Une expo de design pour la «cohorte de la pandémie»

Des étudiants en design graphique de l’Université Laval travaillent à leurs projets.

Est-ce parce que la «cohorte de la pandémie» a amorcé ses études en pleine crise de la COVID-19 qu’elle a développé une préoccupation pour le sort des personnes vulnérables? La galerie éphémère Première Expo, qui dévoilera bientôt les efforts créatifs de plus de 80 finissants de l’École de design de l’Université Laval, fournira peut-être la réponse.


Du 11 au 13 mai, l’événement qui combine exposition, activités et conférences sera l’occasion de souligner la fin des études de ces talents de la relève. Au moment de l’entrevue téléphonique avec Le Soleil, une vingtaine d’étudiants mettaient d’ailleurs la touche finale à la peinture des anciens locaux industriels des Copies de la Capitale où aura lieu l’expo, dans le quartier Saint-Roch, à Québec.

«Au niveau des thématiques choisies, je sens beaucoup de réflexion de la part des étudiants sur le fond au-delà de la forme. Oui, ce sont de jeunes designers, mais on sent dans leurs projets des préoccupations pour l’intégration et l’accessibilité des gens, pas juste le choix d’une typographie ou d’une couleur», analyse Audrey Pedneault, coordonnatrice de l’événement.



Une belle idée de Francis Boivin, Marc-Olivier Morin et William Robert : un système écolo de boîtes de «végétation et de création d’ombre sur les façades de bâtiments, faites d’un mélange de polymère recyclé, à base de rebuts de la construction et de déchets résiduels».

«Ils réfléchissent aux enjeux du futur, pour améliorer les objets du quotidien et les rendre plus efficaces, pour aider les personnes âgées ou à mobilité réduite, entre autres. J’ai trouvé ça super de voir ça, parce que j’avoue que je ne pensais pas beaucoup aux personnes âgées quand moi j’étais à l’université!» ajoute-t-elle.

«On entend beaucoup parler de l’égoïsme de la génération Z. Pourtant, je vois totalement le contraire. Ils sont impliqués et très impressionnants!»

—  Audrey Pedneault, coordonnatrice de Première Expo

Ces jeunes – «qui ont passé deux ans devant l’ordi avant de pouvoir se rencontrer à l’école à cause de la pandémie» – sont issus de deux baccalauréats de l’École de design, soit en design graphique et en design de produits. Pour les premiers, l’exposition mettra en valeur certains travaux effectués pendant leurs études, tels que choisis par un comité de professeurs : affiches, maquettes, images de marque, photos, sites Web, etc.

Pour les seconds, on trouvera des produits innovants, repensés et redessinés, comme une rampe nouveau genre qui se greffe aux endroits publics pour aider les aînés, un réfrigérateur adapté aux personnes handicapées, un matériau écoresponsable pour rafraîchir les maisons en été, etc.

Ce système de «jeux modulaires de quatre pièces aux formes et aux couleurs variées favorise la collaboration, la proximité et la communication entre les élèves de niveau primaire», expliquent ses créatrices Anabelle Poirier et Camille Chevalier. Ça donne envie d’aller à la récré!

Des agences de design sont invitées au vernissage du jeudi soir. Une quinzaine de bourses seront d’ailleurs remises à ce moment. Les familles, amis et membres du public sont invités en tout temps, notamment le vendredi soir. Des conférences seront présentées le samedi.

  • Info : premiereexpo.design.ulaval.ca
  • Adresse : 225, boulevard Charest Est (dans les anciens locaux des Copies de la Capitale)
  • Horaire : le jeudi et le vendredi 11 et 12 mai, de 17h à 23h, et le samedi 13 mai, de 10h à 16h
  • Prix d’entrée : gratuit

Voyez ci-dessous quelques-uns des autres projets qui seront présentés à Première Expo...

Conçue par Rosalie Fortin et Yannycka St-Pierre-Millette, cette rampe étonnante – baptisée Nestor – est issue d’une gamme ergonomique de «deux mains courantes pouvant être positionnées dans différents lieux stratégiques dans l’environnement urbain afin de maximiser les capacités des personnes âgées».
Ce concept d’Ismaël Mounadil montre l’emballage «naturel, réconfortant et élégant» d’une marque fictive de savons exfoliants, avec ses «tons verdâtres et orangés aux reflets dorés (ainsi que) son inspiration art déco combinée à la nature».
Ce système modulaire de rangement vertical a été imaginé par Félix Blais et Raphaël Martin pour «s’insérer parfaitement dans les logements de taille réduite, avec une infinité de possibilités de dispositions qui s’adaptent aux besoins du résident».
Ce «kit de raccommodage composé d’un outil de couture à la main et de trois gabarits intègre des principes habituellement présents seulement dans les machines à coudre». Une belle façon, imaginée par Alice Tremblay-Saint-Yves et Justine Cotard, de rendre plus accessibles la réparation et l’ajustement de textiles à la maison.
Ce projet de Delphine Daraiche était de «concevoir un emballage singulier pour deux produits afin de soutenir l’identité de la marque. Les deux contenants sont superposés afin de créer l’illusion d’un seul produit lorsqu’ils sont assemblés. Le tout est inséré dans un sac en maille.»
Cette affiche sociale de Rosalie Lacroix a pour «objectif de dénoncer les standards de beauté inatteignables en montrant une anatomie irréaliste de la femme, d’une minceur exagérée. Le texte formant la silhouette, extrait d’un article de Sophie Vinette, traite du culte de la minceur et de son caractère absurde.»
Des étudiants en design graphique de l’Université Laval travaillent à leurs projets.