Gabrielle-Roy : « une bibliothèque réinventée »

Au-delà de son architecture, la bibliothèque Gabrielle-Roy compte offrir une programmation diversifiée à sa clientèle.

Cuisiner, louer des instruments de musique, assister à un spectacle, voir un film, jardiner : la nouvelle bibliothèque Gabrielle-Roy promet aux citoyens de Québec « une programmation culturelle foisonnante » et des services qui vont bien au-delà du traditionnel emprunt de livres.


Les acteurs impliqués dans le projet ne tarissent pas d’éloges devant la rénovation de la bibliothèque Gabrielle-Roy, et ce, depuis son annonce en 2017.

Si on parlait à l’époque de la « bibliothèque du futur » qui « marquera l’imaginaire », on promet encore aujourd’hui « une bibliothèque réinventée » qui « va se distinguer » au Québec comme au Canada.



Et pas que grâce à son architecture moderne qui a dit adieu à la vieille brique brune pour accueillir le verre et la lumière.

Avec dix « foyers thématiques » répartis entre le rez-de-chaussée et le troisième étage du bâtiment, l’établissement agencera aux rayons de livres plusieurs locaux et services qui vont bien au-delà de la littérature.

Situé à l’entrée, le foyer cuisine permettra ainsi aux cuistots en herbe de fouiller les livres de recettes… mais également de les mettre en pratique. Doté d’équipements pour les cuisines commerciales — hotte, four, plaque à induction, etc. —, l’espace accueillera aussi bien des formations avec des chefs gastronomiques que des jeunes souhaitant faire leurs devoirs au comptoir.

Une hotte de cuisine commerciale trône déjà près de l'entrée de la bibliothèque Gabrielle-Roy.

Les citoyens qui ont le pouce vert se dirigeront peut-être quant à eux vers l’espace « nature, science et techno » qui promet un jardin urbain extérieur ainsi qu’une zone de culture hydroponique.

Entre les coins « langue et littérature », « bande dessinée » ou « cinéma, musique et jeux vidéo », qui pourraient être l’hôte d’ateliers en tout genre, des salles de travail ont également été installées.



Avec de nouvelles offres comme le prêt d’instruments de musique ou encore une salle de diffusion de 200 places — qui remplacera l’ancien auditorium fermé en 2007, la Ville de Québec souhaite être « complémentaire » à ce qu’offrent déjà différents organismes culturels, assure Éric Therrien, directeur de la bibliothèque Gabrielle-Roy.

Avec sa régie, ses gradins, ses systèmes d'ancrage et son acoustique bien pensés, la nouvelle salle de diffusion de 200 places permettra la tenue de spectacles en tout genre.

Et le livre dans tout ça?

L’apparition d’une cuisine, d’un jardin et de différents studios permettant l’utilisation d’ordinateurs et d’outils en réalité virtuelle pourrait faire craindre le pire aux amoureux de littérature. Mais le directeur de la bibliothèque Gabrielle-Roy se veut rassurant.

« Dans 10 000 mètres carrés, il y a de la place pour toutes ces fonctions-là et pour les nouveaux services. Le livre demeure très présent dans notre réseau de bibliothèques. »

« Surtout quand on regarde dans le monde d’autres réseaux qui réduisent parfois drastiquement leurs collections. Ce n’est pas notre cas à Québec », soutient Éric Therrien, tout en soulignant le fort achalandage dans les bibliothèques de la capitale.

L’établissement culturel de la rue Saint-Joseph n’augmentera pas la quantité de livres sur ses tablettes. Or, il souhaite toutefois mettre davantage en valeur les 200 000 documents qu’il possède déjà.

« Au fil des années, selon les différentes expériences qu’on a faites dans le réseau [des bibliothèques de Québec], on a réalisé que ce n’est pas tant la quantité d’ouvrages qui importe, mais bien leur qualité et leur présentation. Pour qu’ils soient empruntés et utilisés », ajoute celui qui est aussi directeur des collections de la Bibliothèque de Québec.



Pour la Ville de Québec, il s’agit donc de diversifier l’offre de Gabrielle-Roy afin « d’ajouter des couches de service ».

Le directeur de la bibliothèque Gabrielle-Roy, Éric Therrien, ainsi que la directrice de la section des lieux culturels et art public, Angélique Bouffard, ont présenté les différents foyers thématiques du nouvel établissement.

Entre les différentes activités qui auront lieu sur chacun des étages, les amateurs de calme et de lumière tamisée devraient d’ailleurs encore trouver leur compte, assure de son côté Catherine Vallières-Roland, responsable de la culture au comité exécutif de la Ville de Québec.

La culture au bout du nez

Avec une diversité de services et une meilleure présentation des livres, la bibliothèque Gabrielle-Roy a comme mission de rendre encore plus accessible la culture pour ses usagers.

Et à travers ce programme chargé, l’art visuel ne devrait pas être délaissé.

Restauré, le gigantesque mobile de Micheline Beauchemin, Il semble y avoir comme une pluie d’or, qui trônait au centre de l’ancien bâtiment, retrouvera sa place dans le nouvel atrium rond.

De nouvelles œuvres signées par le sculpteur Ludovic Boney, l’artiste Jordi Bonnet ou encore le peintre Jean-Paul Lemieux seront également ajoutées à la vue des passants.

Ces derniers qui souhaitent emprunter une œuvre d’art seront encore en mesure de le faire avec l’artothèque. Des rayons mobiles et adaptés aux différentes créations permettront dorénavant au public de voir directement les estampes, reproductions et autres images mises à leur disposition.