Notre été en Gaspésie

Eskamer profite du gigantesque terrain de jeu que sont les Chic-Chocs.

À peu près tous les Québécois sont allés ou iront un jour en Gaspésie pour des vacances bien méritées. La preuve : ils représentent bon an mal an environ 80 % des visiteurs qui engloutissent des centaines de kilomètres de bitume pour (re)découvrir ces grands espaces aux airs iodés et au cœur guilleret. Même si la destination est bien connue pour certains, l’offre d’activités s’est franchement renouvelée depuis la pandémie, qui a été un véritable accélérateur pour plusieurs entrepreneurs. Voici quelques adresses pour mieux profiter de votre périple.


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La route des cafés

Rien de mieux pour s’imprégner d’un endroit que de flâner dans le café du coin à discuter avec les baristas. Voici donc pas un, mais trois endroits à visiter lors de votre tour de la Gaspésie.



Première escale à la Brûlerie du Quai de Carleton-sur-Mer pour rencontrer le proprio Dany Marquis, véritable aficionado de la torréfaction qui importe parmi les meilleurs cafés du monde pour les partager à ses nombreux clients, comme en témoigne sa collection Signature. En prime, leur chocolat maison a remporté quelques prix internationaux. Arrêt obligatoire.

Deuxième arrêt, le Paquebot Café à Gaspé, bien connu pour ses quelques adresses à Montréal. L’une des copropriétaires, Isabelle Huard — experte en art latte par ailleurs — est revenue aux sources dans sa ville natale pour ouvrir un établissement funky où il fait bon souffler un peu. C’est aussi l’endroit où se rendre pour une sélection éclectique de vins d’importation privée qui se renouvelle constamment, présentés certains soirs en formule dégustation par une sommelière. Café et buvette, donc.

Enfin, terminus à la Pâtisserie Marie4poches à Sainte-Anne-des-Monts, endroit grandement fréquenté par les locaux. Comme son nom l’indique, c’est l’endroit rêvé pour une douceur matinale ou pour tous vos péchés sucrés. Marie-Andrée St-Pierre, cheffe pâtissière, et Marie-Ève St-Laurent, gestionnaire, ont insufflé une belle énergie à l’endroit où vous y trouverez assurément un délice pour titiller vos papilles.

Brûlerie du Quai : 200, rue du Quai, Carleton-sur-Mer, Qc, www.brulerieduquai.com



Paquebot Café : 123, rue de la Reine, Gaspé, Qc, paquebot.ca

Marie4poches : 111, boulevard Sainte-Anne Ouest, Sainte-Anne-des-Monts, Qc, 4poches.com

Un classique

Il y a de ces incontournables difficiles à ne pas inclure et le parc national Forillon en fait partie. La prise de vue du haut de la tour au sommet du mont Saint-Alban — à 285 mètres d’altitude — est probablement l’une des signatures les plus reconnues de la Gaspésie après le rocher Percé. À l’opposé, une plage de galets en contrebas offre une aire de repos enclavée et peu achalandée. Le secteur du Cap-Bon-Ami n’est qu’une infime partie des activités offertes à Forillon. Les options ne manquent pas avec des croisières d’observation aux baleines, la visite de bâtiments patrimoniaux du XIXe et XXe siècle, des excursions en kayak de mer, une marche sur la flèche de sable de Penouille, une dizaine de sentiers en montagne ou la découverte de la seule batterie côtière de la Deuxième Guerre mondiale entièrement préservée et accessible au public au Québec. L’explorateur solitaire en aura certainement pour quelques jours à tout découvrir.

2286, boulevard de Grande-Grève, Gaspé, Qc, parcs.canada.ca/pn-np/qc/forillon

Le parc national Forillon, un incontournable

Du théorique à la pratique

Il y a la colonie de fous de Bassan la plus accessible au monde, mais plus encore pour les amoureux de la nature qui se rendront vers l’île Bonaventure.

Le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé abrite le plus important refuge d’oiseaux migrateurs en Amérique du Nord avec ses colonies qui rassemblent plus de 200 000 oiseaux nicheurs répartis en 11 espèces. Nous vous suggérons d’avoir avec vous la Liste commentée des oiseaux de la Gaspésie, un ouvrage paru en 2017 qui aura nécessité plus de 10 ans de travail de la part d’ornithologues locaux, recensant l’ensemble des 367 espèces d’oiseaux observés dans la région depuis 100 ans.



