C’est l’agent de Komarov qui lui a annoncé la bonne nouvelle par Zoom, appel sur lequel étaient ses parents en Russie. « Ils sont vraiment fiers de moi, dit-il avec le sourire. Très heureux aussi! »
L’annonce de la signature de Komarov s’est répandue comme une trainée de poudre, jeudi matin, aux alentours du vestiaire des champions québécois au Sandman Centre de Kamloops. Ses coéquipiers des Remparts ont accueilli l’annonce officielle avec des cris de joie, une réaction qui a fait plaisir au principal intéressé.
« Je suis vraiment heureux et excité, c’est le rêve de tous les joueurs, mais maintenant, c’est le temps de me concentrer sur le tournoi », a réagi le défenseur russe, toujours humble lorsque vient le temps de parler de ses succès.
Roy l’avait prédit
Son entraîneur-chef Patrick Roy, qui l’a vu progresser à vitesse grand V dans les derniers mois, n’est pas surpris, lui qui a dû travailler fort en coulisses pour convaincre les recruteurs professionnels de s’intéresser au défenseur droitier.
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« L’année passée, j’essayais de le vendre à tout le monde! s’est souvenu Roy.
« Je ne sais pas pourquoi, mais ç'a été dur de le vendre. Aujourd’hui, Buffalo est tellement heureux de lui, leurs recruteurs aiment sa progression. Son plafond est tellement élevé, il n’a pas de barbe, il va encore grossir et devenir plus fort physiquement. C’est toute une prise des Sabres! »
— Patrick Roy
Le pilote des Diables rouges, qui a appris quelques mots de russe au fil des années, a pu établir un « pont » entre le club et le choix de 5e tour des Sabres en 2022, dont l’anglais s’est beaucoup amélioré dans les derniers mois.
« Quand je lui demande s’il a compris et qu’il me dit non, on recommence, explique Roy. Ces quelques mots de russe ont permis une approche plus facile. Les belles choses qui lui arrivent, c’est tout grâce à lui, il embarque sur la glace, il joue de grosses minutes, il a travaillé fort avec [l’entraîneur responsable des défenseurs] Benoit Desrosiers. Ils ont vraiment bien connecté ensemble. »
Le travail, la clé
La recette de Komarov est pourtant toute simple. Ce n’est pas ce qu’il mange ou ce qu’il boit qui lui a permis de s’élever comme l’un des meilleurs arrières de la LHJMQ, mais plutôt le travail. Le principal intéressé avoue qu’il n’aurait jamais pensé vivre tout ça lorsqu’il a quitté Chelyabinsk il y a deux ans.
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« C’était un grosse étape pour moi de venir jouer ici au Canada, s’est-il rappelé, encore énervé des émotions qu’il venait de vivre. Ça n’a pas été facile, de quitter ma famille, mais maintenant que c’est derrière moi, je suis tellement content de ce qui m’arrive. »
Un contexte difficile
L’« engagement » du jeune homme de 19 ans a été exemplaire, estime Patrick Roy. Tout cela dans le contexte très difficile du conflit armé qui déchire l’Ukraine et la Russie, une guerre qui ne cesse de faire des victimes sur le vieux continent.
« Les conditions ne sont pas nécessairement faciles présentement, mais il s’est bien adapté. Il s’intègre de façon incroyable avec le groupe, il se tient avec le même groupe de joueurs, et on voit comment à quel point les gars l’aiment et l’apprécient. »
— Patrick Roy
Pas encore fini
Ses admirateurs sont nombreux dans le camp québécois. En tournant le dos aux médias après son entrevue, le Russe des Remparts a vite été enlacé par son entraîneur, qui l’a félicité pour tout ce qu’il avait accompli jusqu’ici.
Patrick Roy sait fort bien qu’il aura bien besoin d’un Komarov en grande forme, vendredi soir, en ouverture de tournoi contre l’équipe hôtesse de la coupe Memorial, les Blazers de Kamloops.
Si l’espoir des Sabres de Buffalo conserve le même aplomb des derniers mois vendredi, lundi et mardi soirs, Québec pourrait être en bonne position pour la ronde finale du tournoi…