La maison de l’île réinvente le B&B avec son brunch quatre services

Juchée au sommet d’une côte aux abords du fleuve Saint-Laurent, dans la municipalité de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans, trône le Bed & Breakfast de la maison de l’Île.

La maison de l’île n’est pas un Bed & Breakfast conventionnel. En plus d’offrir une vue exceptionnelle sur le fleuve et ses environs, ce gîte propose un brunch quatre services digne des restaurants étoilés. Cette combinaison d’éléments lui a d’ailleurs value des distinctions qui l’ont fait rayonner à l’international.


Au sommet d’une côte aux abords du fleuve Saint-Laurent, dans la municipalité de Saint-Jean-de-l’Île-d’Orléans, trône le Bed & Breakfast (B&B) de la maison de l’île. Cette demeure ancestrale, posée sur un énorme terrain, donne une vue imprenable sur le cours d’eau, les champs vallonnés de la Rive-Sud et les pistes de ski du Massif du Sud. Avec un peu de chance ou de patience, il est possible d’observer les nombreux bateaux qui empruntent l’estuaire du Saint-Laurent pour rejoindre la mer.

Le B&B a une vue imprenable sur le fleuve. Il est possible d'y voir passer des bateaux.

La maison de l’île appartient à la troisième génération de femmes dans la lignée de Sylvie Lavoie, l’actuelle propriétaire avec son mari, Yves Blanchette. La grand-mère de Mme Lavoie en avait fait l’acquisition en 1939, sa mère l’avait rachetée un peu plus tard, puis Sylvie Lavoie en a pris possession en 2019. Cette dernière caressait l’idée depuis longtemps de transformer cette maison de bois en un B&B. Elle a profité de la pandémie pour faire des rénovations majeures afin de donner vie à son projet.

La maison de l’île s’est récemment distinguée dans les Travel and Hospitality Awards. Elle a été couronnée la maison d’hôte par excellence de 2023 en Amérique. Ce succès est dû non seulement au panorama pittoresque qu’offre le B&B, mais également à son brunch exquis servi en quatre services.

Les propriétaires de la maison de l'Île, Sylvie Lavoie et Yves Blanchette.

Une part du succès de l’établissement revient aussi au duo qui se complète à merveille. De son côté, Mme Lavoie s’occupe de la maison. Elle adore lorsqu’un lit est bien fait et que les gens puissent s’emmitoufler dans des draps tous propres. Elle aime lorsque tout est impeccable. Quant à M. Blanchette, il se concentre davantage sur la confection des repas.

« Tous les jours dimanche »

Lors de votre séjour à la maison de l’île, Sylvie Lavoie et Yves Blanchette vous proposent un contrat de mariage. « On offre aux gens de faire une escapade dans un Bed&Brunch. C’est pour ceux qui sont à la recherche d’une vue, d’un bon déjeuner et qui souhaitent se reposer. C’est le contrat de mariage que l’on propose et il ne reste plus qu’à dire: “oui je le veux” », dit la propriétaire.

Un cheval noir a été amené par limousine sur le terrain du gîte. Cette oeuvre en fibre de verre a été fabriquée par Ben Lalen.

Mme Lavoie ne le cachera pas : même si la vue est à couper le souffle, même si les chambres sont douillettes et jolies, ils charment leurs clients « par le ventre ». En effet, le somptueux déjeuner occupe une place centrale dans l’offre de la maison de l’île.

« On a beaucoup voyagé, on en a fait des places, et les déjeuners étaient toujours pareils: oeufs brouillés, bacon, petites patates et saucisses. Pourquoi n’a-t-on pas droit au même service de qualité le matin qu’on a droit lors d’un souper au Laurie Raphaël par exemple? », se demande M. Blanchette.

Les propriétaires du B&B voulaient donc donner une place de roi au déjeuner, d’autant plus qu’en vacances, on peut prendre le temps de bien manger le matin. Les convives ont alors droit à un brunch du dimanche, mais à tous les jours. Selon de nombreuses recherches effectuées par les propriétaires, ce type d’expérience serait unique au Québec et peut-être même au monde.

Un menu inspiré des plus grands

Yves Blanchette est à la retraite. Il ne joue pas au golf et ne peint pas. Il investit plutôt son temps à dénicher des repas issus des meilleures cuisines d’auberges du monde. Il aurait d’ailleurs entamé ses recherches dans les années 2000.

