«Je doute encore et je me remets constamment en question. Mais je sais aujourd’hui que le succès de l’entreprise est le résultat de nombreux efforts, et je me sens à ma place, fière de ce que j’accomplis avec mon équipe.»
Sa vision du commerce au détail et de la vente en ligne n’a pourtant pas changé. Pour l’entrepreneure, le lien avec la clientèle est précieux. C’est pourquoi elle priorise le service, qu’il soit fait en personne ou à distance.
«Je suis privilégiée que les clientes choisissent d’acheter chez nous et surtout d’avoir un taux élevé d’engagement», estime celle qui, au fil des ans, a tissé une relation de proximité tant avec ses employées (toutes au féminin) qu’avec ses clientes (aussi au féminin).
Derrière l’image
Mme Marquis n’a jamais rêvé d’être à la tête d’une entreprise. Mais la pomme n’est pas tombée loin de l’arbre, comme le dit l’expression.
«Mes parents étaient propriétaires d’un centre jardin, mais ce n’est que des années plus tard que j’ai compris qu’ils étaient entrepreneurs. J’ai grandi là-dedans sans en être consciente», raconte celle qui tente de mettre la même passion dans son travail.
«L’entrepreneuriat, ce n’est pas glamour. J’essaie d’être authentique et de montrer les hauts et les bas sur mes réseaux sociaux.»
— Andréanne Marquis
C’est d’ailleurs avec l’aide des réseaux sociaux qu’Andréanne Marquis a bâti sa notoriété et celle de son entreprise. Consciente de son image – «un peu trop», glisse-t-elle en entrevue –, l’ex-participante à une téléréalité garde toujours en tête «que [ses] parents doivent être fiers de ce qu’ils voient d’[elle]».
Ces dernières années, elle a choisi de ne plus être l’image de sa marque Womance. Elle l’est par contre pour mousser sa deuxième entreprise, Sans-Façon Cosmétiques, lancée il y a deux ans. «Parce que je représente la cliente-type et que c’est encore une nouvelle marque, qui doit se faire connaître.»
Entre les publications de séances de maquillage, son fil d’actualité est ponctué d’interventions spontanées pour aider sa communauté.
Engagée, l’entrepreneure n’hésite pas à prendre le téléphone pour donner un coup de main ou même à cuisiner des sandwichs pour les frigos communautaires lorsqu’elle se sent interpellée. «Maintenant, ce sont des membres de mon équipe qui initient des collectes de fonds, et on a même un programme pour amasser des dons.»
La santé financière d’abord
Une autre de ses préoccupations est la santé financière de ses entreprises, qui naviguent dans une industrie qui affronte plusieurs tempêtes. «L’inflation, oui, mais le manque de personnel, c’est le plus grand défi de notre secteur», constate-t-elle.
Cela ne l’a pas empêchée d’ouvrir une boutique dans le Dix30 à Brossard à la fin septembre. Un risque calculé, dit-elle.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/RUMF4F7W45DLTK7ALRHT2YCQOU.jpg)
Prudente, la cheffe d’entreprise croit qu’il faudrait davantage encourager et récompenser la saine gestion plutôt que de valoriser l’hypercroissance des PME.
«À mes débuts, j’avais reçu un prix en entrepreneuriat alors que mon entreprise n’était pas encore rentable. Ça m’a pris cinq ans avant de l’être», affirme la femme d’affaires.
Comme la plupart des entrepreneurs, Andréanne Marquis a le désir de faire grandir ses deux entreprises, mais elle ne veut rien brusquer. «Je n’ai pas l’appétit pour sortir des frontières et avoir une expansion rapide. Je préfère prendre mon temps, une bouchée à la fois.»
++++
CINQ QUESTIONS EN RAFALE
Q: Votre plus grande réalisation?
R: Bâtir une marque à l’écoute de la clientèle et engagée dans la communauté.
Q: Le meilleur conseil reçu?
R: Il vaut mieux devoir de l’argent à une bâtisse brune qu’à ses proches.
Q: Avez-vous peur de l’échec?
R: Sans cesse. J’ai d’ailleurs consulté pour mieux l’accepter.
Q: Vos passions hors du travail?
R: La pêche. Je suis une pêcheuse sociale; j’aime la nature et les amis.
Q: Où vous voyez-vous dans cinq ans?
R: Je vois un avenir pancanadien pour Sans-Façon Cosmétiques et une belle courbe d’expansion pour Womance.