« On se fait souvent traiter de “Frenchies”, mais on envoie un message, a lancé Justin Robidas après la conquête des Remparts, dimanche soir à Kamloops. On est capable de compétitionner avec eux et on ne se laissera pas piler dessus, ça c’est sûr! »

Du respect, s.v.p.

Double champion du Mondial junior et maintenant monarque du hockey junior canadien, l’attaquant Nathan Gaucher en a vécu des grandes joies depuis un an. La fierté qu’il a ressentie en célébrant avec les siens en Colombie-Britannique rejaillissait jusque dans la Belle Province natale tellement le sacre de la LHJMQ lui faisait plaisir.

« Il faut qu’on se fasse respecter ça, c’est sûr, a demandé Gaucher. La Ligue du Québec, c’est une aussi bonne ligue que les deux autres. On a fait honneur au Québec [dimanche]. »

Aux Québécois de garder la tête bien haute, d’ajouter le défenseur Charle Truchon.

«Ça montre qu’on n’a pas à être gêné de notre ligue pantoute. Pantoute, pantoute!»

—  Charle Truchon

Du chemin parcouru

Leur entraîneur-chef, Patrick Roy, dont les saisons juniors à Granby comme joueur ont coïncidé avec la période noire de 25 sans championnat national pour les équipes québécoises, bombait le torse lui aussi.

« C’en est une fierté parce qu’on a été très longtemps avec une méga disette, s’est souvenu Roy. De pouvoir en gagner quatre de suite, chapeau à notre ligue. On vit souvent des moments frustrants quand on entend souvent parler des joueurs de l’Ontario et de l’Ouest, mais de voir que nos programmes fonctionnent, ça veut dire beaucoup [pour la LHJMQ]. »

Le commissaire ravi

Le début de règne du nouveau commissaire Mario Cecchini commence en beauté et rien n’indique que cela va s’arrêter. « Avec le talent qu’il y a au Québec, ce n’est pas la dernière, c’est clair, a réagi Cecchini. Quel beau cadeau les Remparts nous offrent. »

Lors de son séjour à Kamloops, le nouveau grand patron de la LHJMQ a senti que le succès de son circuit faisait réagir au sommet de la pyramide de notre sport national. Une « grande fierté » pour celui qui occupe maintenant la chaise de grand patron de la plus grosse ligue de hockey junior du Québec.

« Les gens m’en parlent avec un air incrédule un peu, a reconnu Mario Cecchini. Maintenant, on ne peut plus nier notre talent, la force de nos entraîneurs et notre façon de faire. Ce qui est intéressant, c’est que ce sont quatre équipes différentes qui ont gagné les quatre coupes.

« Tout ce qu’on souhaite, c’est que ça aide nos joueurs à se faire repêcher en plus grand nombre, qu’ils aient tous une chance [au niveau professionnel]. »

---

À lire aussi

Patrick Roy a fait pleurer la vraie dg des Remparts dimanche soir

Les Remparts champions de la Coupe Memorial!

À quand la reconnaissance?

Vantant les mérites de la meilleure brigade défensive du pays, l’entraîneur adjoint des Remparts, Benoit Desrosiers aimerait voir la LHJMQ prendre la place qui lui revient sur la scène nationale.

« Je pense qu’on peut être reconnu à travers le Canada, a noté Desrosiers. Nos joueurs méritent énormément de reconnaissance. Nos gars de hockey et nos entraîneurs peuvent être reconnus à leur juste valeur. On fait partie du summum du hockey et on peut être fier de nous. »

Le cas d’Équipe Canada junior

Ne reste plus qu’à espérer la vraie reconnaissance, celle de voir un plus grand nombre de représentants de la LHJMQ au sein des équipes nationales, a réclamé le président des Diables rouges, Jacques Tanguay.

« Ça dit qu’on va un jour être capable de prendre notre place dans la sélection des joueurs dans Équipe Canada, a-t-il avancé. Ça dit juste ça, parce que le reste, on est respecté partout au Canada.

« Un gars comme Malatesta a prouvé qu’il était le meilleur joueur sur la patinoire alors qu’il n’avait même pas été invité au camp [de décembre]. Il faut donc en prendre et en laisser. »

Depuis 1996, année de la conquête des Prédateurs de Granby, la Ligue de hockey junior majeur revendique 11 victoires dans le tournoi de la Coupe Memorial, contre 8 pour l’Ontario et 7 pour le circuit junior de l’Ouest.

L’ex-Prédateurs, Jimmy Drolet, le beau-frère de l’entraîneur adjoint Simon Gagné, s’est fait un plaisir d’écrire à ce dernier dès la conclusion de la dernière danse de 2023. « Il a appartenu à l’équipe qui a brisé la barrière à savoir que le Québec est petit, que l’Ontario et l’Ouest est plus tough, a dit Gagné de Drolet. On est devenu plus confiant et ça démontre qu’on est à prendre au sérieux. »