La tendance est loin de s’atténuer avec le temps, ont appris les Coops de l’information en consultant les données de la Régie de l’assurance maladie du Québec, six mois après la publication d’une enquête qui dévoilait l’ampleur du phénomène.
« C’est énorme! Imaginez le nombre de patients qu’on aurait pu aider avec ces disponibilités. Les gens doivent prendre conscience que ce rendez-vous aurait pu être très utile à quelqu’un d’autre », insiste le Dr Marc-André Amyot, président de la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).
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Le phénomène des absences non motivées touche plusieurs autres professionnels de la santé, comme les cabinets de dentistes et d’optométristes, ainsi que les travailleurs sociaux.
Plusieurs autres types de commerces sont également durement affectés par cette problématique : les restaurateurs, les coiffeuses, les garagistes, etc.
Le phénomène est connu et traité depuis longtemps chez les dentistes, qui doivent assumer des frais fixes d’exploitation, que les patients se pointent au rendez-vous au non, soutient le Dr Mathieu Faubert, chirurgien-dentiste et administrateur pour la région de l’Estrie de l’Association des chirurgiens-dentistes du Québec.
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« Nous faisons des rappels, la plupart du temps par texto. Malgré tout, nous avons encore beaucoup d’absences non motivées. Ça nous amène un gros travail de gestion pour éviter d’avoir des trous dans les horaires. Entre 20 % et 25 % du temps de travail de nos secrétaires est consacré à la gestion des changements de rendez-vous ou des annulations à la dernière minute », souligne-t-il.
L’impact économique est moins important dans le système de santé public, car les médecins, payés à l’acte, ne sont pas rémunérés lorsque leurs patients s’absentent.
Quant au personnel qui gravite autour du patient lors d’une visite dans un GMF, comme les secrétaires et les infirmières, elles croulent sous le travail et en profitent pour accomplir d’autres tâches. Cela ne contribue toutefois pas à l’accessibilité des médecins et des infirmières aux soins médicaux.
Accès facilité pour les patients inscrits
Alors que l’accès aux soins demeure un défi de taille pour les 1,4 million de Québécois sans médecin de famille, les quelque 6,1 millions de Québécois qui ont un médecin de famille réussissent à consulter un professionnel de leur clinique dans 80 % à 92 % des cas.
Afin de conserver leur financement de Québec, les groupes de médecine familiale (GMF) et les cliniques médicales du Québec doivent s’engager à maintenir un « taux d’assiduité de plus de 80 % pour l’ensemble de leur groupe ».
Traduction : les patients qui ont besoin de soins doivent pouvoir rencontrer un professionnel de la clinique dans plus de 80 % des cas.
C’est mission accomplie dans toutes les régions, à l’exception des Îles-de-la-Madeleine, de la Côte-Nord et de la Gaspésie.