De 5 à 7 millions $ pour du hockey de la LNH à Québec en octobre 2024

De 5 à 7 millions $ pour du hockey de la LNH à Québec en octobre 2024 (Le Soleil, Frédéric Matte)

La Ligue nationale de hockey sera de retour à Québec en octobre 2024, mais au grand désespoir des nostalgiques des Nordiques, ce sont plutôt les Kings de Los Angeles qui seront le centre d’attraction lors de cette visite spéciale de cinq jours.


Les Kings profiteront de ce passage de leur prochain camp d’entraînement dans la capitale pour y disputer deux rencontres, les 3 et 5 octobre prochains, contre les Bruins de Boston et les Panthers de la Floride.

L’annonce officialisant la venue du club californien a été faite mardi matin par leur président, le Québécois Luc Robitaille, en compagnie du ministre responsable de la Capitale-Nationale, Jonatan Julien, du ministre des Finances et des «Nordiques», Eric Girard, et du chef de l’exploitation du Groupe Sports et divertissement de Québecor, Martin Tremblay.

Au moins 5 millions $ de Québec

La contribution financière du gouvernement québécois pour rendre possible cet événement est de 5 millions $, jusqu’à la hauteur de 7 millions $, une subvention qu’a dû défendre le ministre Girard lors du point de presse. Incapable de chiffrer les retombées économiques attendues, ce dernier a estimé les dépenses encourues à 9 ou 10 millions $.

Les Kings joueront deux parties à Québec en octobre 2024.

« Vous trouvez que la subvention est disproportionnée, mais moi j’ai le bénéfice de voir l’ensemble des subventions que le gouvernement accorde à des événements sportifs et culturels et je vous confirme qu’on est dans le bon ordre de grandeur », a argué M. Girard, qui rencontrera le Commissaire de la LNH, Gary Bettman, le 29 novembre prochain à New York.

Pas lié au tramway

Il ne faut pas faire de lien entre cette annonce et l’épineux dossier du tramway, a insisté le ministre Jonatan Julien. « Ça n’a rien à voir, s’est borné à dire le ministre responsable de la région. Cette annonce-là n’a pas été planifiée la semaine dernière. Ça fait un certain temps qu’Eric travaille là-dessus et il m’en parle. C’était bien organisé et ça n’a aucun lien. »

Les partis d’opposition à Québec n’ont pas tardé à dénoncer la contribution gouvernementale faite à l’entreprise Gestev. Le chef de Québec Solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a invité le ministre à revoir son «sens des priorités» plutôt que de donner jusqu’à 7 millions $ aux «millionnaires de la Ligue nationale».

« La CAQ fait une passe sur la palette à la LNH plutôt qu’aux gens qui en arrachent. »

—  Gabriel Nadeau-Dubois

Le contexte dans lequel survient l’annonce était loin de passer comme une lettre à la poste au Parti québécois. « La capacité du gouvernement repose sur ses choix budgétaires, a plaidé le député Pascal Paradis. Financer les millionnaires du hockey alors que le gouvernement affirme que les temps sont durs, c’est un choix. »

La Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) déplorait aussi le geste de Québec dans le contexte des négociations difficiles avec le secteur public. « Doit-on se vêtir en joueuses de hockey pour que vous preniez au sérieux les négos? » s’interrogeait la FIQ.

Une initiative de Québec

Décrit par Québecor comme «l’initiateur» de cette visite des Kings à Québec, le ministre Girard a rappelé l’importance du Centre Vidéotron comme d’une «infrastructure exceptionnelle» et importante à exploiter.

S’il reconnaît qu’il n’y pas d’expansion en vue et d’équipes à vendre dans la LNH, le gouvernement veut néanmoins occuper l’amphithéâtre du boulevard Wilfrid-Hamel. « Il faut l’utiliser », a plaidé Monsieur Girard, citant des événements majeurs comme les Championnats du monde de hockey junior, senior et féminin et des matchs de saison régulière de la LNH.

Un bon achalandage lors de ces deux parties préparatoires enverrait «un message» quant à la passion des gens de Québec pour le hockey, soutient Martin Tremblay de Québecor.

Pas un «test»

Même s’ils n’y avait eu que 9248 spectateurs en 2017 lors du dernier passage des Bruins de Boston, ers 2017, le représentant de Québecor rêve d’un Centre Vidéotron «plein à craquer» à une semaine du coup d’envoi de la saison régulière 2024-25.

« Pour moi, les gens de Québec n’ont plus de tests à passer », a-t-il soutenu lorsqu’interrogé sur le sens à donner à la réponse des amateurs de hockey de la région.

« Ils ont peut-être eu l’impression de passer des tests dans le passé, mais pour moi c’est derrière nous. On connaît la passion des gens de Québec pour le hockey et il n’y a plus aucune démonstration à faire. »

—  Martin Tremblay, le chef de l’exploitation du Groupe Sports et divertissement de Québecor
Martin Tremblay, le chef de l’exploitation du Groupe Sports et divertissement de Québecor.

Québecor s’intéresse encore à la LNH

Les dirigeants de l’entreprise de télécommunication ont peut-être été discrets par rapport à la Ligue nationale de hockey dans les dernières années, mais des «démarches privées» ont été faites en ce sens, a insisté Martin Tremblay.

« On n’a jamais abandonné l’idée d’être les propriétaires, en tout ou en partie, d’une équipe, a-t-il noté en insistant sur la solidité des finances de l’entreprise. Le prix a évolué, mais Québecor a encore des intérêts à faire partie pour la Ligue nationale. Il n’y a pas d’opportunité et c’est pour ça qu’on ne s’exprime pas. On se tient loin des fausses promesses. »

Martin Tremblay se réjouit de voir le ministre des Finances marteler le même message aux instances de la LNH. « C’est juste bon pour le marché. De véhiculer que l’économie de Québec a changé, ce sont des messages qui sont porteurs. »

Dû pour une poutine

Luc Robitaille, dont la présidence de l’équipe californienne a rendu possible cette visite dans sa province natale, était à la recherche d’un lieu neutre où tenir une partie de son camp prochain d’entraînement. L’équipe n’avait pas le choix puisque son domicile, le Crypto.com Arena, sera en rénovations à l’automne 2024.

Après l’Australie, la Chine, l’Allemagne et la Suède dans les dernières années, le contexte était favorable pour Québec puisque sa formation commencera probablement sa prochaine saison dans l’Est du continent.

« Je voulais manger de la vraie poutine! » a blagué l’ancien attaquant étoile, incapable d’expliquer pourquoi Québec n’a toujours pas réintégré la LNH. Ce dernier, qui compte plusieurs membres de sa famille à Princeville.

Le président des Kings, Luc Robitaille.

Des billets entre 55 et 170 $

Le maire Bruno Marchand était absent lors de l’annonce en raison de sa participation comme conférencier au Sommet de la culture philanthropique qui se tient au Centre des congrès.

Les billets pour les deux matchs seront mis en vente dès vendredi, le 17 novembre, à 10 heures. Les prix unitaires de 7000 billets varieront entre 55 et 170 $. Les organisateurs prévoient aussi des séances d’entraînement ouvertes au public.

Le dernier match préparatoire de la LNH dans le Centre Vidéotron remonte au 20 septembre 2018, lors d’un duel entre le Canadien et les Capitals de Washington. Le CH avait alors battu l’équipe du Russe Alexander Ovechkin par la marque de 5 à 2 devant une foule de 11 296 spectateurs.