Ce manque de reconnaissance, particulièrement au Québec, a galvanisé la troupe de l’entraîneur-chef Sylvain Favreau qui a pris le deuxième rang du classement général avec 107 points avant d’atteindre la finale de la LHJMQ même si elle était la moins expérimentée des quatre équipes du carré d’as.
Les Mooseheads ont causé la surprise de la demi-finale en comblant un déficit de 0-2 pour éliminer le Phoenix de Sherbrooke avec quatre victoires consécutives. Plusieurs observateurs avaient déterminé que l’équipe de Stéphane Julien était celle à battre durant les séries du trophée Gilles-Courteau.
En finale, les Mooseheads ont fait ce qu’aucune équipe de la LHJMQ n’avait pu faire contre les Remparts de Québec dans les trois premiers tours éliminatoires. Ils ont d’abord gagné un match. Puis, un deuxième. Dans le sixième match de la série, ils avaient pris l’avance avec trois minutes à faire. Ils étaient tout près de forcer la tenue d’un match ultime quand les Remparts ont marqué deux buts rapides pour ensuite parader avec le trophée Gilles-Courteau devant les partisans des Mooseheads.
«Je suis très fier de cette équipe. Nous avons bataillé ferme, mais nous avons manqué de soldats à la fin. Des joueurs clés n’ont pas pu jouer les derniers matches (le défenseur David Moravec et le capitaine Attilio Biasca). Les Remparts étaient aussi amochés. Ça s’est joué sur pas grand-chose. Nous sommes comme les Remparts de l’an dernier. Nous avons fait face à l’adversité et nous avons appris à perdre pour mieux rebondir l’an prochain», a raconté l’entraîneur d’Orléans.
Les Mooseheads ont atteint le plateau des 50 victoires en saison régulière. Contre les équipes du Québec, ils ont maintenu une fiche de 16-4-4. Pas si mal pour un club dont la fiche devait être gonflée par sa faible opposition dans les Maritimes.
«Chaque fois qu’on venait au Québec, les gens disaient que ça allait être un test. Quand on le passait, ce n’était jamais suffisant pour les convaincre. Ç'a été une source de motivation pour nous. Durant les séries, contre Sherbrooke, j’ai dit aux joueurs que nous avions passés des tests toute l’année. Le moment était venu de passer nos examens finaux! Nous avons passé celui de Sherbrooke et nous avons mené la vie dure aux Remparts. Je pense que nous avons prouvé que nous avions vraiment une équipe compétitive», a dit celui qui a complété sa deuxième saison à la tête des Mooseheads avec une fiche combinée de 88-39-5.
À sa deuxième année seulement, il a déjà une finale de la LHJMQ à son tableau. Les Mooseheads de 2023-24 sont déjà les favoris pour tout gagner.
«L’avenir est prometteur. Nous n’avions que six joueurs de 19 cette saison, dont un qui n’a presque pas joué des séries (Cameron Whynot). Nous allons perdre des éléments, mais nous espérons les remplacer et notre noyau de jeunes joueurs est extrêmement bon. Notre gardien Mathis Rousseau a été sublime en séries. Il sera de retour et presque toute notre brigade défensive sera de retour aussi», a expliqué celui qui misait sur les trois meilleurs compteurs de la LHJMQ dans son club cette saison (Jordan Dumais 140 points, Josh Lawrence 119 points et Alexandre Doucet 115 points).
Finale comme dans la LNH
Le Franco-Ontarien avait beau se retrouver derrière le banc des Mooseheads, durant toute la finale, il a eu l’impression qu’il était dans la LNH. Les Remparts ont joué trois matches à guichets fermés avec 18 259 spectateurs au Centre Vidéotron alors que les Mooseheads ont évolué devant des salles combles de 10 000 spectateurs au Scotiabank Center.
«Je me sentais loin de l’aréna de Navan ou de l’aréna Earl-Armstrong où j’ai fait mes débuts dans la Ligue centrale junior A (CCHL)! J’essayais de faire abstraction du bruit de la foule, mais durant l’hymne national à Québec, avec presque 20 000 personnes dans le building, c’était comme si j’étais dans la LNH. Les Remparts ont une organisation de première classe et des partisans incroyables. Quand la série s’est déplacée à Halifax pour les matches 3 et 4, ça m’a rappelé l’ambiance de notre finale de 2019 et le tournoi de la coupe Memorial. Nos partisans étaient tout aussi bruyants.»
Les Mooseheads ont gagné plus de matches, marqué plus de buts, accordé moins de buts qu’en 2022-23. Ils avaient causé la surprise dans une division forte en 2021-22, puis ils avaient amené le puissant Titan d’Acadie-Bathurst à un match ultime au premier tour des séries. Les attentes étaient élevées cette saison, mais les cibles ont été surpassées. La barre sera encore plus relevée l’an prochain.
Sylvain Favreau a une année d’option à son contrat. Des discussions sont en cours avec les nouveaux propriétaires américains qui viennent d’acheter l’équipe à Bobby Smith.
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«Je me suis senti comme si je jouais dans la LNH» - Evan Boucher
Sans aucun doute, Evan Boucher vient de vivre les moments les plus exaltants de sa carrière de hockeyeurs au cours des dernières séries de la LHJMQ.
L’attaquant de 20 ans des Mooseheads de Halifax a marqué neuf buts durant les 21 matches de son équipe, dont un devant 18 259 spectateurs à Québec qui a permis aux siens de survivre à l’élimination dans le cinquième match.
Le Franco-Ontarien d’Ottawa a marqué un autre devant 10 300 spectateurs à Halifax dans un revers de 2-1 dans le quatrième de la série.
«C’était incroyable quand tu considères que je jouais devant à peu près 50 personnes à Brockville l’année dernière! Je ne me suis jamais senti aussi près de jouer dans la LNH que durant la finale contre les Remparts», a dit celui qui avait commencé sa saison de 19 ans en marquant beaucoup de buts pour les Braves de Brockville dans la Ligue centrale junior A avant de recevoir l’appel des Mooseheads aux Fêtes.
À ses derniers coups de patin dans la LHJMQ, Evan Boucher est fier du parcours réalisé les Mooseheads, qui ont pris le deuxième rang du classement général à deux points des Remparts en saison régulière.
«Personne ne pensait qu’on pourrait battre Sherbrooke quand on tirait de l’arrière 2-0 dans cette série après deux matches à Halifax. On s’en allait là-bas avec une pente abrupte à remonter. On l’a fait. Contre les Remparts, en retard 3-1, on a gagné le cinquième match à Québec. On était prêt à gravir l’Everest. On s’est presque rendu. On était tout près d’avoir un septième match. Le momentum était en train de changer de côté.»
Evan Boucher ne pourra jamais oublier la séquence de 26 matches sans défaite en temps réglementaire durant la saison. Il ne regrette nullement d’avoir choisi les Mooseheads pour compléter sa carrière junior.
Invité au camp des Flames de Calgary à titre d’agent libre cette année, Boucher aimerait poursuivre son chemin au hockey professionnel la saison prochaine, mais si ce n’est pas possible, il va se joindre aux Gee Gees de l’Université d’Ottawa.