L’événement qui en est à sa quatrième édition était présenté jusqu’à l’année dernière le printemps, au mois de mai. Le changement de propriétaire, désormais la Corporation Mobilis qui organise le Salon de l’auto de Québec, a apporté ce changement de date.

« On a déplacé le SVEQ à l’automne, c’était pour enlever de la pression sur les constructeurs et concessionnaires qui y participent », explique Louis Desmeules, président du SVEQ et président du conseil d’administration de la Corporation Mobilis. « On a le Salon de l’auto au début de l’année. Donc, avoir le SVEQ en mai, c’était peut-être un peu trop serré. »

Celui qui est aussi directeur général de la concession Centre Porsche Québec s’est montré discret sur le nombre de visiteurs attendus en fin de semaine et si le changement de date aura un effet sur l’achalandage. « On est fondamentalement positifs. […] Il y a les essais routiers, plus de constructeurs, une zone pour les enfants. Tout a été fait. Maintenant, ça va être au public de décider si ce sera un succès. Mais on y croit encore une fois. »

Les visiteurs du SVEQ pourront voir sur place les différents véhicules électriques offerts sur le marché, ainsi que d’essayer au moins 35 véhicules dans la zone d’essais, pilotée par l’Association des véhicules électriques du Québec (AVEQ).

Kiosque sur le tramway

Par ailleurs, ce ne sont pas seulement les voitures électriques qui se partagent le plancher au Centre de foires. Plusieurs kiosques proposent des services connexes à la possession d’un véhicule électrique (bornes de recharge, maîtres électriciens, etc.), mais aussi des moyens de micromobilité, comme les vélos et les trottinettes électriques.

De plus, la Ville de Québec a loué un espace au SVEQ afin de présenter le projet de tramway aux citoyens. De son côté, le Réseau de transport de la capitale expose au salon un de ses trois premiers autobus électriques de NovaBus.

Interrogée à savoir si les gens du RTC sur place ont la couenne dure et s’ils seront prêts à recueillir les commentaires positifs ou non au sujet du tramway, Marie-Josée Asselin, vice-présidente du comité exécutif à la Ville de Québec et conseillère municipale du district de Loretteville-Les Châtels, a tenté de se faire rassurante lors de l’inauguration du SVEQ.

« Les gens qui sont là, ce sont les bonnes personnes pour répondre à l’ensemble des questions. En général, les gens posent des questions très respectueuses. Il y a ce qui se passe dans les réseaux sociaux où parfois il y a de la grogne. Mais les gens qui viennent au kiosque ont des questions pertinentes et les posent de façon appropriée. Il y a des questions qui sont légitimes et on est là pour y répondre », a-t-elle répondu en commençant par dire qu’il y avait eu plusieurs consultations publiques par le passé.

Le SVEQ fermera ses portes dimanche à 17h.

« UN GRAND PROJET SOCIÉTAL »

Lors de l’inauguration du Salon du véhicule électrique de Québec, vendredi matin, le PDG de la Corporation des concessionnaires du Québec (CCAQ), Ian Sam Yue Chi, a qualifié de « grand projet sociétal » l’électrification des transports au Québec.

Il tenait à remercier le gouvernement du Québec pour les efforts mis en la matière. « Merci d’avoir fait le choix de croire encore aujourd’hui et demain au transport individuel qui est l’automobile. Pour pouvoir verdir nos transports au sens large. Les cibles sont claires, le projet est clair. Votre gouvernement est très clair » a-t-il dit, avant d’ajouter que « 2 millions de véhicules électriques en 2030, c’est audacieux, mais je pense que c’est réalisable ».

Il a renchéri en disant que les constructeurs automobiles répondaient présents.

« On en a jasé avec quelques élus ici présents. Il y en a un qui m’a dit : « Ian, j’ai acheté un premier véhicule électrique. Je suis revenu chez mon concessionnaire et j’en ai acheté un deuxième. Et je ne reviendrai pas en arrière... »», a lancé M. Yue Chi en guise de témoignage. « Alors, nous, notre rôle, les concessionnaires, c’est de nous assurer que le client qui vient chez nous puisse avoir la bonne information pour qu’il vive la meilleure expérience avec son véhicule électrique pour qu’il revienne chez nous. »

Pour mener à bien cette mission, « ça passe par de la formation et ce n’est pas qu’au niveau technique. On a des mécaniciens actuellement qui sont formés à très haut niveau pour réparer les véhicules d’aujourd’hui et de demain. […] Mais, il faut former aussi notre force de vente. On est là pour vous présenter le produit, pour vous l’expliquer et pour expliquer comment vous allez devoir vivre avec votre véhicule électrique », de dire le PDG.

Les efforts du gouvernement

La vice-première ministre et ministre des Transports et de la Mobilité durable du Québec, Geneviève Guilbault, a commencé l’inauguration de vendredi, en rappelant les jalons de la stratégie d’électrification dans les transports de son gouvernement.

« Le Québec a la flotte de véhicules électriques la plus importante parmi toutes les provinces canadiennes. En juin, on dénombrait près de 200 000 véhicules électriques sur nos routes. Ce qui représente à peu près 40 % de tous les véhicules électriques au Canada. Alors que, démographiquement, on représente autour de 23 % de la population canadienne », a révélé Mme Guilbault.

Elle a réitéré les différents incitatifs (rabais gouvernementaux et subventions) et gratuités consentis aux propriétaires de véhicules électriques. Ainsi que la Stratégie québécoise sur la recharge de véhicules électriques qui résultera en réseau constitué de plus 116 000 bornes de recharge publique d’ici 2030. Plus d’un demi-milliard de dollars sera investi par Québec.

Enfin, selon Mme Guilbault, l’objectif de doter le parc de véhicules gouvernementaux de 2000 VÉ au 31 mars 2023 a été dépassé. « Le dernier chiffre qu’on me dit, c’est 2037. On a comme cible d’ici 2030 d’avoir 100 % de nos véhicules légers et 25 % de nos camionnettes qui seront électriques. »

Son collègue, député de Masson et adjoint parlementaire du ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs, Mathieu Lemay, a ajouté que Québec souhaite doter 600 000 cases de stationnement dans des immeubles multilogements d’infrastructures de recharge et renforcer la norme des véhicules zéro émission.