Les destinations de choix pour des tracances

Brisbane en Australie serait l'une des meilleurs villes pour y passer des tracances.

VOYAGEUR AVERTI / Pourquoi travailler de la maison quand on peut faire le même travail à l’extérieur et profiter des environs dans son temps libre? Une question légitime, posée par de nombreux travailleurs, qui ne fait qu’augmenter les possibilités du télétravail à l’étranger. Certaines destinations sont toutefois plus adaptées à cette nouvelle réalité que d’autres.


Après le télétravail, le bleisure ou encore le télétravel, place au nouveau mot-valise de l’heure: les tracances. Une tendance de plus en plus populaire dans les entreprises québécoises, mais qui n’est peut-être pas encore bien définie. Alors, ça mange quoi en hiver, des tracances?

« Pour faire simple, c’est lorsqu’un employé quitte son lieu de travail ou de résidence pour travailler dans un endroit différent, généralement à l’extérieur. C’est aussi à ses frais et non à ceux de l’employeur », explique le président de Télétravail Québec, José Lemay-Leclerc.



À titre d’exemple, une personne qui vit au centre-ville pourrait prendre des tracances afin de décamper vers la campagne pour y travailler. Un employé pourrait même, avec l’accord de ses patrons, travailler à l’étranger ou même prolonger son séjour tout en travaillant. Bien entendu, ce voyageur-travailleur profite de son temps libre comme bon lui semble.

Contrairement au télétravel ou aux tracances, qui sont pratiquement des synonymes, le bleisure est une combinaison entre voyage d’affaires et loisirs. Le séjour est donc au frais de l’employeur et non de l’employé.

Cependant, et ça a la mérite d’être clair, les tracances ne sont pas des vacances. « Ça ne doit pas être en remplacement des vacances, dit M. Lemay-Leclerc. Les tracances doivent être additionnelles aux semaines de vacances déjà prévues dans le contrat de travail. Sinon les gens ne pourront jamais décrocher. » Mais la ligne est mince, très mince. Encore faut-il savoir tracer la ligne.

Les tracances ne sont pas des vacances, mais on peut visiter une ville telle que Lisbonne dans son temps libre.

L’inverse est aussi vrai. À moins d’avis contraire, les employés se doivent de faire leur travail... même à l’étranger!



Mettre ses limites

Les tracances sont une solution utilisée par bon nombre d’employeurs afin d’assurer une meilleure rétention de ses employés. José Lemay-Leclerc avertit toutefois les entreprises de mettre des limites.

« Les tracances amènent leur lot d’imprévus. Les risques sont plus élevés que l’on ait une mauvaise connexion internet ou un espace de travail mal adapté. Seules quelques règles pourraient en garantir le bon fonctionnement et éviter certains mécontentements », indique-t-il.

M. Lemay-Leclerc propose, par exemple, de récompenser son équipe avec des tracances lors d’une période plus tranquille au bureau. De cette façon, la charge de travail allégée permettra aux employés d’être à l’extérieur tout en étant un peu moins productifs qu’à l’habitude.

Le président de Télétravail Québec met aussi en garde les employeurs. « Il faut penser aux employés qui ne peuvent pas se permettre des tracances. Alors que certains vont en Gaspésie pendant un mois, d’autres doivent rester coincés au bureau. On doit aussi trouver des incitatifs pour ces personnes », mentionne José Lemay-Leclerc.

Il ajoute qu’il n’est pas évident pour une entreprise d’avoir des travailleurs aux quatre coins du monde. Il est bien complexe de travailler avec des collègues qui sont sur un autre fuseau horaire sans compter les restrictions juridiques qui pourraient freiner une telle expérience.

C’est pourquoi José Lemay-Leclerc encourage les gens à prendre des tracances au Québec. D’autant plus que le télétravail est en partie destiné à réduire ses déplacements afin de réduire notre empreinte écologique et non de l’augmenter.



Où travailler outre-mer?

Malgré tout, plusieurs entreprises ouvrent la porte aux tracances outre-mer au plus grand bonheur des employés. De nombreuses compagnies ont donc entrepris des études dans le but d’évaluer les meilleurs endroits pour y passer ses tracances.

L’évaluation d’une destination se base principalement sur les critères suivants – soit la qualité de vie, le climat et l’environnement, la sécurité et le coût de la vie.

Preply, une entreprise offrant des cours de langue en ligne, employant près de 40 000 personnes à travers le globe, est arrivée à la conclusion que la municipalité de Brisbane en Australie est la meilleure destination pour télétravailler à l’étranger.

Brisbane offre une qualité de vie supérieure, mais le coût du logement y est très dispendieux.

Cette ville offre une qualité de vie supérieure dans un environnement extraordinaire. Les gens ont le choix de s’évader dans l’une des nombreuses îles qui bordent la mer de Corails, dans les majestueux parcs nationaux ou même dans le centre culturel dynamique. Brisbane profite également de 229 jours de soleil par année en plus d’avoir une température moyenne de 22°C, qui serait d’ailleurs bénéfique pour la santé et la productivité selon une étude menée par O. Seppänen et coll.

La plus grande faiblesse de cette ville reste néanmoins le coût de la vie. Selon des données tirées du site utilisé par Preply, Numbeo, se loger à Brisbane pour un mois coûte environ 1000$ de plus qu’à Québec pour un espace de vie similaire. De quoi refroidir plusieurs personnes.

KAYAK a également conduit un exercice similaire en classant les meilleurs pays pour les tracances.

Le Portugal se loge en tête de liste, notamment parce que le pays offre des visas pour le télétravail et l’anglais y est couramment parlé. La maîtrise de l’anglais par les locaux est d’ailleurs un critère important pour tous ceux et celles qui ne parlent pas le dialecte local. Le logement coûte plus cher à Lisbonne qu’à Québec, mais le train de vie y est moins dispendieux. Preply est aussi arrivé à une telle conclusion en plaçant la capitale du Portugal à la deuxième position de son classement.