« Nous surveillons principalement nos lignes de transport qui transitent par l’Abitibi, ainsi que l’évolution des feux au nord de Baie-Comeau et de Sept-Îles. Sur la Côte-Nord, la situation s’est beaucoup améliorée depuis hier en raison de la pluie », souligne Maxence Huard-Lefebvre, porte-parole pour Hydro-Québec.

Il confirme qu’aucune ligne ni aucun poste n’ont été touchés physiquement, pour le moment, même s’il est arrivé « à plusieurs reprises que les feux passent près et même sous nos lignes dans les derniers jours ».

Pannes de courant

« Rappelons toutefois qu’il n’y a pas d’arbre sous nos lignes, les emprises faisant l’objet de maîtrise de la végétation de manière continue, explique-t-il. Cela dit, la chaleur et la fumée peuvent causer le déclenchement de mécanismes de protection du réseau. »

Des situations qui se sont produites à plusieurs reprises dans les derniers jours, « ce qui n’est pas étonnant vu l’étendue des feux en cours ».

L’événement le plus important a eu lieu jeudi dernier, alors qu’environ 240 000 clients ont été touchés par une panne pendant quelques heures. Cette ligne du réseau principal de 735 kV, qui traverse la province, a pu être remise sous tension rapidement, précise M. Huard-Lefebvre.

Vendredi, une panne a touché uniquement la région de l’Abitibi, car la fumée avait alors affecté une ligne régionale du réseau à 315 kV.

« La majorité des déclenchements n’ont pas causé de panne pour les clients, assure Maxence Huard-Lefebvre, car nous avons de la marge de manœuvre sur le réseau. »

Mais les risques de pannes existent toujours, même si Hydro fait «tout en son pouvoir» pour les réduire, promet le porte-parole.

Évacuations

Dans les derniers jours, Hydro-Québec a demandé à certains employés de ne pas se rendre à leur lieu de travail. Pour d’autres, la société d’État a procédé à des évacuations. Le tout « en fonction du panache de fumée, de la qualité de l’air, de la fermeture des routes, des directives des autorités et de la SOPFEU ».

«Les employés qui avaient été évacués ou qui n’avaient pas pu se rendre dans certaines centrales au nord de Baie-Comeau (complexe Manic-Outardes) ont pu réintégrer leur lieu de travail aujourd’hui pour des travaux à l’intérieur, la situation s’étant grandement améliorée sur la Côte-Nord en raison de la pluie.»

La route 389 a par ailleurs été rouverte aux travailleurs essentiels, confirme-t-il.

En date du 7 juin, environ 180 employés sur la Côte-Nord n’ont pu se rendre sur leur lieu de travail ou ont été évacués « à un moment ou à un autre », rapporte le porte-parole.

Pour l’Abitibi, où la situation empire d’heure en heure, Hydro-Québec ne peut donner d’informations précises quant à la situation de leurs travailleurs.

Au Québec, la société d’État détient 62 centrales hydroélectriques. « La majorité d’entre elles n’ont pas été visées par des évacuations. »

« À noter que nos centrales et équipements dans nos postes peuvent être opérés à distance – une évacuation ne rend pas nos actifs indisponibles. »

« Il faut aussi garder en tête qu’il y a une zone déboisée autour de tous nos postes électriques. De plus, en coordination avec la SOPFEU, Hydro-Québec ira faire des travaux de déboisement à proximité de certaines installations », rappelle le porte-parole.