
Les 100 ans de conseil central
Quelques dates marquantes dans l’histoire du conseil central
1900
Lock-out dans l’industrie de la chaussure
à Québec
Première intervention de l’Église, qui se base sur l’encyclique Rerum Novarum, dans les affaires syndicales à Québec à l’occasion d’un conflit de travail dans l’industrie de la chaussure impliquant 5000 ouvriers et trois syndicats nationaux. L’intervention de monseigneur Bégin, archevêque de Québec, comme arbitre permettra de mettre fin au lock-out en 1901. La sentence arbitrale reconnaît le droit naturel d’association des ouvriers, mais demande aux syndicats d’intégrer un aumônier dans leurs associations.
1918-1921
Fondation du Conseil central national des métiers du district de Québec, puis de la CTCC
Le 5 mars 1918, lors d’une assemblée à la Bourse du travail, le Conseil central national des métiers du district de Québec voit le jour par la fusion des deux conseils centraux des syndicats nationaux de la vieille capitale.
La Confédération des travailleurs catholiques du Canada est fondée quant à elle lors d’un congrès qui se tient du 24 au 28 septembre 1921, à Hull, sous la présidence de Gaudiose Hébert de Québec. Les syndicats de Québec qui fournissent le tiers des délégations obtiennent la présidence et le siège social de la centrale qui deviendra plus tard la CSN.

1925
Grève de la chaussure
Déjà frappés par la crise économique et le chômage, les ouvriers de la chaussure de Québec doivent faire face aux patrons qui veulent déstructurer les syndicats et faire baisser les salaires. À la mi-novembre 1925, c’est la grève générale.
Cette grève va être la plus longue et la plus dure de la décennie et sera perdue après un arbitrage favorable aux patrons. Elle a failli signer l’arrêt de mort du syndicalisme catholique à Québec.
Le mouvement s’en remettra difficilement.

1937
Première grève nationale de la CTCC
Les travailleuses et les travailleurs de la filature de Saint-Grégoire de Montmorency au pied des chutes du même nom se mettent en grève en même temps que neuf autres filatures de la Dominion Textile, alors le plus gros employeur au Québec. Il s’agit de la première grève nationale menée par la jeune CTCC. Après un conflit de presque un mois, le cardinal Villeneuve force une médiation qui aboutit à des gains mineurs que la compagnie reniera moins d’un an plus tard. Le syndicat de Saint-Grégoire de Montmorency sera le seul à survivre.

1955
Construction du siège des syndicats catholiques
Le secrétariat des syndicats catholiques fait construire un édifice moderne qui servira de siège social au conseil central et à la CTCC. L’immeuble sera racheté par la CSN dans les années 1970 et deviendra, plus tard, la Maison de la coopération située au 155, boul. Charest Est.
1965
Déconfessionnalisation du conseil central
Cinq ans après la transformation de la CTCC en Confédération des syndicats nationaux (CSN), le Conseil central de Québec biffe la référence catholique de son nom.

1965-1968
Municipalisation des transports en commun de la ville de Québec
La Révolution tranquille amène aussi un changement de garde dans la politique municipale.
Le conseil central, qui regroupe les syndicats des compagnies privées s’occupant du transport en commun sur le territoire de la communauté urbaine de Québec, revendique une municipalisation de ces transports. Le candidat à la mairie, Gilles Lamontagne, est favorable à ce changement.
Élu maire, il expropriera et fusionnera sept compagnies de transport privées pour créer la Commission de transport de la Communauté urbaine de Québec (CTCUQ) qui deviendra le RTC. Cette réforme uniformise les tarifs, mais échoue à fusionner avec les transports de la ville de Lévis.

1972
Premier Front commun du secteur public
Un premier Front commun dans les secteurs publics et parapublics du Québec mène une grève générale. En mai 1972, les trois chefs du Front commun, reconnus coupables d’outrage au tribunal, sont condamnés à 12 mois d’emprisonnement. Louis Laberge, Marcel Pepin et Yvon Charbonneau sont détenus à la prison d’Orsainville, ce qui provoque une crise sociale sans précédents. Au terme d’une longue négociation, les syndiquées obtiendront gain de cause sur leur principale revendication : un salaire minimum de 100 $ par semaine.

1976
Crise au Hilton à Québec
Les patrons avaient accrédité un syndicat américain mafieux lors de l’embauche des premiers employés de l’hôtel (une trentaine). Les employés feront appel à la CSN qui lance alors une grande campagne de syndicalisation qui la mènera à devenir majoritaire quelques années plus tard dans le secteur de l’hôtellerie. Le congédiement de Benoît Fortin, prêtre ouvrier, se rendra jusqu’en Cours suprême et fait jurisprudence à ce jour.

1978
Un Comité des femmes voit le jour au Conseil central de Québec–Chaudière-Appalaches
1980
Fondation au Cégep Limoilou d’un premier syndicat au Québec dans une garderie
La lutte pour la création d’un réseau public de garderies prend son envol et s’appuie tant sur la syndicalisation des travailleuses que la mobilisation des parents.

1985
Conflit au Manoir Richelieu
Le Manoir Richelieu est vendu par le gouvernement du Québec à Raymond Malenfant pour 555 555$. Celui-ci prétend avoir acheté une bâtisse vide et refuse de reconnaître le syndicat de la CSN. Petit à petit, le conflit s’envenime.
Le 25 octobre 1986, une manifestation d’appui aux ex-employés du manoir tourne mal. Le conjoint d’une travailleuse du Manoir Richelieu, Gaston Harvey, meurt après avoir été étouffé par un policier de la Sûreté du Québec.
On apprend, suite à des descentes de police dans les bureaux du conseil central à Québec, et de l’exécutif de la CSN, à Montréal, que la centrale syndicale est infiltrée depuis des années par un agent du Service canadien du renseignement de sécurité.
Et ça continue...
