Québec avait d’ailleurs été la toute première ville canadienne à recevoir les Jeux du Canada en 1967. La dernière ville québécoise à recevoir les Jeux du Canada est Sherbrooke qui a eu cet honneur à l’été 2013. Le Saguenay-Lac-Saint-Jean avait également reçu à l’hiver 1983 l’événement national.
Le maire de Québec, Bruno Marchand, était tout sourire pour cette annonce et il y voyait une occasion unique de mobiliser la jeunesse positivement vers les sports.
«Ça va permettre de véritablement mettre les jeunes en mouvement dans une période (17-18 ans) où il est difficile de garder les jeunes filles dans le sport. Tous les jeunes qui ont 11, 12 et 13 ans actuellement peuvent penser qu’il est possible de participer à cette compétition en 2027.»
La ministre responsable du Sport, du Loisir et du Plein air, au gouvernement provincial, Isabelle Charest, voyait les choses du même œil que le maire de Québec.
«Je suis très fébrile pour cette nouvelle qui est fantastique pour la région et je crois que cela va permettre à une nouvelle génération de s’imprégner d’une culture sportive. Comme athlète, je n’ai jamais eu la chance de participer aux Jeux du Canada et j’en garde un certain regret. Quand le Yukon s’est désisté, il y avait une belle opportunité pour Québec et le maire a tout de suis embarqué dans le projet», explique l’ancienne patineuse de vitesse courte piste.
En raison du désistement du Yukon d’accueillir les Jeux du Canada, plusieurs sceptiques peuvent voir dans le choix de Québec plutôt un service rendu au CJC qu’un privilège accordé par ceux-ci. Isabelle Charest n’adhérait pas à cette vision des choses.
«Il y avait d’autres provinces qui ont levé la main pour accueillir les Jeux, mais la candidature de Québec a été très rapide à aller de l’avant. Si on ajoute que la ville possède déjà l’ensemble des infrastructures pour accueillir un événement de cette ampleur, c’était un choix logique. »
Un autre fait intéressant est qu’avec ce remplacement du Yukon par Québec, il reviendra à la province de Québec d’accueillir à nouveau les Jeux du Canada en 2031 selon le principe d’attribution de la compétition. La ville de Québec avait déjà fait le souhait d’accueillir l’événement en 2031. Elle passera donc son tour à ce moment ce qui donnera la chance à d’autres villes québécoises de mousser leurs candidatures.
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Impact financier positif
Avec des retombées économiques de l’ordre de 77M $ à 110M $ pour les derniers Jeux, selon une analyse de Tourisme sportif Canada, le maire Bruno Marchand était également emballé avec la facette économique de cet événement national pour sa ville.
«Est que je vais dire non par les temps actuels à 115 M$ de retombées économiques pour Québec? Est-ce que je vais dire non à plus de 15 000 visiteurs qui vont débarquer ici durant l’hiver en raison des Jeux? C’est certain que la réponse est non et c’est aussi pour cette raison que je me suis empressé de dire oui quand l’équipe de la ministre Charest nous a parlé du projet.»
Même avec un échéancier amputé de deux ans pour la préparation habituelle de cette compétition, Marchand est convaincu de remporter son pari.
«Non, je n’ai aucune crainte. On est à Québec, on est ambitieux et on ne manquera pas de temps. C’est aussi ça saisir une occasion comme celle-là, on n’est pas certain de tout. C’était cependant la chose à faire pour mettre les jeunes en mouvement.»
Le maire de Québec entrevoit une enveloppe totale de 35 M$ pour l’organisation des Jeux du Canada.
«Les deux paliers de gouvernement donnent environ 11 M$ et le reste qui est environ 15 M$ est un montage financier qu’on doit développer. La Ville devra débourser environ 2 M$ et le reste sera déboursé par des commanditaires et partenaires financiers. Il faut ajouter au budget de 35 M$, le montant de 9 M$ pour la réfection de certaines infrastructures. De ce montant, il faut déduire 6 M$ qui sera assuré encore une fois par le provincial et le fédéral.»
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Calendrier serré
La date du début des Jeux du Canada à Québec n’a toujours pas été arrêtée. L’exercice semble un bon casse-tête logistique puisque le maire Marchand a été également très clair sur l’importance de ne pas toucher à certains évènements annuels comme le Carnaval de Québec, le Tournoi de hockey International Pee-Wee de Québec, le Pentathlon des Neiges et même le calendrier des Remparts si on veut utiliser le Centre Vidéotron.
«C’est certain qu’on ne veut pas entrer en conflit avec ces évènements et il faut également prendre en considération la meilleure période pour les fédérations sportives pour l’organisation des Jeux qui est généralement à la fin février ou au début mars. On a deux plages horaires auxquelles on pense pour organiser la quinzaine.»
Une belle expérience
Le fondeur Pierre Harvey était également très emballé par l’annonce des Jeux du Canada à Québec. L’athlète qui n’a plus besoin de présentation se souvient encore très précisément quand il avait participé à cette compétition nationale.
«J’ai su la nouvelle hier soir et je suis vraiment heureux. C’est un événement d’une grosseur parfaite pour Québec et cela va permettre d’améliorer certaines infrastructures. J’avais fait les Jeux de Brandon en 1979 et c’est à ce moment que j’avais compris que j’avais de l’avenir dans le ski de fond puisque j’étais plutôt un cycliste à cette époque. Ma délégation du Québec avait fait des ravages dans notre discipline en remportant la moitié des médailles. J’en garde vraiment d’excellents souvenirs.»
Jeux inclusifs
L’annonce des Jeux du Canada a également fait une belle place à la Nation huronne-wendat. Son Grand Chef, Rémy Vincent, y voyait beaucoup de positivisme.
«Je suis quelqu’un qui appuie beaucoup la démarche sportive et je crois que cette compétition sera une occasion unique de tisser des liens privilégiés entre les communautés.»
Notes: Les noms des personnes qui siégeront sur le comité organisateur de l’événement seront connus dans un avenir rapproché… Un système de mentorat sera également établi entre le monde économique et les athlètes québécois… Les derniers Jeux d’hiver du Canada qui se sont déroulés en mars dernier sur l’île du Prince-Édouard comptaient 3600 athlètes et entraîneurs dans 20 disciplines différentes… C’est d’ailleurs la province de Québec qui a remporté le plus de médailles avec 151, dont 57 en or…