Ce projet, en planification depuis de nombreuses années, a déjà fait l’objet de nombreuses consultations publiques dans chaque quartier concerné et la population se montre patiente depuis plusieurs mois en raison des travaux préparatoires nécessaires à l’accueil des infrastructures ferroviaires. Sachant que tout ralentissement dans l’implantation de projets de transport structurants entraîne inévitablement un accroissement des coûts (liés à la croissance économique et à l’inflation), il est critique d’amorcer au plus tôt les travaux nécessaires à la construction et à la mise en service du tramway.
Québec se targue d’être l’une des meilleures villes étudiantes au monde. Pourtant, les sondages de satisfaction des étudiantes et étudiants diplômés du Centre Eau Terre Environnement de l’INRS, situé face à la place des Universités du Québec dans le quartier Saint-Roch, démontrent un manque à gagner important dans l’accessibilité au transport en commun. L’implantation planifiée du tramway prévoit relier l’INRS à l’Université Laval en quinze minutes, un bénéfice majeur pour ces deux universités qui soutiennent conjointement le plus important programme en sciences de la Terre au Québec.
Le tracé proposé du tramway tant attendu permettra de relier tous les établissements universitaires de Québec (l’ÉNAP, l’Université TÉLUQ, l’INRS, le siège social du réseau de l’Université du Québec, ainsi que l’Université Laval) en plus de faciliter les liens avec plusieurs institutions collégiales.
Des tramways fréquents, avec des voies dédiées, permettront enfin à Québec de devenir une ville universitaire connectée avec une empreinte carbone plus faible. De plus, des études récentes au Québec et ailleurs ont démontré que l’utilisation du transport collectif est plus sécuritaire que la voiture, à la fois dans la réduction des collisions et la sévérité des blessures.
En tant que directrices de deux des centres de recherche et de formation de l’INRS, il y a lieu de s’interroger sur la sécurité de notre communauté étudiante et de notre personnel aux abords de l’édifice du 490 rue de la Couronne, où la vitesse des automobilistes qui tournent depuis la rue Dorchester jusqu’à la rue de la Couronne semble trop souvent élevée face à des piétons qui doivent attendre plus longtemps qu’ailleurs aux traversées des feux de circulation (et bouton de «supplication piétonne»).
Il est intolérable d’entendre notre communauté raconter comment elle a survécu des quasi-collisions alors qu’elle circulait à pied ou à vélo près de son lieu de travail ou d’études.
Sécurisation piétonne
Nous nous réjouissons d’avance de l’arrivée du tramway sur la rue de la Couronne, qui contribuera à la sécurisation piétonne de cet axe important reliant la Basse-Ville à la Haute-Ville. Cet axe est aussi le seul qui facilite les déplacements des personnes à mobilité réduite entre les deux quartiers grâce à l’ascenseur du Faubourg.
L’implantation du tramway prévoit la transformation de cette artère achalandée en havre de paix pour les piétons et les vélos, en plus de l’ajout d’une centaine d’arbres qui contribueront à lutter contre les îlots de chaleur urbains en bordure du boulevard Charest.
Bien entendu, l’implantation d’une telle infrastructure représente toutes sortes de défis que nous sommes prêts à relever ensemble. Par exemple, l’ouverture d’un tunnel sous la falaise rendra difficile la mise au point durant le dynamitage de notre microscope à balayage électronique, qui est extrêmement sensible, mais la mise au jour des sédiments consolidés à ce même endroit représentera une opportunité unique pour les professeures et professeurs de retracer l’histoire géologique de notre région.
Ce chantier sera une occasion de plus pour l’INRS de contribuer au développement socioéconomique du Québec et de former la relève en recherche, sa mission particulière depuis 1969. C’est pourquoi, Monsieur le Maire, nous vous encourageons à continuer d’exercer votre leadership pour rapidement concrétiser l’implantation du tramway de Québec : ce projet représente un choix de société critique pour faire face à la crise climatique et améliorer la sécurité des citoyennes et citoyens de la façon la plus équitable qui soit.
Louise Hénault-Ethier, directrice du Centre Eau Terre Environnement, professeure associée, Institut national de la recherche scientifique (INRS)
Marie-Soleil Cloutier, directrice du Centre Urbanisation Culture Société, professeure titulaire, Institut national de la recherche scientifique (INRS)