Pour le vice-président du Centre de recherche industriel du Québec (CRIQ) chez Investissement Québec, la transformation numérique rime avec augmentation de productivité. « La numérisation aide l’entreprise à travailler avec des faits, à voir venir des situations problématiques, à être dans un mode anticipatif », énumère François Gingras.
À son avis, la transformation numérique a un impact sur la rétention du personnel en rendant la tâche plus agréable. La transformation numérique brise les silos. « Ça force les équipes avec des gens de tous les départements à travailler ensemble », explique M. Gingras.
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En situation de pénurie de main-d’œuvre, l’entreprise augmente sa productivité. « Au lieu d’avoir un employé sur la machine, celle-ci fait ce que l’employé faisait et l’employé devient un opérateur », illustre le directeur général du Centre d’expertise industrielle (CEI) de Québec international. Selon Francis Beaulieu, la transformation numérique améliore la chaîne d’approvisionnement. « Plusieurs entreprises, qui ne sont pas optimisées numériquement, n’arrivent pas à fournir à 100 % de leur capacité. Des fleurons québécois peinent à répondre à la demande. On est moins compétitif que l’Ontario. »
Pour le directeur du service du développement professionnel de l’Université Laval, la transformation numérique permet aux entreprises de croître et, dans certains cas, de rester vivantes. Elle aide les organisations à se positionner et à être plus efficaces. Elle améliore leur performance, estime André Raymond.
Un retard à rattraper
Le Québec accuse un certain retard sur le plan de la transformation numérique. François Gingras note néanmoins une progression. « En 2014, dans le domaine manufacturier, 7,5 % des robots installés au Canada l’étaient au Québec. En 2019, on était rendu à 20 %. » De l’avis de Francis Beaulieu, le Québec a 7 % de retard par rapport à l’Ontario.
« L’objectif du gouvernement est d’accroître la productivité manufacturière de 10 % pour arriver à un niveau égal à l’Ontario dans deux ans. »
— François Gingras
Une étude réalisée par le CEI en 2021 a révélé que les trois quarts des entreprises de la région de Québec n’avaient pas de plan numérique. C’est le cas de l’industrie du papier. «Souvent, ce sont d’anciennes usines qui n’ont pas été modernisées», indique M. Beaulieu. Il nomme aussi l’industrie de la métallurgie. Selon lui, les entreprises agroalimentaires sont plus avancées dans leur transformation numérique parce qu’elles ont besoin de développer rapidement leur productivité.
Pour André Raymond, le retard varie selon les secteurs. « Dans les PME, il y a un retard. Les grandes entreprises dans le secteur financier et des assurances sont à jour. Des firmes en technologies de l’information, comme Coveo à Québec, sont à l’avant-garde. »