Des ligues sportives appuient la modernisation du jeu en ligne au Québec

La NBA, la LCF et la MLS ont manifesté leur appui aux demandes de la Coalition québécoise du jeu en ligne d'introduire les opérateurs privés dans le monopole de Loto-Québec.

Trois grandes ligues sportives nord-américaines ont manifesté leur appui aux demandes de la Coalition québécoise du jeu en ligne, réclamant un nouveau cadre réglementaire pour les paris sportifs en ligne au Québec.


En mai dernier, plusieurs sociétés de l’industrie du jeu en ligne – dont les activités sont illégales au Québec – se sont unies derrière la Coalition du jeu en ligne (CQJL) afin d’appeler Loto-Québec à moderniser son système actuel.

La Coalition demande notamment la création d’un cadre réglementaire basé sur un système de licence pour les opérateurs privés, « qui permettrait de non seulement mieux encadrer la publicité et le jeu responsable, mais également de rapporter des redevances », souligne Nathalie Bergeron, porte-parole de la CQJL.



Et trois grandes ligues sportives nord-américaines ont manifesté leur appui aux demandes de la CQJL : La Major League Soccer (MLS), la Ligue canadienne de football (LCF) et la National Basketball Association (NBA), spécifiquement pour les paris sportifs.

Randy Ambrosie, commissaire de la LCF, affirme se joindre aux autres grandes ligues « pour exhorter les législateurs du Québec à explorer pleinement les avantages de l’introduction d’un environnement de jeu réglementé, qui n’opère pas dans l’ombre, mais au vu et au su de tous, qui protège l’intégrité de la compétition et qui encourage le jeu responsable ».

Un refrain similaire à son confrère de la MLS, Don Garder, qui souhaite entre autres voir la province se munir d’un modèle permettant d’accroître « l’engagement des fans de manière responsable, avec les plus hauts niveaux d’intégrité et de solides partenariats ».

Il rappelle notamment que « le soccer est le sport entraînant le plus de paris sportifs au monde » et que « les entreprises de paris internationales titulaires d’une licence se concentrent désormais sur les marchés aux États-Unis et en Amérique du Nord ».



Mike Bass, porte-parole de la NBA, affirme également que « si le gouvernement du Québec devait créer un marché ouvert et réglementé, la NBA soutiendrait cette structure, de la même manière qu’elle soutient le marché compétitif de l’Ontario ».

L’Ontario est pour l’instant la seule province réglementant son offre de jeu en ligne à travers un système de licence octroyé aux opérateurs privés. Une stratégie ayant rapporté 469 millions $ à son gouvernement, selon un rapport de Deloitte.

Avec un modèle semblable, le gouvernement du Québec pourrait recevoir au moins 230 millions $ en redevances, selon la CQJL.

Loto-Québec reste de marbre

Loto-Québec se questionne quant à ce triple appui des ligues pour une modernisation de la législation.

Les organisations qui leur donnent leur appui « devraient se questionner sur les véritables intentions de la Coalition », observe Renaud Dugas, porte-parole pour Loto-Québec.

Selon lui, il est « particulier » que ce regroupement fasse la promotion d’un cadre réglementaire, « alors que certains des signataires offrent illégalement des jeux aux Québécois, contrevenant ainsi au Code criminel canadien ».



La CQJL regroupe plusieurs entreprises de jeu en ligne, dont Apricot Investments, Betway, Bet99, DraftKings, Entain, Flutter, Games Global et Rush Street.

« On peut s’interroger et avoir beaucoup de doutes quant à leur véritable intérêt. De plus, ils disent agir au nom du jeu responsable alors que leurs signataires ont des pratiques très questionnables. »

—  Renaud Dugas, porte-parole pour Loto-Québec

Comme l’Ontario

Nathalie Bergeron défend toutefois toute malice derrière leur ambition.

« Connaissez-vous beaucoup d’industries qui demandent de manière proactive à un gouvernement non seulement de les réglementer, mais de les taxer? », questionne-t-elle.

La porte-parole croit qu’il serait temps que le gouvernement « arrive en 2023 » puisque « le cadre réglementaire qui existe date des années 1970, avant même la création d’Internet. Rien n’adresse le jeu en ligne dans les règles actuelles ».

Monopole des jeux de hasard et d’argent partout sur le territoire québécois, Loto-Québec rappelle que « si ce n’est pas Loto-Québec, ce n’est pas légal ».

« Contrairement aux membres de la Coalition, le site de Loto-Québec est un site fait par des Québécois pour les Québécois et dont 100 % des profits retournent à la collectivité. »

La CQJL estime toutefois qu’en mettant en place un système licencié similaire à l’initiative de l’Ontario, il y a un an, « le gouvernement du Québec forcerait les opérateurs à suivre un certain nombre d’exigences en termes de sécurité des données et de jeu responsable. Et tant qu’on ne le fait pas, les joueurs vont aller où ils veulent ».