Aujourd’hui, un vol au-dessus de l’île d’Anticosti, tout récemment ajoutée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Cette île isolée au cœur du golfe du Saint-Laurent a été choisie par l’organisme international parce qu’on y retrouve notamment « le témoignage fossile le plus complet de la vie marine de l’époque couvrant 10 millions d’années de l’histoire de la Terre ».

« Quand j’ai vu cette nouvelle, j’étais immensément content! Au fil des ans, j’y suis allé quatre ou cinq fois pour faire de la photo aérienne. Ma dernière visite remonte seulement à une couple d’années », raconte l’historien, auteur et photographe Pierre Lahoud.

« L’île d’Anticosti est particulière parce qu’elle est tellement immense. On n’a pas d’idée à quel point c’est grand. C’est de la forêt à perte de vue. En quelque part, le relief forestier est tellement plat qu’il n’en est pas si beau que ça. Ce qui est beau, ce sont les vallées encaissées des rivières et les falaises de grès blanc. C’est absolument fantatisque! »

DévelopperLecture automatique

1 de 18

L'île d'Anticosti photographiée du haut des airs par Pierre Lahoud. (Pierre Lahoud)

« Se rendre en avion sur cette île si éloignée peut être compliqué pour un petit monomoteur, explique M. Lahoud. Parfois, quand j’allais sur la Basse-Côte-Nord, je demandais au pilote de traverser vers Anticosti. Il fallait alors monter en altitude jusqu’à 8000 pieds (2500 mètres) par sécurité, question d’avoir assez de marge de manœuvre si le moteur lâche au-dessus des eaux. »

« Alors qu’auparavant je ne photographiais que la chute Vauréal et une couple de canyons, j’ai décidé à ma dernière visite de faire le tour complet de l’île. Je suis possiblement le seul humain sur terre qui a fait tout le tour d’Anticosti dans un avion aussi petit qu’un Cessna 172! Je suis vraiment content de l’avoir fait. »

«J’ai d’ailleurs donné beaucoup de mes photos au comité qui s’occupait de la candidature de l’île pour le classement de l’UNESCO, à l’époque. J’en serais fort heureux si mes photos avaient été utilisées pour y parvenir. Si ç'a pu servir, tant mieux!»

—  Pierre Lahoud

« L’île d’Anticosti, c’est à l’image du Québec. C’est démesuré, c’est grand à perte de vue. Dire qu’il y a dix ans à peine, le gouvernement souhaitait y extraire des hydrocarbures. On est chanceux d’avoir là un paradis sur terre plutôt que des puits de pétrole partout. Ç'aurait été une véritable catastrophe. Voilà une histoire qui finit bien! »

Propos recueillis par Francis Higgins

Info : pierrelahoud.co­m