«C’est bien beau regardé les menus des chefs étoilés, mais on n’y retrouve pas les recettes hein! » s’exclame-t-il. Il passe donc ses hivers à faire mille et une recherches afin de parfaire sa cuisine.

Bien que son menu matinal est digne des plus grands restaurants de ce monde, Yves Blanchette ne se vante pas de l’avoir inventé de toutes pièces. Il se considère davantage comme un « copiste ». «Il y a l’artiste qui crée les peintures. Il y a le faussaire qui reprend les oeuvres sans donner le crédit. Et il y a le copiste qui s’inspire des plats des différents chefs tout en leur donnant le crédit qui leur revient. Moi, je suis un copiste. »

Yves Blanchette à l'oeuvre dans les cuisines du B&B.

Malgré tout, il se doit tout de même une fière chandelle. Il arrive à créer des plats en ne se fiant qu’à un menu. Ce talent en cuisine lui vient probablement de ses racines familiales. Son grand-père et son père possédaient des restaurants. Déjà, vers l’âge de 17 ans, Yves Blanchette recevait ses amis, tous les samedis, pour leur servir à manger.

Son menu est composé en grande majorité de repas concoctés avec des produits que l’on retrouve sur l’île d’Orléans. « C’est assez surprenant ce qui pousse sur les terres. On y trouve de la courge jusqu’à l’ail noir en passant par les mini kiwis », mentionne Sylvie Lavoie. Le menu préparé par M. Blanchette n’est pas à la carte, les plats disponibles varient au gré des récoltes. L’oeuf en est toutefois la pièce maîtresse. Tous les matins, le déjeuner servi aux clients est une surprise, ça va selon l’humeur du chef.

Au passage du Soleil, le brunch a débuté avec un mocktail aux fraises et à l’hibiscus suivi d’une mise en bouche d’oeufs de caille mimosa accompagné de crabe des neiges et d’une salade de micropousses, une création d’Yves Blanchette. L’entrée était un saumon gravlax servi avec des asperges locales. Le plat principal était un oeuf coulant à la façon de la réputée chef Julia Sedefdjian, la plus jeune récipiendaire d’une étoile Michelin en France à l’âge de 21 ans. La touche finale a été un cannoli revisité avec du fromage ricotta, du chocolat, des pistaches et des zestes d’oranges confites.

Le brunch quatre services est compris dans le prix du forfait. Cependant, le festin n’est ni végétarien, ni végane.

Modernité, nostalgie et vue

Une fois à l’intérieur de la maison de l’île, on entre quelque peu dans l’enfance de la propriétaire. Un décor d’époque, marqué par les anciens meubles qui appartenaient à la famille de Sylvie Lavoie, est agencé avec une touche de modernité. Un contraste assez frappant dans les chambres à l’étage.

Les chambres mélangent modernité et nostalgie.

Il y avait auparavant quatre chambres; deux d’entre elles ont été remplacées par de nouvelles salles de bain au goût du jour avec des douches vitrées. « On voulait faire moins de chambres pour que les gens soient bien, pour qu’ils aient de l’espace », explique la propriétaire.

Les salles de bain ont été remises au goût du jour.

Les deux chambres sont pratiquement identiques, mais l’une porte le prénom de la mère de Sylvie Lavoie, Suzanne, alors que l’autre porte le prénom de sa grand-mère, Juliette. Dans celle de Juliette, les oeuvres accrochées aux murs se trouvaient dans la maison familiale. Dans chacune des chambres, des fenêtres ancestrales donnent sur le fleuve.

Une troisième chambre, située au rez-de-chaussée, sera disponible la saison prochaine. Elle sera d’ailleurs accessible pour les personnes à mobilité réduite.

À l’extérieur, une grande terrasse permet aux invités de déguster le fastueux déjeuner à l’air libre. Un peu plus bas, Sylvie Lavoie a fait creuser une piscine pour faire profiter aux invités de la splendeur des environs. C’est d’ailleurs l’un des seuls gîtes de l’île d’Orléans qui possède un tel aménagement.

La saison de la maison de l’île a débuté à la mi-mai et s’étire jusqu’à l’Halloween.

Info: lamaisondeliledorleans.com