Le constructeur de motoneiges et de motomarines a livré 351 véhicules récréatifs au cours des neuf premiers mois de l’année. La société montréalaise a l’objectif d’en livrer 1000 en 2023.
Le grand patron de Taiga croit que l’entreprise sera en mesure d’accélérer la cadence pour atteindre cette cible. «Nous constatons que les opérations sont sur une bonne lancée au quatrième trimestre, ce qui nous donne bon espoir d’atteindre la production de 1000 (véhicules) ou plus pour l’année», a affirmé lundi le président et chef de la direction et cofondateur, Samuel Bruneau, lors d’une conférence téléphonique avec des analystes pour discuter des résultats du troisième trimestre.
M. Bruneau précise que Taiga avait déjà «dépassé» le seuil de production de 50 véhicules par semaine, atteint au troisième trimestre. «Pour 2024, on vise 75 ou plus par semaine.»
L’entreprise avait abaissé à deux reprises ses prévisions de livraisons pour l’exercice en cours. Initialement, l’entreprise prévoyait livrer 2500 à 3000 véhicules récréatifs. En mars, elle a révisé cette prévision à une fourchette d’entre 1700 et 1900 véhicules. Puis, en octobre, elle a réduit la cible à 1000.
La direction souligne que le lancement du modèle de motomarine Orca Performance a permis d’accélérer l’efficacité opérationnelle de la chaîne de production au troisième trimestre. Signe d’une possible amélioration des livraisons à venir, l’entreprise affirme avoir produit 365 motomarines au cours du trimestre.
La valeur des stocks de Taiga a d’ailleurs augmenté à 32 millions $ au 30 septembre par rapport à 20,8 millions $ en décembre 2022. L’entreprise attribue cette hausse à «des niveaux élevés de biens finis» et à l’achat de pièces.
L’analyste Cameron Doerksen, de Financière Banque Nationale, prévient cependant que lorsque Taiga fera une alternance dans sa production pour se concentrer sur les motoneiges dans les prochains jours, le rythme pourrait diminuer, le temps de s’ajuster à ce changement.
Taiga a livré 147 véhicules au troisième trimestre clos le 30 septembre, par rapport à 40 à la même période l’an dernier. L’entreprise a ainsi plus que triplé ses revenus, qui ont atteint 4,2 millions $.
La perte nette de l’entreprise s’est chiffrée à 20,2 millions $, contre 15,5 millions à la même période l’an dernier.
Au 30 septembre, Taiga n’avait plus que 5,8 millions $ dans ses coffres par rapport à 22,8 millions $ à la fin de l’année 2022.
À la fin septembre, l’entreprise a conclu une entente de prêt à terme garanti de 15 millions $ avec Exportation et développement Canada. Le chef de la direction financière, Éric Bussières, prévoit que la société en aura utilisé «entre 10 millions $ et 12 millions $» au quatrième trimestre.
À court terme, M. Doerksen croit que la société sera en mesure de libérer des liquidités. «Les stocks ont augmenté par rapport à l’an dernier, mais la direction prévoit qu’ils rebaisseront, ce qui libérera de l’argent, précise l’analyste. Soulignons que l’entreprise a déjà fait les dépenses d’investissement nécessaires pour financer une augmentation de la production en 2024.»
À plus long terme, la société a encore d’importants défis sur son chemin, nuance l’analyste. «Nous demeurons prudents par rapport à l’action tandis que la société devra augmenter considérablement sa production au cours des prochaines années pour avoir une rentabilité et des flux de trésorerie positifs durables. Nous pensons également que la société aura besoin d’obtenir du financement supplémentaire d’ici deux ans pour l’accélération de sa production.»
L’action gagne 1 cent, ou 0,88 %, à 1,15 $ à la Bourse de Toronto en fin d’après-midi.