Lorsqu’on a fait remarquer à Patrick Roy que Québec soulevait la coupe Memorial il y a 17 ans jour pour jour, l’entraîneur-chef des Diables rouges n’a jamais passé proche de succomber à la nostalgie, préférant rester concentré sur le tournoi de cette année. S’ils l’emportent ce lundi contre Seattle, ses hommes pourraient se qualifier pour la finale.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/GE34QHQONFF3JGKQQE7BHPNFXM.jpg)
Revenons à 2006. Personne, pas même le meilleur gardien de l’histoire du hockey, ne peut échapper au temps qui passe. « Ça va beaucoup trop vite, mais on n’a pas tellement le temps de penser à ce qui s’est passé il y a 17 ans, a dit Roy lors de sa rencontre quotidienne avec les membres des médias. On affronte un adversaire de taille demain et il faudra être prêt. »
Seattle ne leur fait pas peur
Cet adversaire, ce sont les champions de l’Ouest, qui ont défait les Petes de Peterborough par 6 à 3, samedi. Le pilote des Rouges a trouvé les Thunderbirds de Seattle «très résilients» contre l’équipe de l’Ontario, qui avait pris les devants à deux reprises avant de s’écrouler en accordant trois buts en troisième période.
Après trois jours de compétition, la bande québécoise estime pouvoir rivaliser toutes les formations présentes à Kamloops. « J’ai toujours pensé qu’on pouvait rivaliser avec toutes les équipes, c’est de savoir si on peut les battre et ça c’est le défi qui nous attend, résume Patrick Roy en parlant de Seattle. Se retrouver du côté gagnant, c’est une autre paire de manche. »
Avec la performance des Thunderbirds samedi, les joueurs québécois n’avaient aucune raison de se sentir intimidés à 24 heures du duel tant attendu contre le club américain. « On a vu que c’est une équipe de hockey comme une autre, a analysé Nathan Gaucher.
« Ce sont des gars de notre âge et même s’il y a des gens qui les voient si hauts, on est capable de jouer contre eux. »
— Nathan Gaucher
« Ça en ramène un peu sur terre et ça nous remet un petit peu plus de confiance de les voir jouer comme ça. Quand tu écoutes les commentaires, tu te fais des idées, mais quand tu les vois jouer, tu t’en fais d’autres. »
Pas de complexe
James Malatesta dit s’attendre à un match «vite» et «physique» contre le club de l’État de Washington, qui selon lui n’est pas meilleur que Québec. « On est au même niveau qu’eux, on peut jouer avec n’importe qui dans ce tournoi-là, clame Malatesta. On veut capitaliser sur leurs erreurs et ne pas trop leur donner de chances de marquer. »
« Depuis le jour un, on croit en nous, on sait que c’est un tournoi qu’on peut gagner, enchaîne Zachary Bolduc. Je ne crois pas que la façon que les autres équipes jouent nous donnent plus confiance, mais ça nous fait réaliser qu’on n’est pas ici pour rien. »
Comme les Olympiques
Patrick Roy compare les Thunderbirds aux Olympiques, que l’équipe de la vieille capitale a balayé en demi-finale de la LHJMQ. « Ils ressemblent à Gatineau avec beaucoup de profondeur à l’attaque, une bonne défensive, qui mise sur un bon gardien », décrit l’entraîneur.
« Ils sont remplis de talent, ils peuvent te faire mal et il faudra utiliser notre instinct offensif, insiste Zachary Bolduc. Comme toutes les équipes de hockey, ils n’aiment pas jouer en défensive et il faudra mettre des rondelles profondément dans leur zone et mettre un bon échec-avant. »
Chez les Thunderbirds, Matt O’Dette n’affirme pas avoir de solution miracle pour venir à bout des Remparts, mais sa troupe devra «mieux gérer la rondelle» si elle souhaite l’emporter.
« On s’est parfois entêté à essayer de faire des jeux compliqués au lieu de faire le jeu simple et prendre ce qui s’offrait devant nous. Ç'a provoqué des revirements et des chances de marquer contre nous », a déploré le pilote, dont le ton demeurait prudent à propos de ses prochains rivaux.
Rangés derrière Kamloops?
Lorsqu’on a demandé aux représentants du Québec s’ils prévoyaient se ranger derrière Kamloops, qui a finalement rossé Peterborough 10 à 2 dimanche après-midi, les sourires espiègles des joueurs des Remparts étaient révélateurs.
« J’aimerais ça les voir gagner une game », disait Gaucher, qui n’avait que trois ans lors de la dernière conquête des Remparts en 2006.
« Je n’ai pas de parti pris, mais ce serait le fun de les voir gagner! Ça nous donnerait une petite motivation de plus, mais on verra bien ce qui va arriver. Restons dans le moment présent! »
— Nathan Gaucher
Le meilleur buteur du tournoi ne s’opposait pas du tout à l’idée d’accéder directement à la finale, lundi soir, peu importe le résultat de la rencontre de mardi. Comme les hôtes du tournoi ont battu les Petes dimanche, le scénario est on ne peut plus réel. «Ça serait bon qu’ils puissent gagner devant leurs partisans, ouais! Pourquoi pas?» souriait James Malatesta.
Un congé profitable
Les champions de la LHJMQ ont profité de leur journée de congé de samedi pour passer du temps ensemble, marcher en ville et regarder le duel Peterborough-Seattle. Un moment de répit qui a «fait du bien» en vue du programme double prévu lundi et mardi soirs.
Les Remparts sont retournés sur la glace, dimanche midi. « Je suis curieux de voir comment les gars vont réagir, a confié Roy, qui souhaite de meilleurs replis défensifs lundi soir. On a eu une bonne pratique aujourd’hui [dimanche], notre exécution était bonne, il y avait de l’enthousiasme et une bonne énergie. Tout est en place pour un bon match. »
Le choc tant attendu est prévu à 21 heures lundi soir.
Le classement après trois jours :
Québec : 1-0
Seattle : 1-0
Kamloops : 1-1
Peterborough : 0-2