Il y a aussi tout près et faisant partie du Grand Percé, le barachois de Malbaie, lieu protégé depuis quelques années par Conservation de la nature Canada. C’est l’une des plus grandes lagunes naturelles toujours intactes au Québec, qui compte une diversité exceptionnelle d’habitats naturels uniques : marais salés, marais d’eau douce, barrières de sable, forêts, lagunes et tourbières. Le barachois est aussi l’une des plus importantes haltes migratoires de la péninsule gaspésienne, reconnu pour ses rassemblements de sauvagines et la présence d’espèces en situation précaire comme le râle jaune et le bruant de Nelson.

Île Bonaventure : en bateau, à partir du centre-ville de Percé, www.sepaq.com/pq/bon/

Le parc national de l’Île-Bonaventure-et-du-Rocher-Percé abrite le plus important refuge d’oiseaux migrateurs en Amérique du Nord.

Histoire foisonnante

Plus important établissement de pêcheurs permanents en Gaspésie, brûlé par les Anglais en 1758 lors de la Conquête puis devenu scierie à vapeur; les 250 dernières années de ce qui est aujourd’hui appelé le Parc du bourg de Pabos n’ont pas été de tout repos. Des fouilles archéologiques ont permis de mettre au jour plus de 16 000 artéfacts, dont une partie se retrouve toujours sur place au centre d’interprétation. Qui plus est, deux expériences interactives — Ura et Nova Lumina – sont proposées sur le même site, classé quatre étoiles par Camping Québec et jouissant d’une plage pas piquée des vers. Il est aussi possible d’accéder au Circuit des bâtisseurs — qui relate l’histoire de la ville de Chandler — via une passerelle piétonne surplombant l’entrée de la baie du Grand Pabos.

75, chemin de la Plage, Chandler, Qc, bourgdepabos.com

Grand luxe à flanc de montagne

Un peu de glamping à quelques minutes de route du rocher Percé avec vue imprenable sur la mer, ça vous dirait? C’est ce que propose depuis moins d’un an Suzann Méthot et Daniel Boutin du Domaine Renard. Le couple nouvellement installé en Gaspésie a investi dans six dômes géodésiques haut de gamme de sept mètres de diamètre, avec lit à l’étage et plafond transparent pour observer les étoiles. Leurs installations, tout juste en retrait du centre-ville, possèdent toutes les commodités pour ceux qui veulent y dormir plus d’une nuit. Réservez tôt puisque déjà, le taux d’occupation est élevé lors de la haute saison touristique. Sinon, il est aussi possible de tenter l’expérience plus tard pour profiter des couleurs de l’automne ou même en hiver puisque le Domaine Renard fait partie de cette nouvelle génération d’entreprises à Percé qui ouvrent leurs portes pendant quatre saisons.

425, route d’Irlande, Percé, Qc, www.domainerenard.ca

Un peu de <em>glamping</em> au Domaine Renard

Station thermale exclusive

Que ce soit pour vous seuls, quelques amis ou d’autres couples d’invités, il est maintenant possible de réserver en exclusivité une station thermale pour une durée de trois heures dans la baie des Chaleurs. Un sauna sec, un hammam (ou bain turc, de vapeur humide), une cuve chaude, une cuve froide ainsi que deux aires de détente intérieure et extérieure vous attendent à [Èst] Éco-cabines. Pour ceux qui veulent perpétrer le plaisir après cet arrêt hautement relaxant, des éco-cabines peuvent être louées pour terminer la journée en beauté, en plein cœur d’une vaste cédrière ou avec vue sur la mer. Ouverte pendant la pandémie, l’entreprise est versatile tant pour ceux qui sont de passage que ceux veulent rester quelques nuits dans le sud de la péninsule.

107, route Miguasha Ouest, Nouvelle, Qc, www.est-ecocabines.com



Près de 20 ans de tourisme d’aventure

Eskamer profite depuis longtemps du gigantesque terrain de jeu que sont les Chic-Chocs pour faire découvrir à ses visiteurs une panoplie d’activités en plein air, dont le canyoning. Mais pas seulement. Il y a aussi les sorties en kayak de mer, pour admirer le coucher du soleil, un clair de lune ou bien pour tenter de croiser un rorqual. Ceux qui n’ont pas le vertige peuvent se diriger vers une tyrolienne de 1000 pieds, qui surplombe arbres et eaux. Et après une journée de péripéties, les clients peuvent revenir au quartier général d’Eskamer pour jouir d’une zone détente avec terrasse et spa orientés vers la mer. Il est aussi possible de dormir sur place en tente, en tipi ou en chalet.

