La réalité dépasse la fiction dans Bêtement riche

Paul Dano interprète un investisseur aussi visionnaire qu'excentrique dans <em>Bêtement riche</em>.

CRITIQUE / Quelle histoire! Voilà le commentaire qui nous vient en tête quand le générique final du film Bêtement riche apparaît à l’écran. La réalité dépasse la fiction dans cette sympathique comédie de Craig Gillespie (Moi, Tonya), qui rend pimpante une anecdote ancrée dans la finance et les investissements.


Inspiré de faits réels, ce récit presque surréaliste nous ramène en pleine pandémie, alors que le compte de banque de nombreux citoyens était mis à mal.

Vlogueur passionné par les chats (un classique!) et la bourse, Keith Gill (excellent Paul Dano) s’intéresse au manufacturier de jeux vidéos GameStop, qui a vécu de meilleurs jours. Mais l’investisseur amateur y place sa confiance et achète des actions de la compagnie.

Une démarche qu’il partage avec son auditoire en ligne et qui fera boule de neige.

Soudain, plusieurs petits épargnants regardés avec mépris par les professionnels du milieu (de là l’intitulé original du film, Dumb Money) vont l’imiter et déjouer les experts de Wall Street. La valeur du titre va gonfler de façon vertigineuse pour ce qui va devenir une sorte de communauté rassemblée autour de Keith Gill.

Nick Offerman et Seth Rogan campent des financiers qui vont mordre la poussière dans <em>Bêtement riche</em>.

Un peu comme il l’avait fait avec l’excellent Moi, Tonya, long métrage articulé autour d’une autre histoire aussi véridique qu’incroyable, Craig Gillespie relate avec un regard amusé un événement qui a fait les manchettes.

Le cinéaste australien n’atteint certes pas le degré de réjouissant décalage qu’il avait déployé en 2017 en s’intéressant à la patineuse déchue Tonya Harding. Mais il réussit à rendre captivant un sujet plutôt pointu, au potentiel visuel pas si évident.

Le montage est dynamique, la trame sonore incluant des chansons de Cardi B, Kendrick Lamar ou The White Stripes, impose un rythme divertissant à l’ensemble.

Dans le rôle de l’investisseur visionnaire et juste assez excentrique — sa collection de t-shirts de chats est splendide! —, Paul Dano offre une solide prestation. Un jeu en retenue très crédible, mis en exergue par de véritables images d’archives ajoutées en fin de parcours.

On le comprend, ce succès en bourse tient de l’anomalie. Ce n’est pas pour rien que les péripéties de GameStop et de ses actionnaires ont mené à une enquête devant le Congrès américain.

Il y a toutefois quelque chose de grisant à voir les petites gens avoir enfin de la chance (s’ils achètent et vendent au bon moment, bien entendu...) et les riches requins (Seth Rogan et Sebastian Stan, notamment) mordre la poussière.

Bêtement riche est présenté au cinéma.

Au générique

  • Cote : 7/10
  • Titre : Bêtement riche
  • Genre : Comédie dramatique
  • Réalisation : Craig Gillespie
  • Distribution : Paul Dano, Seth Rogen, America Ferrera
  • Durée : 1h45