Chronique|

Martin Matte en direct : « ça va grafigner »

« Ce n’est pas vrai qu’on ne peut plus rien dire. J’aime aller le plus loin possible et ça passe. C’est sûr que ça va grafigner », promet Martin Matte.

CHRONIQUE / On ne peut plus rien dire ? Pas pour Martin Matte, qui pourra rire de tout ce qu’il veut dans son nouveau talk-show, diffusé en direct dès jeudi à 20 h à TVA.


« Ce n’est pas vrai qu’on ne peut plus rien dire. J’aime aller le plus loin possible et ça passe. C’est sûr que ça va grafigner », promet l’humoriste, qui, de toute façon, ne s’en est jamais privé dans Les beaux malaises.

Au départ, il aurait tout de même préféré être logé à 21 h pour avoir le champ libre. « Mais la télé a évolué, on peut dire plus de choses qu’avant à 20 h. Dans Les grands bien-cuits, on dit des choses assez crunchy à 20 h, et il n’y a pas eu de plaintes. Alors, allons-y avec les jokes plus audacieuses et vulgaires, les gens sont prêts à en prendre. »

Son premier invité à Martin Matte en direct : Patrick Huard, qu’il connaît depuis l’École nationale de l’humour et autour de qui toute l’heure sera construite.

« On a des surprises pour lui. C’est un gars intéressant et on ne le voit pas partout », fait-il remarquer.

Pour les 10 émissions, l’animateur tenait à la parité et il l’a obtenue : cinq gars et cinq filles, avec qui on fera des blagues, bien entendu, mais qu’il pourra aussi amener sur des sujets plus sérieux.

« On a fait un pilote avec Louis-José Houde et c’est devenu profond à un moment donné. Ce n’est pas nouveau chez moi, dans Les beaux malaises, il pouvait y avoir des moments plus tristes. Sur scène aussi. Ce sera la même chose en entrevue, si ça se présente. »

C’est la première fois que l’humoriste se prête à l’entrevue, un exercice que la cinquantaine lui permet selon lui.

« En entrevue, j’écoute, je suis un peu baveux, audacieux, je punche. Je me prépare aussi. Ça ne ressemble pas aux entrevues d’autres interviewers, mais ça convient tout à fait au talk-show qu’on veut présenter. »

Malgré les risques, Martin Matte ne voulait pas d’un talk-show qu’on enregistre à l’avance et dont on garde les meilleurs bouts en montage; il voulait du direct, pour créer l’événement.

Après tout, ce sont les grands rendez-vous qui attirent encore le plus de téléspectateurs.

« Ce que tu écoutes chez vous, c’est ce que les gens vont voir dans la salle. Prenez-vous un verre de vin, on passe une heure ensemble, on va rire, c’est là que ça se passe. S’il arrive quelque chose dans le jour, ça se peut que j’en parle le soir. »

Même en ne jouant pas son personnage de scène, l’animateur dit ne pas être nerveux, à quelques heures du grand soir, mais fébrile, excité, sur son X.

Perfectionniste et très impliqué dans toutes les étapes de production, il a insisté pour répéter ses numéros plusieurs fois au Bordel.

« On a beaucoup travaillé en amont et on est prêt », dit-il, confiant.

Après les 10 premières prévues au contrat cet automne, Martin Matte envisage une deuxième saison.

Avant que Martin Matte en direct voie le jour, l’humoriste a déjà reçu plusieurs offres de talk-show, notamment en quotidienne.

« C’était impensable que je fasse ça. J’avais le goût d’un bon gros show d’humour, une fois par semaine. J’ai beaucoup travaillé dans ma vie, jusqu’à tomber d’épuisement. Ça, c’est un rythme qui me convient. »

En plus de son invité, Martin Matte sera entouré de collaborateurs, dont Katherine Levac, Daniel Grenier, Pierre Brassard et Maude Landry.

Nous suivrons aussi chaque semaine une série, dont les épisodes durent de trois à quatre minutes et sont réalisés par Robin Aubert.

« Je ne voulais pas jouer très véridique comme Les beaux malaises. Là, je suis capitaine de bateau, c’est très cave et champ gauche », révèle-t-il.

J’avoue que je me suis demandé s’il ne blaguait pas au lancement de TVA en annonçant que Roy Dupuis y tiendrait un rôle.

« Je ne voyais que lui, avec son charisme, pour l’incarner. Il a demandé à me parler, je l’ai appelé. On a ri deux, trois fois, il m’a dit : « c’est bon, je ne vois pas pourquoi je ne le ferais pas. » »

Isabel Richer, Geneviève Schmidt et Alexis Martin sont aussi de la distribution de ce feuilleton absurde, qui aura la qualité visuelle d’une vraie série, promet l’humoriste.

Après les 10 premières prévues au contrat cet automne, Martin Matte envisage une deuxième saison. « Si je suis bien, je peux en faire pendant plusieurs années. Et ça me permet d’écrire une série télé en même temps.

« Pour commencer, je voulais 10 spéciaux, 10 rendez-vous. Pour TVA, le jeudi était une case un peu morte, mais ils se sont dits que peut-être qu’elle est morte parce qu’on n’offre rien. »

Au fait, Les beaux malaises pourrait-elle revenir à la télé ou au cinéma? « Ça pourrait revenir en série télé. Dans trois ans, dans six ans? Je ne le sais pas. Je n’ai pas de plan de carrière », répond Martin Matte.

Entre-temps, on l’a approché pour une autre série télé, qui n’a rien à voir avec Les beaux malaises. « Ça pourrait arriver plus vite que je le pensais et je pourrais même commencer à écrire cet hiver. »