Ce réseau social passe sciemment sous silence le fait qu’une entreprise d’information publique comme CBC/Radio-Canada (reconnue d’ailleurs mondialement) rehausse la qualité de l’information d’un pays avec des émissions aux contenus culturels, des enquêtes et des grands reportages internationaux tandis que le privé a tendance à aller au plus petit dénominateur commun avec des émissions de téléréalité insipides et une programmation souvent empreinte de sensationnalisme pour gonfler les cotes d’écoute.
De plus, en quoi un média d’information privé aurait-il plus le monopole de la vertu journalistique? Souvent contrôlés par de grands conglomérats, les médias privés doivent répondre à des impératifs de rentabilité fréquemment au détriment de l’objectivité de leurs journalistes qui s’imposent eux-mêmes une autocensure de peur de contrevenir à l’idéologie politique des propriétaires de ces médias, quitte même à propager de la fausse information afin de leur plaire (pensons à Fox News aux États-Unis qui a présentement des démêlés avec la justice pour une affaire de désinformation suite à la dernière élection présidentielle).
Twitter n’est pas à sa première fronde envers des médias d’information. Il a déjà suspendu des comptes de journalistes et a appliqué le même qualificatif «affilié à un État» à des médias américains et britanniques publics ou semi-publics pourtant renommés pour leur qualité de l’information, tout comme la CBC. De manière plus inquiétante, le réseau social a même réintégré des comptes autrefois suspendus pour des cas patents de désinformation et de propos d’extrême-droite.
Le nouveau patron de Twitter proclame haut et fort vouloir protéger la liberté d’expression, mais agit dans les faits de façon contradictoire et même contraire aux valeurs démocratiques sous-jacentes à ladite liberté d’expression.
Jimmy St-Gelais
St-Jérôme