Ce dernier, qui n’a pas voulu confirmer s’il venait de diriger ou non son dernier match en carrière dans le hockey junior, a une fois de plus été aspergé par une pluie de Gatorade après l’étincelante victoire. De couleur bleue... glacée!

« Celle-là était plus froide qu’à Halifax, souriait Roy. Je vais m’en rappeler, j’étais content de ne pas l’avoir eu sur le dessus de la tête! »

De la résilience à revendre

Aux yeux de l’entraîneur, le triomphe de ses hommes était celui de la résilience d’une famille unifiée par la dure défaite de l’an dernier, subie en demi-finale des séries de la LHJMQ contre Shawinigan. Roy affirme que le titre national avait la même symbolique que ses quatre conquêtes de la Coupe Stanley dans la LNH.

« On a trouvé une façon de gagner ce tournoi, on a fait preuve de résilience toute l’année, s’est réjoui l’homme de 57 ans. On n’était pas favori à plusieurs moments de la saison, mais repartir d’ici comme la meilleure équipe au Canada, je n’ai pas assez de mots pour dire à quel point je suis fier des gars. »

« Ç'a laissé vraiment un goût amer dans notre bouche, reconnaît James Malatesta en parlant des conditions gagnantes réunies en juin 2022, qui ont rendues possible le sacre de dimanche. Dès le jour un au camp, on est parti en mission et on a fait tout ce qu’il fallait pour la réaliser. On a donné tout ce qu’on avait. »

C’est vraiment la peine vécue de l’an dernier qui a soudé les troupes, croit l’espoir des Blues de St. Louis, Zachary Bolduc.

« Il n’y a pas un gars dans mon équipe que je n’aime pas. Quand on va manger, personne ne se cherche des amis à la table. On est comme des frères et ç'a été incroyable de vivre ça ensemble. »

—  Zachary Bolduc

Un discours simple, mais efficace

Trempé de la tête aux pieds, le pilote des champions n’a pas eu besoin de crier à pleins poumons pour motiver ses ouailles avant la partie contre Seattle. Patrick Roy a parlé avec son cœur et a simplement demandé à ses joueurs de conclure en beauté cette saison de rêve 2022-23.

« Ce que j’ai dit aux gars, c’est que quand Jacques Tanguay est venu me voir et m’a demandé si j’étais prêt à revenir, il y a cinq ans, il y a beaucoup de gens qui me demandaient pourquoi je faisais ça, que je n’avais plus rien à prouver. Je leur ai dit qu’eux aussi avaient quelque chose à prouver et que si on pouvait trouver une façon de gagner, ce serait mission accomplie. »

Leur meilleur match

La performance des Remparts, qui ont signé le premier jeu blanc en finale de la Coupe Memorial depuis 2018, a été si convaincante, dimanche, que les principaux intéressés estiment qu’elle avait supplanté tout ce qu’ils avaient accompli lors des 89 matchs précédents.

« On a probablement joué notre meilleur match des séries. Avant le match, j’étais un peu nerveux. Ils ont tout donné dans ce match-là, on a été impeccable défensivement et superbe offensivement. »

—  Patrick Roy

James Malatesta, Monsieur Grandes Occasions, a sorti un autre lapin de son chapeau en marquant le but d’assurance en finale, ce qui lui a valu le trophée Stafford-Smythe, remis au joueur le plus utile de la Coupe Memorial, un troisième de suite pour des hockeyeurs de la LHJMQ.

Malatesta, le nom de famille le plus épelé du hockey junior canadien depuis un mois, s’est empressé d’aller saluer le gardien William Rousseau avant d’aller chercher son trophée.

« Je lui ai dit : “J’étais sûr que c’était toi!’” confie Malatesta. N’importe quel joueur aurait pu gagner ça. Will a été extraordinaire, comme tous les attaquants et les défenseurs. C’était une performance d’équipe jusqu’à la fin et on est bien content. »

Les autres buts de Québec sont venus des bâtons de Vsevolod Komarov, Kassim Gaudet, Zachary Bolduc et Charles Savoie.

