
Prix d’excellence en architecture: l’écrin de verre du Grand Théâtre éblouit
Réalisé par les firmes Lemay et Atelier 21, le projet de réfection de l’enveloppe du Grand Théâtre a ainsi remporté le Grand prix d’excellence et le Prix du public. Le jury présidé par l’architecte Jean-Pierre Crousse (Barclay&Crousse) a souligné que «l’ajout d’une enveloppe tout en transparence assure la pérennité de cette oeuvre moderniste majeure» de l’architecte Victor Prus.
Le bâtiment, inauguré officiellement en janvier 1971, est aujourd’hui enveloppé de quelque 900 panneaux de verre, pesant chacun autour d’une demi-tonne. C’est le concept qui a été privilégié afin de préserver le revêtement extérieur en béton, qui subissait une dégradation importante.


«C’est un géant de béton avec une dentelle de verre», image de façon poétique le directeur de conception Éric Pelletier, de la firme Lemay. Un «travail d’orfèvrerie» d’une grande complexité qui laisse place à l’oeuvre originale. «Ça a été un défi de taille dès le jour un, sur le plan technique. Chaque étape a apporté son lot de surprises», indique l’architecte, qui a travaillé près de cinq ans sur le projet avec toute une équipe à ses côtés. L’architecte Christian Bernard, d’Atelier 21, agissait à titre de directeur de projet.
Les travaux pour sertir le Grand Théâtre de son écrin de verre ont été complétés l’automne dernier, alors que le haut lieu culturel ne pouvait présenter de spectacles en raison des mesures sanitaires. «Il reste seulement du fignolage, des micro-détails», signale M. Pelletier.

L’enveloppe tantôt transparente, tantôt effet miroir selon la luminosité extérieure permet de conserver le bâtiment de béton à une température toujours au-dessus du point de congélation. Sa dégradation est ainsi freinée et la grandiose murale de Jordi Bonet, qui orne trois murs de béton à l’intérieur et est intimement liée à la structure, est entièrement préservée.
«C’est une solution assez unique», souligne Éric Pelletier à propos de l’enveloppe de verre. «Il y a d’autres exemples du genre à petite échelle ailleurs dans le monde, mais on n’en a pas trouvé de cette taille.»
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Deux autres prix à Québec
Parmi les 11 lauréats, deux autres prix ont été décernés à des projets dans la région de Québec. Le pavillon d’accueil de la base de plein air de Sainte-Foy est lauréat dans la catégorie Bâtiments institutionnels publics. Conçu par la firme Patriarche, ce nouveau pavillon a aussi remporté un prix aux plus récents Mérites d’architecture de la Ville de Québec (projet municipal, construction neuve) ainsi qu’aux Prix d’excellence Cecobois (bâtiment institutionnel de plus de 1000 m2).

La patinoire du parc des Saphirs, conçue par ABCP architecture pour la Ville de Boischatel, a de son côté reçu le prix pour les Oeuvres hors catégorie. La toiture en bois massif recouvrant la patinoire avait aussi été récompensée d’un prix Cecobois (infrastructure extérieure) décerné début mars.
Pour consulter l’ensemble des projets lauréats des Prix d’excellence en architecture : oaq.com
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Distinctions individuelles
L’Ordre des architectes du Québec a aussi profité du gala (virtuel) des Prix d’excellence pour remettre quatre distinctions individuelles. La médaille du Mérite, la plus haute distinction, a été décernée à l’architecte Denis Lemieux, «qui s’est dévoué avec ardeur, au sein de la fonction publique, à l’amélioration de la qualité de l’architecture et du cadre bâti au Québec».
L’architecte Érick Rivard, «précurseur du mouvement des places publiques éphémères au Québec, a reçu le prix Engagement social pour son implication dans sa communauté et dans le quartier Limoilou, où il a notamment été l’initiateur du Grand Bazar des ruelles.
Le prix Relève en architecture a été remis à l’architecte Étienne Bernier, dont la firme est établie à Québec, tandis que le prix Ambassadeur de la qualité en architecture (récompensant un non-architecte) a été décerné à la communicatrice Julie Payette (à ne pas confondre avec l’astronaute et ancienne gouverneure générale).