Mercredi soir, près de 300 invités, gens de la communauté d’affaires et partenaires politiques et financiers, étaient réunis pour célébrer cet anniversaire.

Les 20 dernières années n’ont toutefois pas été un long fleuve tranquille, rappelle le président-directeur général Carl Viel. L’économie de la région a subi plusieurs coups et départs. Or, malgré deux crises économiques mondiales, la pandémie et les périodes d’incertitude, la région s’est toujours montrée résiliente, constate-t-il.

Elle est même aujourd’hui « plus prospère, plus innovante et plus forte qu’elle ne l’a jamais été », renchérit le pdg, en entrevue avec Le Soleil.

L’une des raisons qui explique sa résistance, et même sa croissance, réside dans la composition de son tissu économique, croit M. Viel, qui est à la tête de l’organisation depuis 15 ans. « Notre région s’est toujours bien sortie des périodes d’incertitude et c’est entre autres grâce à sa diversité économique et de ses institutions. »

Une meilleure collaboration

Mais il y a plus, estime le pdg. Maintenir une telle croissance, année après année, est possible grâce aux efforts conjugués des différents acteurs socioéconomiques. Un travail de collaboration qui s’est tissé graduellement, au fil des années.

« Ça a pris du temps, pour que l’écosystème soit bien ancré. Mais je crois qu’une des raisons de notre succès actuel est le fait qu’on travaille tous ensemble, dans la même direction. »

—  Carl Viel, président-directeur général de Québec International

En bâtissant cet écosystème, la région a pu se distinguer comme deuxième pôle économique de la province, affichant aujourd’hui un PIB réel de plus de 40 G $.

Les dernières années ont été teintées de nombreux succès, générant même des retombées annuelles record. « C’est le résultat du travail qui a été fait précédemment », intervient M. Viel.

Selon lui, l’année 2023 pourrait même atteindre un nouveau sommet. Seulement en 2022, l’OBNL a obtenu des retombées de plus de 1,15 G $ en plus de permettre l’arrivée de 7900 nouveaux arrivants.

À ce rythme, l’organisme pourrait doubler les résultats des 20 dernières années en moins de cinq ans.

Pour M. Viel, c’est le « signe indéniable d’une organisation en pleine croissance ».

Dans les prochaines années, la croissance de la région dépendra des gains de productivité et de l’intensification de ses exportations. Québec International mise sur l’innovation des entreprises, qu’il vante hors des frontières, et multiple les occasions d’affaires découlant des accords de libre-échange en vigueur.

Poursuivre les missions économiques

Pas question de couper ou de réduire les missions économiques à l’étranger, tranche l’organisme. Ces missions portent fruit, assure M. Viel. Non seulement permettent-elles de recruter des travailleurs étrangers pour les entreprises d’ici, mais elles facilitent aussi les démarches des entrepreneurs qui souhaitent commercialiser outre-mer ou ouvrir de nouveaux marchés.

« C’est un modèle que nous prônons et qui fonctionne bien. Les chiffres démontrent que c’est payant pour les entreprises qui y participent. »

La semaine dernière, 14 firmes de Québec se sont rendues à Lyon, avec Québec International et le maire de Québec, pour participer au salon de développement environnemental Pollutec. Cette visite s’inscrit dans la volonté de l’agence de faire valoir les solutions en développement durable qui proviennent de la région. « Il y a un grand intérêt en France et ailleurs pour des solutions innovantes qui sont développées chez nous. »

Québec International a aussi rencontré des entreprises intéressées à s’établir au Québec. Dans les prochains mois, des missions se dérouleront au Mexique, en Tunisie et en France, notamment.

Des défis à venir

Comme les précédentes, les prochaines années ne seront toutefois pas de tout repos, prévient Carl Viel. Plusieurs défis attendent les entreprises.

En entrevue, il cite le vieillissement de la population, les enjeux de cybersécurité et le retard de productivité qu’accuse toujours la région sur le reste du Canada à l’aube de nouvelles révolutions technologiques et de bouleversements liés aux changements climatiques.

« Mais on est bien outillés pour faire face à ces grands vents. Notre organisation a pris du galon ces 20 dernières années et on compte continuer à contribuer au développement économique de la région. »

Quelques faits marquants:

• Entre 2002-2022, la population est passée de 710 234 à 848 776 habitants. Une hausse de 19,5 % sur 20 ans.
• La région métropolitaine de recensement (RMR) de Québec est le deuxième pôle économique de la province avec 848 776 habitants, soit 9,8 % de la population québécoise (2022).
• Son PIB réel est de plus de 40 G $, ce qui représente 10,2 % de l’économie québécoise et une hausse de 40,2 % depuis 2002.
• L’économie de la RMR est en forte croissance avec 76 000 emplois créés en 20 ans.
• Entre 2006 et 2022, les postes professionnels ont connu une augmentation de 76,3 %, la troisième plus grande parmi les principales régions canadiennes.

Source : Statistique Canada. Adapté par l’Institut de la statistique du Québec