Rousseau a tenu promesse

Le Diable en chef a aussi salué le travail de Rousseau, qui a tenu le fort en ne cédant que quatre fois en trois parties, en excluant le match sans importance contre les Petes, mardi dernier.

Les Thunderbirds n’avaient été blanchis qu’une seule fois cette année avant de se buter au Douanier Rousseau, dimanche soir.

« Il a été incroyable dans nos matchs et c’est peut-être seulement le côté statistique du match contre Peterborough qui l’a affecté [dans le calcul des votes]. Will a été extraordinaire pour nous. »

—  Patrick Roy

Rousseau, qui a eu le meilleur sur son vis-à-vis des Thunderbirds, Thomas Milic, pour la deuxième fois du tournoi, a réalisé un rêve en gravant son nom aux côtés de ceux de son grand-père Bobby et son grand-oncle Roland sur le prestigieux trophée. Il en avait fait une affaire personnelle avant le début du tournoi.

Les yeux humides de son père Pierre, qui le regardait célébrer avec ses coéquipiers, en disaient long sur la grande fierté qui régnait dans le clan Rousseau.

« D’avoir trois Rousseau là-dessus [la coupe], c’est plaisant, s’emballait l’homme masqué des Diables rouges. De vivre ça avec ma famille, qui est venue de très loin pour me voir jouer, je trouve ça assez incroyable. Je suis heureux aussi pour mon grand-père, qui m’a toujours encouragé, dès mes débuts dans le hockey mineur. »

Le capitaine émotif

L’émotion était aussi palpable pour Théo Rochette, dont la carrière dans le hockey junior a pris fin, dimanche soir. Il y a deux semaines à peine, l’attaquant de 20 ans soulevait le trophée Gilles-Courteau, un autre grand moment d’extase de cette année bien remplie.

« Les deux sont très spéciales à soulever, mais celle-là particulièrement, sachant que c’est la dernière game junior, la dernière toute ensemble, a expliqué le capitaine du club, alors que l’on entendait la chanson fétiche des Remparts, Gloria, résonner au Centre Sandman de Kamloops.

« Ça fait un petit pincement au cœur, mais c’est le fun de finir de même. De gagner 5 à 0 contre une équipe de même en finale de la Coupe Memorial, il n’y a pas mieux comme fin! »

—  Théo Rochette

D’autres larmes de joie pour Robidas

Un premier contrat professionnel, deux coupes et l’admiration de dizaines de milliers d’amateurs de hockey junior à Québec, Justin Robidas n’avait rien à redire à propos du déroulement du printemps 2023. Il a terminé son année en beauté en préparant le but de Kassim Gaudet, qui faisait 3 à 0 Remparts.

« On ne peut pas demander mieux que ça! souriait-il en essuyant les larmes qui coulaient sur ses joues. C’est beaucoup d’efforts en arrière de tout ça et je suis vraiment content. Je ne le réalise même pas encore. »

Gaucher fier, mais fatigué

La dernière année incroyable de Nathan Gaucher, après deux Mondiaux juniors et une triple couronne avec les Remparts, n’est pas trop mal non plus!

Le gros attaquant de puissance des Remparts a bien mérité son congé. « On s’était planifié un petit voyage, mais seulement après la Coupe Memorial, parce que je l’avais vraiment en tête, affirme Gaucher, qui va manquer de place dans sa bibliothèque s’il poursuit dans la même veine. Je suis vraiment content, je vais aller me reposer un petit peu! »

Toujours aussi coloré, Charle Truchon dit avoir trouvé ça «le fun an tabarouette de jouer au hockey», dimanche soir!

Selon lui, la partie contre Seattle a été à l’image du reste de la saison des Remparts. « Ç'a été ça toute l’année, a résumé Truchon. On était l’équipe qui a accordé le moins de buts en saison, on a gagné le championnat avec notre défensive et ç'a été la même chose ici à la Coupe Memorial. »

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