Alexandre Chamberland : de militant écologiste à entrepreneur

Alexandre Chamberland, président-fondateur de Vireo

Très affecté par la crise climatique, Alexandre Chamberland deviendra un manifestant avant de réaliser que son approche peu constructive n’allait pas changer le monde. À la place, il créera une entreprise pour connecter l’humain, en particulier les jeunes, à la nature.


« Je côtoyais des gens de 50-60 ans qui n’avaient pas l’air heureux malgré des années de militantisme. J’ai eu une grosse remise en question et j’ai décidé de changer mon fusil d’épaule », explique-t-il.

Il entame des études en génie agroenvironnemental et rencontre plusieurs entrepreneurs qui l’inspirent. Allait-il lui-même devenir entrepreneur?

« Au début, je ne savais pas trop. En commençant mon bac, mon but était de rendre les villes plus productives du côté alimentaire et énergétique, pour réduire la pression sur les milieux naturels », confie-t-il.

En même temps, il fonde une entreprise étudiante, AgroCité, qui vise à développer l’agriculture urbaine sur le campus de l’Université Laval. Ce premier projet entrepreneurial lui donne la piqûre des affaires.

Cinq tests

Il se met à lire de nombreux livres et s’intéresse de près à la méthode agile. « La première étape pour une entreprise technologique si elle veut avoir un impact : trouver un marché avec des besoins. Lorsque j’ai fondé Vireo, j’ai réalisé plusieurs tests d’affaires pour trouver le meilleur créneau », raconte M. Chamberland.

Il essaye les particuliers en vendant des petits meubles hydroponiques et en louant des potagers hydroponiques dans les bureaux. Il met en place des projets sur mesure avec des architectes et des designers. Il explore la culture verticale en transformant une petite épicerie en ferme maraîchère pour vendre des produits à l’année, et offre un service d’accompagnement dans les écoles pour créer des potagers.

Au bout de deux ans et demi, trois modèles d’affaires fonctionnent et sont rentables : les bureaux, les produits sur mesure et les écoles. Il choisira les potagers dans les écoles.

« C’est ce qui rejoignait le plus mes valeurs, éduquer la prochaine génération qui aura un impact positif sur les changements climatiques. »

—  Alexandre Chamberland

« Le jeune apprend les maths, le français et les sciences avec le projet d’agriculture urbaine, et il est très engagé. Le taux de réussite augmente et les conflits et les problèmes de comportement diminuent. Le projet augmente également le degré de satisfaction du professeur », poursuit-il.

Depuis, Vireo est en constante croissance. M. Chamberland a créé des partenariats dans 7 % des écoles du Québec, mais également au Canada et aux États-Unis. D’ici 2028, il espère avoir signé des contrats avec 10 % des écoles du continent nord-américain.

Grâce à Vireo, Alexandre Chamberland a déjà créé des partenariats avec 7% des écoles du Québec.

Pour Alexandre Chamberland, si on veut résoudre la crise climatique, elle ne doit pas être isolée par rapport aux autres éléments.

« On entend de plus en plus qu’il est nécessaire d’être équitable envers les différents peuples du monde, de comprendre les enjeux économiques de chaque région pour être capable de résoudre la crise », évoque-t-il.

L’intelligence artificielle aidera également l’agriculture urbaine à atteindre son plein potentiel, croit-il.


CINQ QUESTIONS EN RAFALE

Q: Votre plus grande réalisation?

R: Je suis fier d’avoir créé une entreprise rentable qui respecte les principes du développement durable et qui a un impact positif sur des jeunes.

Q: Le meilleur conseil reçu?

R: Prendre tous les commentaires que je reçois comme une occasion d’apprentissage. Il vient de mon premier mentor, Louis Belleau.

Q: Vos passions hors du travail?

R: Les sports d’aventure, en particulier le ski alpin.

Q: Avez-vous peur de l’échec?

R: Oui et non. Pour avancer, on doit prendre des risques comme entrepreneur et les assumer. L’échec fait partie du parcours entrepreneurial, même si on essaye de l’éviter.

Q: Où vous voyez-vous dans cinq ans?

R: Je m’imagine pouvoir utiliser mon réseau, mes connaissances, mes apprentissages afin d’aider d’autres entrepreneurs comme conseiller ou comme investisseur.