280, boulevard Perron Est, Sainte-Anne-des-Monts, Qc, eskamer.ca

Moments magiques

Difficile pour le sportif aventurier de ne pas déposer ses valises au Camp de base Gaspésie, lieu de convergence des amateurs de plein air qui s’y amarrent avant de se lancer à l’assaut des grands espaces. Jean-François Tapp et Pascale Deschamps — deux mordus de plein air — opèrent un établissement bicentenaire qu’ils ont retapé dans le secteur de Coin-du-Banc, tout près de Percé. Et l’établissement porte bien son nom, que ce soit pour de la planche à pagaie, du fatbike sur plage, de la pêche au bar rayé ou simplement avoir les meilleurs conseils pour une course en sentier avec les plus belles vues de la Gaspésie ou sur deux roues en vélo de montagne. Différents types d’hébergement sont offerts et la rustique salle à manger vaut aussi le détour.

315, route 132 Est, Percé, Qc, www.campdebasegaspesie.com

Le Camp de base Gaspésie, lieu de convergence des amateurs de plein air

Sushis de la Gaspésie

Qui dit Gaspésie dit évidemment fruits de mer. Il y a moins de quatre ans, tout juste avant le début de la pandémie, le duo mère-fils Cindy et Jean-Denis Huard ont ouvert à Chandler leur comptoir Sekai no sushi. Que ce soit avec du thon rouge, du homard, du crabe ou des crevettes, tous les produits sont concoctés avec les arrivages les plus récents. Aucun sushi n’est préparé à l’avance : que du bon et du frais. Certains diront que les classiques japonais sont embellis d’une touche gaspésienne. Des options véganes et sans gluten sont aussi offertes, en plus de poke bowls et de tartares. Idée parfaite pour une soirée de camping ou une fin de journée à la plage.

70A, boulevard René-Lévesque Ouest, Chandler, Qc, fr-ca.facebook.com/BestSushis/

Le comptoir Sekai no sushi

La belle Sarcelle

Deux chefs, un couple, un lieu de convergence pour goûter le meilleur des produits locaux et régionaux. Depuis l’an dernier, Sara Di Zazzo et William Fortin exploitent le restaurant Sarcelle à la marina de Gaspé. Dans un décor teinté par le va-et-vient des capitaines de voiliers, amarrés à un jet de pierre, les deux entrepreneurs ont comme mantra de faire découvrir des ingrédients et des denrées parfois même méconnus des Gaspésiens pure laine. Le tout saupoudré par une ambiance décontractée qui incite à y jeter l’ancre. Des prêts-à-emporter sont aussi disponibles, mais le mieux demeure d’en profiter pour admirer la vue et s’y remplir l’estomac.

10, rue de la Marina, Gaspé, Qc, sarcelle.ca

Un balado : Carnets de balade

Les merveilles cachées de Gaspé sont exposées dans Carnets de balade. Que ce soit au quai de Rivière-au-Renard, à la plage de Douglastown ou au cimetière O’Hara derrière le restaurant Dixie Lee (oui, vous avez bien lu), ce court balado en huit épisodes vous fera découvrir des recoins insoupçonnés et prisés des locaux, comme si vous y étiez avec eux.

Des suggestions de lecture

Si vous êtes de ceux qui aimez lire sur place à propos des endroits que vous visitez présentement, il y a les polars Nous étions le sel de la mer et La mariée de corail. L’action des deux premiers tomes de la trilogie de Roxanne Bouchard avec l’enquêteur Joaquin Moralès se déroule en Gaspésie et plusieurs lieux vous seront familiers. Pour les férus d’histoire, tournez-vous vers La Bataille de Forillon de l’avocat Lionel Bernier, qui sous forme de roman revient sur cet épisode encore sensible de l’expropriation de 225 familles qui ont dû abandonner leur maison dans les démarches entourant la création du parc national Forillon.



Un toponyme : Manche-d’Épée

La région est parsemée de lieux aussi curieux qu’énigmatiques, gracieuseté d’un riche héritage autochtone, britannique et français. En Haute-Gaspésie, vous croiserez un petit patelin affectueusement nommé Manche-d’Épée. La légende veut que le premier pionnier du village, Irénée Pelchat, aurait tout simplement retrouvé une épée brisée sur un rivage. À qui appartenait-elle? Mystère. Mais il n’en fallait pas plus pour que le poste de pêche de l’endroit soit affublé de ce nom, qui est demeuré jusqu’à nos jours. Jadis village, Manche-d’Épée fait partie de Sainte-Madeleine-de-la-rivière-Madeleine depuis 1916.

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