La direction de cette composante de l’Université du Québec a ainsi été forcée de se prononcer suite à la conférence de presse du 18 avril du Syndicat des tuteurs et tutrices de la Télé-Université (STTTU-CSN) et du député de Gouin, Gabriel Nadeau-Dubois. Ce dernier a ensuite interpellé la ministre Hélène David à l’Assemblée nationale sur la situation de sous-traitance et de privatisation ayant cours au sein de cette université publique à travers l’entente TÉLUQ-MATCI.
Depuis les débuts de l’Université TÉLUQ, ce sont les tuteurs et tutrices qui assurent majoritairement l’encadrement individualisé ainsi que la sanction de la réussite des étudiants. Nous demandons à ce que le rapport de l’équipe des enquêtes ministérielles et réseaux du ministère de l’Éducation et de l’Enseignement supérieur, sollicité par la Ministre pour vérifier le respect de la Loi sur les établissements d’enseignement de niveau universitaire par l’Institut MATCI, apporte un éclairage sur la question. Cette clarification est importante. La Ministre a tenu le même discours ambigu sur le rôle des professeurs au sein de l’entente TÉLUQ-MATCI au co-porte-parole de Québec solidaire lors de la période de questions à l’Assemblée nationale.
Le Syndicat des tuteurs soutient plutôt que leur travail est effectué en sous-traitance par des employés externes de l’Institut MATCI. Dès 2016 le Syndicat a dû déposer des recours juridiques. Le plus odieux est que l’Université confie à cette entreprise privée une grande part de l’enseignement lui-même au sein du modèle unique de l’Université TÉLUQ. Le travail des tuteurs et tutrices est ainsi le seul contact pédagogique permettant à l’étudiant de bien comprendre la matière contenue dans le matériel de cours qui lui est fourni, s’ajoutant à la responsabilité de déterminer si l’étudiant a bien acquis les compétences lui donnant droit à son diplôme.
Enfin, les Syndicats de chargées et chargés de cours s’indignent de ce désaveu de l’Université TÉLUQ face à ses enseignants d’expérience, en lesquels l’université avait pourtant placé sa confiance depuis des décennies. «Les tuteurs et tutrices ont acquis leur statut de professionnel de l’enseignement au prix d’une longue lutte pour leur reconnaissance, menée avec la FNEEQ-CSN», comme le rappelle son président Jean Murdock. C’est une réaction incompréhensible, face à la demande du Syndicat de lever le doute qui plane sur la qualité des diplômes de l’Université TÉLUQ depuis que l’enseignement est sous-traité. La FNEEQ-CSN conteste d’ailleurs la légalité de l’entente TÉLUQ-MATCI.
Nancy Turgeon, présidente du Syndicat des tuteurs et des tutrices de la Télé-université
Marie-Josée Bourget, présidente du Syndicat des chargées et des chargées de cours de l’Université du Québec en Outaouais (SCCC-UQO)
Marie Blais, présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAM
Pierre G. Verge, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université de Montréal- SCCCUM
Marylee Wholey, présidente du Syndicat des chargé-e-s de cours à l’éducation aux adultes de l’Université Concordia
Raad Jassim, président du Syndicat des chargé(e)s de cours et instructeurs(trices) de McGill (SCCIM)
Laurent Arel, président du Syndicat des chargé-es de cours de l’école de technologie supérieure
Francis Bouffard, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’UQAT
Christine Gauthier, présidente du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’Université Laval
Richard Perreault, président du Syndicat des chargées et chargés de cours de l’U.Q.A.C.
Louise Bérubé, présidente du Syndicat des chargés et chargées de cours de l’UQAR