Larry Gowan a hâte de retrouver ses fans du Québec

Comme le démontre cette photographie, un spectacle de Larry Gowan, c’est autre chose qu’une soirée de Parchesi. Le créateur de la chanson <em>(You’re a) Strange Animal</em> se prépare justement à chanter au Québec.

Larry Gowan avait beau se trouver à Casper, au Wyoming, loin des montagnes bleues du Saguenay, la chaleur qui émanait de sa voix faisait plaisir à entendre. « Je suis sûr que nous sommes les seuls qui parlent en français dans cette ville », a-t-il lancé d’un ton enjoué, plus tôt cette semaine. Complétant une tournée avec Styx, dont il fait partie depuis 1999, le chanteur et pianiste voyait déjà poindre le moment de ses retrouvailles avec le public québécois.


Elles débuteront le 16 novembre, au Théâtre du Lac-Brome, et le mèneront à la Salle Albert-Rousseau de Québec (19 novembre), deux jours avant son passage au Théâtre C de Chicoutimi. Huit dates, au total, afin de revisiter son répertoire en compagnie de quatre musiciens. Baptisé Ominous Spiritus, ce blitz d’une durée de neuf jours fera la part belle aux albums Strange Animal et Great Dirty World, qui ont cartonné dans les années 1980.

Le piano a toujours été l’instrument de prédilection de Larry Gowan.

Leur succès fut si grand, l’enthousiasme des fans tellement extravagant qu’à l’occasion d’un spectacle présenté au Centre Georges-Vézina de Chicoutimi, la scène avait été prise d’assaut. « On aurait dit que la moitié du public nous avait rejoints, moi et les autres musiciens. Ils devaient être 300 et la sécurité ne savait plus quoi faire. Pendant les cinq dernières chansons, je ne voyais pas le groupe », s’est souvenu Larry Gowan avec un brin de nostalgie dans la voix.

Non, il n’anticipe aucun débordement de ce genre pendant la tournée, mais le plaisir de retrouver des lieux familiers, de même que ses compositions à lui, n’en sera pas amoindri. Tous les succès auront droit à leur tour d’honneur, à commencer par (You’re a) Strange Animal, A Criminal Mind et All The Lovers In The World.

Il en profitera pour aborder chacun de ses six albums, tout en reprenant le succès d’Harmonium Pour un instant, qui fait partie de son répertoire de scène depuis un quart de siècle.

« Pendant ce spectacle de deux heures, sans entracte, il se pourrait également que je fasse la chanson Khedive, tirée de l’album de Styx qui a pour titre The Mission. C’est le nom du bateau de la Navy sur lequel mon père a servi pendant la Deuxième Guerre mondiale et, dans le contexte de notre enregistrement, c’est celui d’une capsule lancée dans l’espace, décrit l’artiste aux racines écossaises. J’ai l’habitude de faire cette pièce en solo, en m’accompagnant au piano. »

Classique et prog rock

Évoquer sa contribution au sein de Styx, c’est rappeler à quelles sources s’est abreuvé Larry Gowan avant de sortir de l’anonymat. Il aimait le rock en général et les Beatles en particulier, tout en développant un goût prononcé pour le prog et le répertoire classique.

« Quand j’étais au conservatoire, au début des années 1970, j’ai dit à un professeur que Lennon et McCartney, c’était la même chose que les grands compositeurs. Il avait ri, mais je le crois toujours », assure le musicien.

Il se montre tout aussi affirmatif lorsqu’il est question du lien entre la musique classique et le rock progressif. « Le classique a influencé le prog rock, ce qui a permis d’élargir le vocabulaire musical. Or, à l’époque où j’ai grandi à Toronto, Styx était le seul groupe non britannique à avoir du succès avec ça, comme c’était le cas pour Harmonium au Québec.

« Cette musique m’a beaucoup inspiré dans les années 1980 et 1990, mais pour que mes chansons jouent à la radio et qu’on en fasse des vidéos, il a fallu que je les coupe un peu », relate Larry Gowan.

C’est en 1997, à la faveur d’une première partie assurée au Centre Molson de Montréal, qu’est survenu son premier contact avec les membres de Styx. À force de travailler ensemble, la chimie a opéré, si bien que la formation américaine interprète régulièrement A Criminal Mind. « Un jour, Tommy Shaw m’a dit que c’était devenu une chanson de Styx, ce que j’avais trouvé flatteur, fait observer son auteur. Elle figure sur trois de nos albums live. »

Et puisqu’il est question de Styx, le voici qui rêve de ramener ses camarades au Québec, possiblement l’année prochaine. « Ça remonte à trop longtemps, la dernière fois. J’aimerais qu’on se rende à Montréal, Québec et aussi dans d’autres villes.

« Peut-être que ça pourrait marcher avant l’été, mais je ne peux pas en faire la promesse. Pour convaincre les gars, je devrais leur montrer des photos de ma tournée », avance Larry Gowan, mi-blagueur, mi-sérieux.