Humaniti encore loin d’une pelletée de terre

Le projet Humaniti succède notamment au projet Le Phare.

Le projet Humaniti repose sur la glace depuis presque deux ans, en raison des taux d’intérêt galopants qui ne permettent pas – pour le moment – d’assurer la rentabilité des quatre tours de près d’un milliard $.


Après avoir été annoncé en grande pompe en novembre 2020, le Humaniti n’a pas encore pu célébrer sa première pelletée de terre, qui devait avoir lieu l’automne suivant.

Les dirigeants de Cogir et du Groupe Dallaire – derrière le projet conjoint – soulignent que la patience est de mise pour assurer la rentabilité du projet. En particulier, dans une situation économique où l’inflation offre peu de répit.



« C’est quelque chose que j’ai vécu quelques fois. Chaque fois qu’il y a une crise inflationniste, il faut attendre que les variables se replacent, et dans ce contexte-ci, c’est une baisse des taux d’intérêt », précise le chef de la direction du Groupe Dallaire, Michel Dallaire.

Mais la pression ne provient pas seulement du taux directeur. En raison des autres facteurs influençant les gains d’un mégaprojet tel qu’Humaniti, dont « les coûts de construction et la hausse des loyers », les deux promoteurs ne peuvent prédire à quel pourcentage le taux d’intérêt devra se trouver pour démarrer le chantier.

« C’est difficile de placer une cible de taux d’intérêt, car c’est l’ensemble des trois facteurs qui changent la donne, souligne M. Dallaire. Mais tant que le marché ne sera pas favorable, il n’y aura pas de pelletée de terre. »

Mathieu Duguay, chef de la direction de Cogir, note que « la rentabilité acceptable était limitée avant la hausse des taux d’intérêt ». Et maintenant « la valeur du projet est supérieure au milliard à cause des différentes hausses de coût ».



La patience est une vertu

Toutefois, ayant déjà les terrains en main, M. Dallaire n’est pas le moindrement inquiet de voir le projet mourir dans l’œuf.

« La demande étant là, les projets vont repartir. On sait tous qu’il manque de logement et qu’il faut en construire. »

Située à l’intersection du boulevard Laurier et de l’avenue Lavigerie, cette « communauté verticale » pourrait loger autour de 1500 résidents.

Michel Dallaire croit notamment que les loyers devront « continuer à augmenter » pour « avoir des projets rentables ».

« On veut tous continuer à faire nos projets, mais à un moment donné, la réalité nous rappelle à l’ordre. Il faut que nous ayons une rentabilité. »

S’il se dit conscient de la crise du logement qui sévit partout sur le territoire de Québec, il rétorque cependant qu’en raison de l’immigration en hausse, « des logements, il va falloir qu’on en construise. Mais personne ne va construire de projet s’il n’y a pas de rentabilité. Alors, si on veut que les projets repartent, il faut que les taux d’intérêt baissent et que les loyers remontent. »

Le Humaniti en chiffres :

  • Quatre tours, dont deux de 31 étages, une de 40 et une de 53 étages
  • 200 chambres d’hôtel
  • 280 000 pieds carrés d’espaces de bureaux
  • 23 000 pieds carrés d’espace commercial
  • 400 condos
  • 1100 appartements