Dougaz, 249e joueur au classement de l’Association of Tennis Professionals (ATP), était la première tête de série du tournoi alors que Broom, 349e raquette au monde, était le deuxième favori.

Broom a dû travailler fort et user d’agressivité et de l’effet de surprise pour remonter la pente et l’emporter en trois sets de 6-7, 6-4 et 6-2. Dougaz, qui déployait beaucoup de puissance, avait réussi à arracher le premier set en remportant le bris d’égalité 7-5 face à un Broom qui prenait de l’assurance à mesure que le match avançait.

En furie contre l’arbitre

Le Britannique a toujours eu les devants à partir du deuxième set et on pouvait constater que la situation ne plaisait pas du tout à Dougaz, qui a posé quelques gestes de frustration, blâmant finalement l’arbitre après la partie.

« Au deuxième set, l’arbitre a été une véritable catastrophe. Elle a pris de mauvaises décisions qui ont changé le cours du match »

—  Le finaliste Aziz Dougaz

«Ça m’a frustré, elle a fait beaucoup d’erreurs et le problème c’est qu’au tennis, l’arbitre a beaucoup plus de contrôle sur le match que nous, les joueurs. C’est dommage car il y a des points, des rangs au classement en jeu », a déclaré le Tunisien de 26 ans en entrevue avec Le Soleil.

«Ça n’enlève rien à Charlie, qui a été meilleur que moi aujourd’hui et mérite sa victoire», tempère cependant Dougaz. «Cependant, les mauvaises décisions de l’arbitre ont aussi contribué à lui redonner confiance», a poursuivi celui qui dit considérer son adversaire comme un ami.

Première victoire

Quant à Broom, il souriait après avoir reçu le trophée décerné au vainqueur et accompagné d’une bourse de 3600 $.

«J’ai participé à trois finales de tournois M25 avant celle-là et je n’avais jamais gagné. Aujourd’hui, j’ai eu un départ plus lent et j’ai perdu le premier set, mais j’ai repris confiance par la suite. Je savais qu’Aziz avait gagné l’an passé et qu’il allait sortir fort», a commenté celui qui en était à son premier passage au Complexe de tennis de Saint-Augustin.

Broom l’avoue, avoir vu Dougaz perdre son calme à quelques reprises durant le deuxième set l’a aidé à revenir dans le match.

«Quand ton adversaire perd son calme, c’est signe que tu es dans une bonne séquence et que tu fais quelque chose de bon! Cependant, Aziz s’est battu jusqu’à la fin»

—  Le champion Charles Broom

«Oui, nous sommes amis, on voyage souvent ensemble et on faisait des blagues ensemble dans le vestiaire avant la finale. C’est agréable d’avoir de bons amis quand on fait la tournée des tournois. On se reverra peut-être au Tournoi M25 d’Edmonton, qui débute lundi et se poursuit jusqu’au 5 novembre, puisque nous y participons tous les deux. Nous sommes sur le même vol!» explique Broom, qui participera ensuite au tournoi Challenger de Calgary.

«Je devrais gagner quelques rangs au classement de l’ATP avec cette victoire, mais je t’avoue que quand je suis sur le terrain, les points et le classement, ce n’est pas ce qui me préoccupe. Je pense seulement à gagner. Et comme je viens de gagner un tournoi M25, je crois que je serai capable d’en gagner quelques-uns de plus», ajoute l’athlète de 25 ans natif d’Hertfordshire.

Foules

Quant à Pierre-Luc Tessier, directeur général du Complexe de tennis de Saint-Augustin, il était satisfait de la qualité des matchs qui ont été présentés depuis le début du tournoi, mais a avoué qu’il aurait aimé accueillir un peu plus de spectateurs.

«Je pense que les gens ont intérêt à découvrir ce tournoi. Ils ne réalisent pas tous à quel point le niveau est élevé et comment on a droit à des batailles incroyables. Je pense aussi que certains ne savent pas qu’il s’agit d’un tournoi professionnel et que les joueurs sont au classement de l’ATP. On avait quand même deux joueurs dans le “top 300” ici, ce n’est pas rien», a indiqué Tessier.

Environ 400 spectateurs se sont rendus au Complexe de Saint-Augustin pour assister aux matchs, soit un peu moins que les 500 de l’an dernier. «J’aurais aimé 600 ou 700 spectateurs cette année, mais ce n’est pas grave. Mais on n’est pas déçus. C’est un jeune tournoi et, comme on a une entente avec l’ITF pour le présenter jusqu’en 2026, on aura le temps de bien le bâtir et de le faire grandir», conclut-il.