Semaine des personnes handicapées: la CAQ en contradiction

Le ministre des Services sociaux du Québec, Lionel Carmant.

La Semaine québécoise des personnes handicapées se tenant du 1er au 7 juin, Lionel Carmant, ministre responsable des Services sociaux, a présenté une motion demandant que l’Assemblée nationale « souligne le devoir collectif que nous avons de construire un Québec plus inclusif, où les personnes handicapées, peu importe leur handicap, sont pleinement intégrées, respectées et valorisées ».


Pourtant, Retraite Québec, qui est sous la responsabilité du ministre des Finances, Eric Girard, continue d’imposer une pénalité à la rente de retraite des personnes s’étant retrouvées dans l’incapacité de travailler et ayant dû recourir à des prestations d’invalidité du Régime des rentes entre l’âge de 60 et 65 ans. Cette réduction prive ainsi de nombreuses personnes en situation de handicap d’une portion pouvant atteindre jusqu’à 24 % de leur rente de retraite.

Rappelons qu’en 2017, la Commission des droits de la personne et de la jeunesse a émis un avis à l’effet que cette pénalité se révèle discriminatoire en situation d’invalidité et que le Québec s’avère la seule province canadienne à l’imposer.



De plus, des consultations particulières sur le Régime des rentes ont eu lieu en février 2023 et aucun groupe représentant des personnes handicapées n’a été invité à s’y exprimer, alors que plusieurs en avaient expressément fait la demande. Les personnes en situation de handicap sont ainsi demeurées exclues de ces consultations.

Enfin, certaines modifications apportées à la rente d’invalidité en 2022, sans consultation, suscitent d’importantes critiques de la part de plusieurs organisations de personnes handicapées, notamment pour la « coupure » de la rente d’invalidité à 60 ans, qui « forcera » de nombreuses personnes aînées en situation de handicap à « opter » pour une rente de retraite anticipée, perpétuant ainsi la pénalité.

Soulignons que la diminution saluée de la pénalité en 2022, qui est passée de 36 % à 24 %, n’a requis aucune augmentation des cotisations au Régime des rentes qui se montre actuellement très bien financé. Il n’y a donc aucune raison de faire perdurer cette pénalité si injustifiée.

Au moment où le gouvernement propose une augmentation de 30 000 $ pour les députés, et alors qu’un grand nombre de personnes en situation d’invalidité doivent survivre avec un revenu annuel inférieur à cette augmentation, la pénalité imposée à leur rente de retraite apparaît plus que jamais inacceptable.



On ne peut pas valoriser d’une main et pénaliser de l’autre…

Francine Duperré, membre des Invalides au front