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Tout le monde en parle, même après 20 ans

Stéphan Bureau n'allait pas utiliser la tribune de <em>Tout le monde en parle</em> pour se vider le cœur sur la fin abrupte du <em>Monde à l'envers</em> à TVA.

CHRONIQUE / Qui aurait dit, le 12 septembre 2004, soir de grande première, que Guy A. Lepage lancerait un jour la 20e saison de Tout le monde en parle?


C’est bien ce qu’a fait l’animateur dimanche soir pour la première de la saison sur ICI Télé, en présence du coanimateur invité Pierre-Yves Lord, très à l’aise dans ce siège, une semaine après les Gémeaux.

Et on peut dire que dimanche, l’émission portait bien son titre.

Stéphan Bureau n’allait pas utiliser la tribune de Tout le monde en parle pour se vider le cœur sur la fin abrupte du Monde à l’envers à TVA.

Premier invité de la saison, il a sensiblement répété ce qu’il avait déjà dit à ce sujet, sinon que le producteur de l’émission a travaillé fort pour que des membres de l’équipe, sans travail, puissent trouver du boulot ailleurs, ce qui le préoccupait.

Pierre Karl Péladeau ne l’a pas appelé personnellement, l’après-midi où il a appris la fin de son émission, mais s’est excusé « deux fois plutôt qu’une » par la suite, a-t-il précisé.

Non, son équipe n’a pas été muselée et oui, elle bénéficiait de toute la liberté éditoriale possible; les raisons de cette décision sont purement financières.

Conscient des circonstances, l’animateur et des membres de l’équipe avaient accepté de baisser leur salaire en vue de la deuxième saison.

Stéphan Bureau commente la politique américaine sur la chaîne française BFMTV, ce qui l’amènera à passer beaucoup de temps à Paris.

Il y tourne aussi des épisodes de Contact, son balado, qu’il appelle « pas d’cash », notamment avec Fanny Ardant et Yann Perreau. Il fera un retour à Télé-Québec cet automne avec deux grandes entrevues, dont une avec Georges St-Pierre.

Martin Matte animera dès jeudi à TVA son nouveau talk-show.

« J’suis sûr que tu seras en ondes jeudi ! » a badiné Stéphan Bureau, quand Martin Matte s’est présenté sur le plateau.

L’humoriste animera ce soir-là à TVA son nouveau talk-show Martin Matte en direct, avec Patrick Huard comme premier invité.

Drôlement, on a montré un extrait de sa toute première présence à Tout le monde en parle, le 5 décembre 2004, alors qu’il était aux côtés du même Patrick Huard.

À 53 ans, Martin Matte considère que « ça prend une certaine maturité » pour avoir son propre talk-show et qu’il a désormais « moins peur d’être vulnérable ». Il commence avec un contrat de 10 émissions.

Monia Chokri, Magalie Lépine-Blondeau et Pierre-Yves Cardinal du film <em>Simple comme Sylvain</em>.

Sachant qu’à peine 6 % des gens se marient avec quelqu’un d’une autre classe sociale, le film Simple comme Sylvain explore les difficultés qu’affrontent ces couples plus rares.

Quand ils sont seuls, tout va bien; c’est quand ils entrent dans l’environnement de l’autre que ça se gâte, explique la réalisatrice et scénariste Monia Chokri, qui joue aussi dans son film.

Pour les scènes de sexualité, nombreuses, elle souhaitait suggérer plutôt que montrer. « Quand il y a de la nudité [à l’écran], je ne vois plus les personnages, je vois juste des gens nus », ajoute-t-elle.

Depuis que le film a reçu un très bel accueil en France, notamment par une ovation de sept minutes à Cannes, Pierre-Yves Cardinal est considéré comme « le bûcheron canadien », une réaction qui fait sourire Monia Chokri mais qui entretient néanmoins la curiosité autour de l’œuvre.

La scénariste et réalisatrice Mara Joly a longtemps détesté la blancheur de sa peau.

Content de voir qu’on puisse parler de l’excellente série Après le déluge, qui n’a pourtant retenu que 80 000 téléspectateurs jeudi soir sur Noovo.

Née d’une mère afrodescendante et d’un père blanc, la scénariste et réalisatrice Mara Joly a longtemps détesté la blancheur de sa peau, elle qui a grandi dans plusieurs pays d’Afrique et d’Europe, avant de revenir au Québec.

« Très petite, je m’identifiais comme une personne noire. […] Vers 11 ans, j’ai vu mon reflet dans une vitre et je pensais que c’était un toubab [un Blanc] dans la ville », raconte-t-elle, avec l’impression d’avoir réalisé qu’elle était Blanche à ce moment-là.

Mara Joly comprend que les propos qu’elle a prononcés à l’émission radiophonique De l’huile sur le feu — « Je ne pense pas que tu peux aimer les Blancs en Afrique » — aient pu causer de vives réactions.

« Je parlais de la perspective d’un enfant dans les années 90. […] J’ai été déstabilisée par la question », a-t-elle admis.

Refuser les toilettes mixtes dans les écoles pourrait entraîner une augmentation du taux d’agressions, selon Annie Pullen Sansfaçon.

Il n’y a rien de pire que l’ignorance. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les enfants transgenres et leurs familles, Annie Pullen Sansfaçon insiste sur l’importance de parler d’éducation sexuelle tôt dans la vie, ce qui comprend l’identité de genre, sujet sensible s’il en est un.

« Allez voir le programme, il est disponible en ligne », dit-elle aux parents réticents.

La professeure rappelle que le soutien des parents est essentiel. « Le soutien parental, c’est le facteur de protection numéro un des jeunes trans et non-binaires », dit-elle, soutenant qu’un tel soutien peut diminuer le taux de suicide de 93 %.

C’est dans les toilettes et les vestiaires qu’ont lieu le plus grand nombre d’agressions sur les jeunes trans et non-binaires. Refuser les toilettes mixtes dans les écoles pourrait entraîner une augmentation du taux d’agressions, selon Annie Pullen Sansfaçon.

Elle invite le ministre de l’Éducation Bernard Drainville à consulter l’équipe de 18 chercheurs qui s’intéressent aux jeunes trans. « On est vraiment bien équipé », rappelle-t-elle.

Pour clore l'émission, on a célébré la carrière de Laurent Duvernay-Tardif.

Laurent Duvernay-Tardif, qui vient d’annoncer sa retraite du football professionnel, a 18 mois de résidence à compléter avant d’obtenir son titre de médecin.

« Est-ce qu’on peut se mettre en ligne [comme patient]? » lui a demandé à la blague Guy A., qui n’est certainement pas le seul à y avoir pensé!

Toujours aussi attachant, Duvernay-Tardif a été accueilli en héros pour clore l’émission.

Après 71 matchs dans la NFL et deux commotions cérébrales, il est conscient des conséquences sur son corps de ses années dans le sport.

« Je sais que j’ai brûlé la chandelle par les deux bouts », convient-il, avouant du même coup que le sacrifice en valait le coup.

Mes collègues des Coops de l’information se relaieront durant toute cette 20e saison pour vous livrer un compte-rendu de Tout le monde en parle chaque dimanche soir.