« Il y a assez de stationnements, il faut juste les mutualiser. Nous, on va jouer ce rôle-là », lance M. Grenier, qui s’est rallié en 2020 à l’initiative de Liam Garneau, son associé.
Clicknpark met en relation des automobilistes et des propriétaires d’espaces de stationnement inoccupés souhaitant les louer. Près de 4000 cases sont affichées sur la plateforme autour de lieux de culte, de centres communautaires, d’entreprises et de résidences privées.
Une série de stationnements vides aux alentours du Cégep Garneau sur les heures de cours a d’abord donné l’idée à M. Garneau, alors étudiant. « Pourquoi ne pas les utiliser? » s’est-il demandé. À la recherche d’un partenaire clé, il a fait appel à M. Grenier, le visage derrière Zoom média pendant près de 15 ans.
L’un est à la tête du bureau de Québec et l’autre, de Montréal, les deux pôles névralgiques de leur plateforme. Peu à peu, l’application fait aussi son bout de chemin à Toronto.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/JGRZPULFNJDYFHZVJ5SXEKNM7M.jpeg)
« Je pense que notre offre commence à résonner, parce qu’on comble un besoin flagrant pour les automobilistes. Les gens sont stressés. Ils sont tannés de tourner en rond », indique M. Grenier, qui a vu le nombre d’abonnements grimper de 300 % dans les trois derniers mois.
À ce jour, plus de 2,5 millions $ ont été versés aux propriétaires de stationnements résidentiels et corporatifs. Sur chaque transaction, clicknpark se garde de 25 à 30 % en commission.
Comme Trivago
L’application promet à ses utilisateurs l’accès à un répertoire garni d’espaces de stationnement, autant intérieurs qu’extérieurs. Et la possibilité de les réserver.
« La beauté pour les automobilistes, c’est qu’on a tous les choix. On est un peu comme le Trivago du stationnement. »
— Carl Grenier, président associé de clicknpark
L’équipe de 12 personnes derrière l’application a mis au point des algorithmes afin d’offrir l’option la moins chère sur le marché. Si les propriétaires de stationnement sont libres de choisir leurs tarifs et les plages disponibles à la location, l’entreprise suggère tout de même une fourchette de prix variant selon les saisons, la localisation et la demande.
« Avec nos algorithmes, on a mis les données de nos compétiteurs, autant la Ville que les initiatives privées. Avec un code postal, on peut suggérer une tarification », précise M. Grenier.
À Québec, un partenariat avec le théâtre La Bordée, mais aussi avec les salles de spectacle L’Anti et L’Impérial permet aux spectateurs de réserver leur place à proximité du lieu de diffusion. Près de 8000 véhicules ont évité de tourner en rond grâce à des partenariats événementiels, soutient le président associé, qui y voit un petit geste pour l’environnement.
Une culture à instaurer
C’est contre-intuitif de louer son stationnement vacant de jour pour le retrouver le soir, indique M. Grenier. Les associés misent, avant tout, sur un argument.
« Si j’ai un espace pour deux voitures inutilisé, pourquoi je ne ferais pas 2000 $ de plus par année? C’est un actif qui dort et qui n’est aucunement rentable », explique M. Grenier, qui croit qu’à travers l’éducation, clicknpark saura convaincre.
:quality(95)/cloudfront-us-east-1.images.arcpublishing.com/lescoopsdelinformation/KSJO2BJ75RGOXNSGP7PVXUN4CQ.jpg)
Dans les villes, dit-il, plus de 15 % des espaces de stationnement ne sont pas utilisés le jour avec les tours à bureaux et les tours à condos. Le soir et la fin de semaine, le pourcentage atteint les 70 %.
Le président associé s’attend d’ailleurs à passer d’une bibliothèque de 4000 à 10 000 espaces de stationnement en poursuivant son implantation à Québec, à Montréal et à Toronto. Mais, aussi, en s’attaquant à d’autres villes canadiennes telles que Calgary et Vancouver. Les États-Unis demeurent dans la mire de l’entreprise de Québec.
« On veut prendre le marché le plus vite possible avant que la compétition s’installe. C’est sûr qu’il va en avoir », indique celui qui garde à l’œil l’application Justpark fondée à Londres en 2006.
M. Grenier est sûr de voir doubler le nombre d’utilisateurs de clicknpark d’ici l’an prochain, question d’atteindre 250 000 à 300 000 inscriptions.
« Avec l’ère numérique dans lequel nous vivons et avec le télétravail, les gens sont moins engagés à avoir un stationnement précis. Ils sont plus mobiles, ils ont des restrictions de temps. Je trouve qu’on est dans le parfait timing avec tout ce qui se passe en termes d’applications », laisse-t-il tomber.