La ferme maraîchère biologique a été créée en 2009 afin de redonner une vocation agricole à la ferme ancestrale de la famille Enright. Les quatre familles propriétaires des lieux sont à l’origine de la création de la coop.
«Le choix de la coopérative de solidarité s’est imposé naturellement, explique l’un des membres fondateurs de la coop, également ex-animateur de l’émission L’Épicerie, Denis Gagné. Le modèle est conforme à nos volontés de créer un milieu de vie et de travail stimulant pour la relève agricole, tout en permettant un apport de la collectivité (nous).»
«La forme coopérative place tout le monde sur le même pied et favorise l’implication de tous et chacun. Le succès escompté est donc double: financier et social», ajoute-t-il.
Frédérique Voisard, Martine Pelletier et Virginie Gendron veillent désormais aux destinées de la ferme biologique. Pour elles, il s’agit d’une occasion en or. «On est vraiment chanceuses. Tout le monde voudrait être à notre place», lance Frédérique Voisard qui, comme ses deux collègues, habite sur place. «J’ai fini l’école l’année passée. J’ai fait un programme de gestion et technologies d’entreprises agricoles en production agricole bio, renchérit Martine Pelletier. Je ne me voyais pas être entrepreneure tout de suite, parce que c’est énorme se lancer (en affaires).»
Mais le hasard, et la vie, font bien les choses. Les trois maraîchères, qui travaillaient sur un projet ensemble à Montréal, ont été mises au courant du départ de la précédente coordonnatrice. Elles ont rencontré les membres de la coop et ont su les convaincre, avec le plan d’affaires qu’elles ont élaboré, de leur confier la mission de veiller à la croissance de la ferme du chemin du lac Gale.
Libres
La beauté de la chose, c’est que le trio a pratiquement carte blanche. «Les membres (de la coop) sont là pour les grosses décisions financières. Mais on gère le projet comme on veut. Et on a du support, en plus», dit Frédérique Voisard.
«En autant que ça reste bio, précise Denis Gagné. Mais c’est leur projet. Elles font ce qu’elles veulent avec ça.»
Pour l’heure, il n’est pas question de tout révolutionner. La ferme continue à produire environ 150 paniers bio par semaine, de la mi-juin à la mi-octobre.
Le kiosque, où une large variété de produits régionaux (œufs, miel, pains, viandes, dumplings, etc.) est offerte, continue par ailleurs à fonctionner selon le principe du libre-service. C’est-à-dire qu’aucun employé n’est sur place, à proprement parler, pour servir les clients. Ceux-ci sont appelés à choisir leurs denrées et à acquitter leurs frais par carte de débit, de crédit ou en espèces, grâce à l’ajout sur place d’un nouveau logiciel de boutique et de paiement en ligne.
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Bref, la confiance règne.
À cet effet, il est en outre possible de prépayer une ardoise de 100 $. «Quand tu viens, tu déduis de ton ardoise ce que tu as pris, explique Denis Gagné. Ça nous sert de financement. Tous les 100$ qu’on recueille, on n’a pas à les emprunter à la banque à 7% et ça se reflète sur les prix bas qu’on maintient en général.»
Projets
Plus d’une soixantaine de variétés de légumes sont produites à la ferme maraîchère, qui approvisionne également des restaurants gastronomiques de la région. Emballées par leur nouveau terrain de jeu, les trois coordonnatrices souhaitent ajouter quelques nouveautés au fil du temps. Une culture de gingembre a été démarrée. La production de patates douces et de champignons pourrait suivre l’an prochain.
«Ce ne sont pas les idées qui manquent. Et pour ça, il faut être efficaces et organisées. À trois, ça permet ça.»
— Frédérique Voisard
Un avantage pour elles, les nouvelles fermières de famille affirment être complémentaires. L’une se définit comme une experte des champs, l’autre des serres, tandis que la troisième se passionne pour les engrais verts et débusque les insectes indésirables.
Denis Gagné estime que les possibilités à la Ferme de la colline du chêne sont très grandes, alors que d’autres parcelles pourraient également être cultivées. «C’est assez jouissif de voir ça grossir», dit-il en précisant que le développement du projet a néanmoins présenté un défi plus important que prévu. Lorsqu’elle a été lancée, la Ferme de la colline du chêne était précurseure en culture bio à Bromont, dit-il.
Denis Gagné est engagé dans cette aventure avec sa conjointe, Sylvie Gaudreault, de même qu’avec Pierre Vinet et Sabine Vanderlinden, Michel D’Astous et Lily Gaudreault, ainsi qu’Earl Laurie et Manon Côté. Les familles ont chacune un terrain privé sur les collines environnantes et elles possèdent la ferme par l’entremise de la coopérative. «C’est vraiment valorisant pour nous, les familles, de pouvoir y contribuer chacun à notre façon. C’est vraiment agréable», conclut M. Gagné.