Une proposition qui tient de la pensée magique

Décidément, la liste des propositions de solutions pour contrer la pénurie d’enseignants ne cesse de s’allonger et pas toujours dans la bonne direction. C’est le cas, à mon avis, de la proposition de l’ex-directrice d’école Yolande Brunelle qui envisage de réduire le parcours scolaire d’un an, en abolissant la sixième année et en répartissant son curriculum sur la cinquième année et la première secondaire.


Primo, cette proposition n’a qu’un caractère logistique et n’accentuera en rien l’attractivité de la profession d’enseignant, ce qui est à mon sens l’aspect sur lequel le MEQ doit concentrer ses efforts. Secundo, et c’est là que le bât blesse avec le plus d’acuité, une telle proposition laisserait supposer que les curriculums de cinquième année et de première secondaire sont pratiquement insuffisants et qu’ils pourraient faire place à une augmentation de contenu.

Or, à ma connaissance, aucun constat jusqu’à ce jour n’a été mis sur la table à cet effet. Alors, pourquoi ferait-il maintenant partie des solutions à la pénurie d’enseignants? Poser la question, c’est y répondre. À mon sens, une telle proposition tient carrément de la pensée magique, notamment eu égard au fait que les élèves de cinquième année et de première secondaire ne présentent pas de sur-performance notable jusqu’à maintenant dans leurs résultats pour qu’ils puissent supporter une augmentation de contenu dans leurs matières.

M. Drainville, je vous incite fortement à persister dans votre intention de ne pas adhérer à cette piste de solution. Les curriculums du primaire et du secondaire ne se manipulent pas comme au casino en mélangeant les cartes sur la table et en espérant tirer la bonne.

Henri Marineau

Québec