Chronique|

La plus belle victoire du PQ depuis longtemps

Le péquiste Pascal Paradis fera son entrée à l’Assemblée nationale à titre de député de Jean-Talon.

CHRONIQUE / C’est le succès qu’attendait et espérait Paul St-Pierre Plamondon depuis qu’il a pris les rênes du Parti québécois.


La victoire du PQ est d’autant plus belle pour les péquistes qu’elle est convaincante, écrasante même. Et qu’elle a été enregistrée dans une circonscription qui les avait toujours boudés de surcroît.

C’est un succès très concret également. C’est ce dont ce parti avait le plus besoin.

Car s’il parvient à animer une bonne partie du jeu politique depuis plusieurs mois, le fait est qu’il avait échoué à reconquérir la circonscription de Marie-Victorin lors de la partielle qui s’y est tenue en avril 2022, et qu’il avait perdu près de 90 000 voix aux dernières élections générales par rapport aux précédentes.

Là, le PQ engrange une solide victoire électorale.

Pascal Paradis fera donc son entrée à l’Assemblée nationale à titre de député de Jean-Talon. Ils seront désormais quatre péquistes — « quatre mousquetaires », comme ils aimeront à dire.

Tous ceux qui l’ont rencontré ne doutent pas que le cofondateur d’Avocats sans frontières fera sa place très rapidement au Salon bleu et dans l’espace politique québécois en général. Il a tout ce qu’il faut pour cela.

L’échec

Qu’un gouvernement en place depuis cinq ans perde une partielle n’a rien d’extraordinaire en soi. Mais la CAQ ne voulait pas perdre cette bataille, devenue hautement symbolique au fil des semaines.

Elle a tout fait pour barrer la route au Parti québécois.

Jamais la CAQ n’avait déployé autant d’efforts dans une circonscription que lors de cette partielle.

Plus que l’abandon du troisième lien autoroutier, c’est un début d’usure du pouvoir qui a fait mal au gouvernement Legault dans Jean-Talon.

Marie-Anik Shoiry devait porter le bilan du gouvernement caquiste. Elle a de plus dû sans cesse répondre à la question suivante : Quelle différence pourrait bien faire un 90e député de la CAQ à l’Assemblée nationale — un 90e sur un total de 125 parlementaires?

L’une des hantises de la CAQ, celle de souverainistes qui rentreraient au bercail péquiste, a probablement aussi joué dans les résultats.

QS et le PLQ

En terminant troisième, Québec solidaire mord durement la poussière.

Chez eux, on aurait préféré voir la CAQ l’emporter plutôt que le PQ. C’est que le quatuor péquiste sera porté, au moins pendant quelque temps, par une dynamique, un élément qui compte en politique. Cela fera de l’ombre aux solidaires.

Quant au Parti libéral du Québec, quoi dire sinon qu’il était bien le seul à vouloir y croire… C’est sans surprise qu’il a terminé quatrième dans son ex-forteresse.

Là pour rester

La campagne a été éprouvante jusqu’au bout pour plusieurs candidats, mais également pour la députée démissionnaire Joëlle Boutin, qui a eu le triste honneur d’avoir inspiré une motion parlementaire le 21 septembre.

À l’initiative du péquiste Pascal Bérubé, l’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité une motion dans laquelle elle rappelle « l’engagement solennel pris par ses membres, au moment de leur élection, à servir et représenter leurs électeurs avec honnêteté et justice pendant l’entièreté de la législature » et où elle rappelle « qu’une élection partielle engendre des coûts d’environ 585 000 $ aux contribuables québécois ».

Nul doute : Pascal Paradis est là pour rester.