Révolutionnaire, le casque Vision Pro est plus qu’un simple appareil ludique, il redéfinit littéralement le concept de l’ordinateur. Évidemment, pour l’équivalent de 4700$ canadiens, le Vision Pro n’est pas destiné à une commercialisation de masse, mais il représente probablement ce que sera l’ordinateur dans quelques années. Au début des années 1980, Apple a commercialisé le Lisa, un ordinateur à interface graphique muni d’une souris qui révolutionnait le monde de l’informatique, qui était alors limité aux interfaces textes. Le Lisa fut un échec commercial, certes, mais il tracera la voie au Macintosh quelques années plus tard. Avec le Vision Pro, Apple présente sa vision de l’informatique moderne où l’ordinateur est en symbiose avec le corps.
Actuellement, le téléphone intelligent est ce qui se rapproche le plus de l’informatique personnelle, c’est-à-dire un appareil, pour un individu, mais le Vision Pro repousse la frontière entre l’utilisateur et la machine en invitant celui-ci dans la machine d’une manière complètement inédite. La stratégie d’Apple est de séduire les développeurs d’applications et de contenu afin qu’ils se familiarisent avec la technologie, dans un but éventuel de commercialiser un casque grand public, plus accessible, avec en prime un catalogue d’applications et de fonctionnalités bien garni.
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Vent de panique chez Meta
Le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, a tout misé sur ces mondes virtuels en allant même jusqu’à changer le nom de son entreprise pour Meta, en 2021. Sauf que les métavers peinent à prendre leur envol et Facebook (Meta) a englouti, jusqu’à maintenant, des milliards de dollars dans l’aventure. Le problème avec la démocratisation des métavers réside principalement dans la technologie, qui n’est pas suffisamment au point pour plaire au public lambda. Même l’Oculus Quest de Meta, le casque le plus vendu au monde avec 80% de parts de marché, ne réussit pas à convaincre les consommateurs. Quelques jours à peine avant le dévoilement du casque d’Apple, Mark Zuckerberg a présenté le Meta Quest 3, un casque de réalité virtuelle autonome et relativement abordable. Je présume que les dirigeants de Meta ont poussé un soupir de soulagement en voyant le prix du casque d’Apple, mais en même temps, un casque révolutionnaire et abordable conçu par Apple aurait probablement permis au métavers de Facebook (Meta !) Horizon World de prendre véritablement son envol, un peu comme l’iPhone a propulsé Facebook au début des années 2010. Les métavers seront populaires lorsqu’il y aura un dispositif suffisamment compact, performant et accessible pour séduire les consommateurs.
La dépendance aux écrans version 3.0
Ce qui me fait peur avec une éventuelle démocratisation des casques de réalité virtuelle est la dépendance qu’ils créeront. Les jeunes, qui sont désormais littéralement accros à leur téléphone, socialisant par le truchement des réseaux sociaux tout en s’isolant dans cette bulle créée par les algorithmes. Imaginez un instant vos adolescents, captifs de leur casque de réalité virtuelle, de la même manière qu’ils sont rivés sur leur cellulaire. Le fait de vivre une expérience si immersive fait en sorte qu’il sera parfois difficile pour certains de faire la différence entre l’univers virtuel et la dure réalité de la vie. Une schizophrénie numérique où la perte de contact avec la réalité est provoquée par la dépendance à sa vie virtuelle.
Avec l’essor de l’intelligence artificielle, des mondes virtuels et des technologies de plus en plus immersives, j’ai l’impression que nous ne sommes pas très loin du monde dystopique du film La Matrice ! Mais pour le moment, ce n’est pas avec le Vision Pro d’Apple que nous allons nous retrouver dans la matrice !