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La Polestar 2 2024, bien différente ou non de la 2023?

(Images: Paul-Robert Raymond et Polestar Canada; montage: Frédéric Matte)

CHRONIQUE / Je dois confesser une chose. Quand vient le temps de parler de véhicules électriques, on parle souvent de Tesla, de Ford, de General Motors et des constructeurs coréens, Hyundai et Kia.


De façon générale, la berline Polestar 2 n’est pas complètement redessinée pour l’année-modèle 2024. Il demeure que d’importants changements seront apportés au modèle. Ceux-ci n’apparaissent pas d’emblée pour l’œil non averti. Mais ils sont tout de même significatifs.

Par rapport à la Polestar 2 2023, les unités de l’année-modèle 2024 ont maintenant plus d’autonomie (+ 80 km pour le modèle à simple moteur; + 25 km pour le modèle à double moteur), plus de puissance et plus de couple.



La Polestar 2 à simple moteur se voit insuffler 50 kilowatts (68 chevaux) supplémentaires pour une puissance augmentée à 220 kW (299 ch). Le couple, quant à lui, passe de 330 à 489 newtons-mètres, un gain de 159 N.m (118 livres-pieds).

Surtout, le principal changement est le passage de la traction (avant) à la propulsion pour le modèle à simple moteur électrique.

Pour ceux qui s’inquiètent de conduire un véhicule électrique à propulsion en hiver, il faut comprendre que la répartition du poids diffère de celle d’un modèle équivalent avec un moteur à combustion. Le poids des batteries est partagé sur une plus grande partie du véhicule.

Ce qui fait dire aux gens de Polestar qui si la 2 est munie de bons pneus d’hiver, la conduite hivernale peut se faire sans problème. En tout cas, les 140 kilomètres, parcourus avec une Polestar 2 à propulsion sur les routes sinueuses entre Denver et Estes Park, au Colorado, ont été avalés avec une aisance et une maniabilité digne de celles d’une traction intégrale. Ce qu’on a pu constater lors du chemin du retour avec une unité à double moteur.



D’autant plus que Polestar accorde un « biais » à l’arrière sur ses modèles à traction intégrale. Ce qui signifie que la répartition de la puissance et du couple est portée vers l’arrière. Ce qui ajoute du dynamisme à l’ensemble.

Nouvelle calandre

Toutefois, la modification la plus évidente sur le modèle 2024, celle qui fera dire à quelqu’un : « Ça, c’est une Polestar 2 2024! », c’est sans aucun doute sa calandre.

La raison est fort simple, selon Polestar. La SmartZone qui loge une caméra avant et un radar de moyenne portée, introduite avec l’arrivée du prochain modèle Polestar 3. Exit la fausse grille. Et on doit avouer que la nouvelle allure n’est pas vilaine du tout.

Prix révisés

Le constructeur offre sa berline Polestar 2 à un prix de détail qui commence à 54 950 $ pour le moteur à un seul moteur. En ajoutant 8000 $ (à 62 950 $), l’acheteur peut se procurer la traction intégrale mue par deux moteurs électriques et livrable avec le Pilot Pack en équipement standard. Il s’agissait d’une option offerte à 4700 $ auparavant.

Les frais de transport et de préparation sont de 2500 $. Grâce à sa grille tarifaire, la Polestar 2, tant à propulsion qu’à traction intégrale, est admissible aux deux rabais gouvernementaux, celui de 5000 $ du fédéral et l’autre de 7000 $ du Québec (applicables après les frais et les taxes).

À partir de 2024, les Polestar 2 avec deux roues motrices passent de la traction (avant) à la propulsion. Cela se traduit par plus de puissance et de couple par rapport au modèle 2023.

D’autres modèles à venir très bientôt

Cette présentation de la nouvelle Polestar 2 à Denver a aussi été l’occasion pour le constructeur d’en dire plus au sujet des modèles à venir bientôt dans son catalogue.



Dans un avenir assez rapproché, attendez-vous à voir apparaître au moins quatre autres modèles de Polestar. D’abord, le VUS de luxe Polestar 3 a fait sa première canadienne au salon Fully Charged Show à Vancouver, qui se déroule du 8 au 10 septembre.

Le constructeur offre ce VUS à un prix de départ de 97 400 $. Les commandes avaient été ouvertes en octobre 2022 pour ce véhicule dont l’autonomie dépasserait les 500 km.

Viendra ensuite le Polestar 4, qui est un VUS sport, dont le prix de vente sera supérieur à celui de la Polestar 2, mais inférieur à celui du 3. Gregor Hembrough, PDG de Polestar America, avançait un prix de 60 000 $US (environ 82 000 $). La sortie est prévue pour l’année prochaine.

Ensuite, deux autres modèles suivront. Ils ont été conçus et développés dans le centre de recherche MIRA du constructeur au Royaume-Uni. La Polestar 5 sera une sportive de luxe GT à quatre portières, dont le prix s’élèvera à 100 000 $US (environ 137 000 $). Enfin, le Polestar 6 prendra la forme d’un roadster 2+2, offert à plus de 150 000 $US (205 000 $).

Jusqu’à présent, Polestar a déjà produit plus de 150 000 unités et son objectif pour cette année est d’en produire plus de 60 000 dans le monde entier.

Le constructeur favorise la vente en ligne et la livraison dans ses Espaces qui ressemblent plus à des boutiques avec quelques véhicules à l’intérieur. « Vous ne verrez pas dans un Espace Polestar 50 voitures qui attendent d’être achetées », a dit M. Hembrough. « Aussi, nous capitalisons sur ce marché [du véhicule électrique] et dans ce segment en forte croissance. »

Rappelons que Polestar a été fondée en 1996 comme étant une compagnie de courses et partenaire officiel de Volvo dans le volet performance du constructeur suédois. Polestar a tenu ce rôle jusqu’en 2015. Cette année-là, les concepts de la Polestar 1 et de la 2 ont été révélés.

Selon le PDG, sa compagnie représente le « meilleur des deux mondes ». « Nous profitons de la stabilité et la fondation bien établie d’un constructeur sérieux, Volvo, avec l’agilité d’une jeune pousse », conclut-il.

Les frais de transport et d’hébergement liés à ce reportage étaient payés par Polestar.

(Images : Paul-Robert Raymond et Polestar; monteur : Frédéric Matte)