
Le choc, l’échec et la résilience
Le choc ressenti par plusieurs devant les derniers tours de vis de François Legault est d’autant plus grand que celui-ci disait encore la semaine dernière que le Québec résistait. Ce n’était pas l’avis du Collège des médecins.
Mardi, Québec, la Beauce, le Bas-Saint-Laurent, le Lac-Saint-Jean et l’Outaouais étaient «sous haute surveillance», insistait le premier ministre. Mais la situation demeurait «à l’intérieur de nos capacités hospitalières avec les projections actuelles», rassurait-il dans le même élan.
Mercredi matin, «l’alarme a sonné» au sein de l’équipe de crise du gouvernement. Les chiffres n’étaient pas bons dans certaines régions, particulièrement dans les villes de Québec et de Lévis, ainsi qu'à Gatineau.
Trop vite?
Québec a-t-il déconfiné trop vite au début du mois? A-t-il trop lâché la bride, alors que les variants menaçaient de se propager et qu’on le savait tous parfaitement?
Espérons au moins que ceux qui l’affirmeront le plus fort ne sont pas les mêmes qui réclamaient chaque jour des assouplissements pour ceci et pour cela.
Il s’agissait de demandes compréhensibles dans les circonstances, mais dont la multiplication a fini par faire craindre au gouvernement que l’adhésion aux restrictions sanitaires se fragilise toujours plus.
Cela, c’est sans compter le fait que les voix qui réclamaient des assouplissements s’appuyaient sur des questions bien légitimes de santé mentale et d’impératifs économiques.
Notre échec
Les reculs annoncés mercredi sont notre échec collectif. Ils découlent de l’insouciance de certains et de l’irresponsabilité de quelques-uns.
Et du désir très grand de tous de retrouver une vie plus normale.
Et des assouplissements que le gouvernement a mis en place il y a quelque temps, alors que le variant britannique arrivait.
En annonçant de nouvelles restrictions dans certaines régions, le gouvernement Legault fait d’une pierre deux coups. Il envoie aussi un message à tout le Québec avant Pâques, particulièrement à la grande région de Montréal.
Le plus décourageant est de constater que cela prend des interdictions strictes pour que l’on soit plus nombreux à comprendre le sens du mot vigilance.
Maintenant, pendant quelque temps encore, il faudra comprendre celui du mot résilience.