Contrer l’obsolescence est louable, mais…

Le projet de loi 29 propose de modifier la Loi sur la protection du consommateur afin de créer une garantie minimale de bon fonctionnement des produits.

POINT DE VUE / Je tiens à vous faire part de mon inquiétude quant au projet de loi 29 qui propose de modifier la Loi sur la protection du consommateur afin de créer une garantie minimale de bon fonctionnement des produits.


Si l’intention semble louable, permettez-moi de questionner la pertinence et l’efficacité d’une telle mesure. Les législateurs semblent être convaincus que les fabricants d’appareils électroménagers, par exemple, vont améliorer la qualité de leurs produits pour respecter cette nouvelle disposition. Je crains, toutefois, que cette vision soit naïve.

La réalité industrielle et commerciale pourrait être tout autre. Il est plus plausible que les vendeurs vont simplement nous contraindre à souscrire à une garantie prolongée correspondant à la durée minimale imposée par le gouvernement. Cela aurait pour conséquence d’augmenter le prix des électroménagers pour le consommateur final.



De plus, les compagnies qui offrent des garanties prolongées seront les grandes gagnantes de ce projet de loi. Loin d’améliorer la situation du consommateur, cette mesure risque d’enrichir ces entreprises aux dépens des consommateurs.

Il me semble donc essentiel de repenser cette mesure afin de s’assurer qu’elle profite réellement aux consommateurs. Nous devons veiller à ce que la protection du consommateur ne se transforme pas en une opportunité d’affaires pour les entreprises de garanties prolongées.

Guillaume Filion, Québec