il nous faut être créatifs sur les réseaux sociaux et sur le Web pour veiller à nos bonnes relations avec nos clients et pour en recruter de nouveaux.»
Livrer ses produits à l’étranger constitue également un casse-tête.
«Il n’y a plus de place sur les navires commerciaux et le nombre de vols a fondu comme neige au soleil. Les coûts d’expédition ont grimpé en flèche. Ce qui pouvait prendre trois jours pour envoyer un produit en Russie prend actuellement trois semaines. Heureusement, les clients sont compréhensifs», signale Mme Villeneuve.