Entraîneur-chef de Syracuse depuis 2016, le natif d’Honolulu a un long parcours comme entraîneur dans le monde du football qui l’a amené à diriger quelques programmes comme ceux des Panthers de l’Université Eastern Illinois (2012-2013), les Falcons de l’Université Bowling Green (2014-2015) et Syracuse (depuis 2016). Il a donc côtoyé quelques athlètes qui ont été repêchés dans la NFL et il était important pour lui d’être sur place avec Bergeron.
«C’est vraiment une grande chose. Cette année, nous avons trois joueurs au sein de notre programme qui sont dans cette situation, mais Matthew est le mieux classé. Il pourrait être le choix le plus élevé que j’ai dirigé depuis Jimmy Garoppolo (62e en 2014) qui est aujourd’hui le quart-arrière partant des Raiders de Las Vegas», a raconté Babers.
Durant ses années à Syracuse, Bergeron a fait des pas de géants sur le terrain au sein de la ligne offensive. Pour Babers, sa façon d’agir est en grande partie responsable de tout ce qui lui arrive.
«Ce qui m’a impressionné, c’est de la manière dont il est devenu meilleur avec la compétition. La première fois qu’il est venu du Canada, nous avons vu qu’il était talentueux, mais nous ne connaissions pas son éthique de travail, son caractère, son cœur, son éducation et son désir de rendre sa famille fière. Il est intègre et mature.»
Lorsque Babers et Bergeron ont croisé leur chemin respectif, c’était à un camp d’évaluation auquel les joueurs des Filons prenaient part. Décelant rapidement tout le potentiel de ce géant de six pieds cinq pouces et 330 livres, Babers a déposé une bourse d’études complète à Bergeron, ce qu’il a accepté sans hésiter.
«La première fois que je l’ai vu, ce que j’ai remarqué, c’est sa maturité. Il a toujours été un bon joueur avec des pieds fantastiques, mais il désirait vraiment apprendre. Il était concentré sur ce qu’il voulait accomplir et c’était de devenir un joueur de la NFL. Du premier jour où il a foulé le terrain sur notre campus à aujourd’hui, il a toujours été très concentré. Je crois que c’est ce qui fait que les gens sont excités de l’amener sur leur équipe.»
Blaguant à quelques reprises sur l’évolution de l’anglais de Bergeron au cours des années, Babers n’a pas hésité à vanter ses qualités en tant que personne.
«Matthew est un très bon joueur et meneur. Son anglais s’est vraiment amélioré en allant à l’université chez nous. C’est un élève fantastique et il a été élevé de la bonne façon par sa famille. […] Il y a l’aimable Matthew, le gentil Matthew et le Matthew avec lequel il ne faut pas plaisanter. Ces trois aspects de sa personnalité, tu en as besoin sur ton équipe. Il ne dit pas grand-chose, mais quand il parle, tout le monde écoute. Il vaut mieux le faire de la bonne façon dès la première fois, car il ne répétera pas. Il impose le respect et il le reçoit.»
Acceptant de se projeter dans le futur, Babers considère que Bergeron a le potentiel pour devenir un partant dans la NFL qui pourrait enchaîner les contrats lucratifs pour subvenir aux besoins de sa famille pour quelques générations.
«Je vois Matthew comme un joueur qui peut évoluer aux trois positions (bloqueur, garde et centre) sur la ligne offensive. De cette manière, il va jouer longtemps dans la NFL. La position la plus lucrative, c’est celle de bloqueur, mais en vieillissant, il aura les habiletés pour jouer comme garde et comme centre. Ça te permet d’être un joueur à trois contrats. Après ton contrat de recrue, tu signes habituellement un autre contrat de quatre ou cinq ans. Ensuite, tu as la possibilité d’en signer un troisième.»
Un mentor bien fier
Un autre entraîneur qui était bien fier dans le cadre des festivités entourant la sélection de Bergeron, c’est le coordonnateur du recrutement chez les Carabins de l’Université de Montréal, Rémi Giguère. Bien que Bergeron n’a jamais évolué avec les Carabins, il a développé une précieuse relation avec Giguère, elle qui remonte au temps où les deux étaient sur l’équipe de football du Québec.
Au fil des années, Giguère a été là pour guider Bergeron dans son parcours, l’aidant notamment à se peaufiner ses aptitudes en vue de ses essais au camp de l’Université de Syracuse.
«Ce que je trouvais motivant, c’est l’histoire de sa famille, comment Matthew est un jeune homme très mature pour son âge. C’est quelqu’un de particulier et tu veux toujours aider ce type d’individu. J’ai eu l’opportunité de faire des camps aux États-Unis pour me peaufiner comme entraîneur de ligne à l’attaque et Matthew aimait mon approche. Il a embarqué là-dedans. Je me souviens encore d’une journée à Sherbrooke où nous parlions de football. Le lendemain, il m’appelait pour me mentionner qu’il avait une bourse de Syracuse.»
Se disant très reconnaissant envers Bergeron de lui avoir fait confiance, Giguère n’a pas tari les éloges à l’égard de son ancien protégé. Il considère qu’il a tous les outils pour réussir au prochain niveau.
«Ce qui est plaisant avec lui, c’est qu’il a démontré que c’était possible d’atteindre ses rêves en faisant les efforts nécessaires. Matthew va toujours aller au-delà du possible. Il va toujours en faire un peu plus. C’est incroyable.»