« L’imprimerie, c’est ma passion. Je suis reconnaissant de pouvoir immigrer au Québec, offrir une belle vie à ma famille et vivre de mon métier », remercie le travailleur, qui occupe un poste de nuit à l’imprimerie située à Scott, en Beauce.
Malgré les traits tirés par la fatigue et le stress du déracinement, il n’arrête pas de sourire. « Mes filles aiment déjà leur nouvelle école; elles ont pu rencontrer leurs cousins pour la première fois et elles découvrent la nourriture locale. Ma femme a trouvé un emploi comme préposée dans une résidence pour personnes âgées. On a fait le bon choix. »
Bien préparé
Cette décision, il l’a longuement mûrie. Il s’y était également bien préparé. « Mon frère et ma sœur habitent à Montréal depuis huit et dix ans et ils ont fondé leur famille ici. J’avais hâte de les retrouver. »
Durant la dernière année, le Mauricien d’origine a visité différentes villes et régions du Québec, question de se familiariser avec quelques coutumes.
« J’ai dû réapprendre à conduire!, rigole-t-il. Ici, c’est complètement différent de mon île. » Il faut dire que, sur l’île Maurice, la conduite se fait à gauche. « Je n’avais jamais vu un feu clignotant de ma vie », donne-t-il en exemple.
Bien qu’il soit débarqué au Québec depuis moins d’un mois, il accumule déjà les anecdotes et les références. Il parle de ses premières crêpes au sirop d’érable (les préférées de ses filles!) en passant par le café du Tim Hortons, rapidement devenu une habitude pour les travailleurs étrangers. La famille s’acclimate tranquillement à sa nouvelle terre d’accueil. « On est ici pour y rester », affirme-t-il.
Une première cohorte
Wesley fait partie d’un groupe de 15 travailleurs étrangers nouvellement embauchés par Solisco. Douze d’entre eux proviennent du Maroc, un du Cameroun et un autre vient de la France. Et il y a Wesley, de l’île Maurice.
Formée depuis quelques semaines à peine, la cohorte est rapidement devenue une famille pour ces nouveaux arrivants. « On sent la camaraderie et l’entraide », dit l’un d’eux.
Cette cohorte de travailleurs, tous francophones et qualifiés, est une première pour Solisco, qui cherchait de la main-d’œuvre spécialisée.
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Avant même d’atterrir au Québec, ces travailleurs avaient tous une expérience en imprimerie. « On avait besoin de pressiers et de travailleurs expérimentés. C’est difficile de trouver des employés déjà qualifiés dans ce domaine dans notre région », explique François-Nicolas Carrier, directeur culture et organisation chez Solisco.
L’entreprise beauceronne a donc entrepris les démarches de recrutement il y a un an et demi. C’est lors d’une mission économique à Marrakech, dans le cadre des Journées Québec Maroc, que l’équipe de Solisco a pu rencontrer ses premiers candidats, durant des entrevues de sélection de type speed dating.
« Dans les semaines suivantes, on a multiplié les rencontres à distance. Tout est allé rapidement. Nous avons pris en charge toute la logistique et les demandes de permis de travail et, quelques mois plus tard, les premiers travailleurs arrivaient », raconte Alexe Bégin, la conseillère en ressources humaines pour Solisco qui a piloté le dossier.
En plus de s’occuper de la paperasse, la conseillère est rapidement devenue la personne-ressource, voire une marraine, pour ces nouveaux arrivants, prenant le temps de répondre à leurs mille et une questions. « Je les ai aidés à faire un budget pour l’épicerie et les achats courants et à prendre un rendez-vous médical », illustre-t-elle.
La direction de Solisco a emboîté le pas. « On a acheté deux Corolla et on a aménagé et équipé des logements pour les accueillir. Certains arrivaient avec quelques valises seulement », renchérit le directeur à ses côtés.
D’autres, toutefois, avaient déjà entamé des démarches de leurs côtés pour se trouver un logement et des meubles. C’est le cas de Wesley, qui a aussi fait la location d’une voiture et inscrit ses filles à l’école primaire. « On avait soigneusement préparé notre arrivée. On voulait bien faire les choses et s’intégrer dans notre nouvelle communauté », dit-il.
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Participer à la croissance
Depuis son arrivée, Wesley a reçu une formation pour manœuvrer la nouvelle presse Speedmaster, dont le modèle à la fine pointe de la technologie est unique au pays. Cette acquisition permet à Solisco de doubler sa capacité d’impression en feuilles tout en misant sur la diversification de matériaux, comme le papier d’impression fin ou le carton.
C’est une fierté pour Wesley d’être attitré à ce poste. « Être au Québec signifie beaucoup pour ma famille, mais c’est aussi une chance inouïe pour moi de m’épanouir professionnellement. »
Pour Solisco, l’expérience apporte un vent de nouveau au sein des équipes. Après plus de 30 ans d’existence, l’entreprise souhaite poursuivre sa croissance avec ses 400 employés et ses projets d’envergure continueront de se faire dans le respect de ses valeurs d’innovation, d’expertise et de qualité. « On va prendre le temps de bien accueillir cette première cohorte, mais on espère répéter l’expérience dans d’autres secteurs », réfléchit M. Carrier.
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UN AUTRE EXEMPLE DE RECRUTEMENT À L’INTERNATIONAL
Solisco n’est pas la seule à se tourner vers le recrutement international. De plus en plus d’entreprises québécoises entreprennent elles-mêmes des démarches pour dénicher des travailleurs spécialisés et embaucher par cohortes.
Une trentaine de nouveaux travailleurs immigrants, dont une première cohorte de 12 travailleurs mexicains, vient de joindre les rangs de la compagnie de maçonnerie et de béton Atwill-Morin, qui a des bureaux à Québec, Montréal et Ottawa. Parmi ces 30 travailleurs, 14 sont des maçons et des bétonniers venant de la France.
L’an prochain, de 40 à 50 autres travailleurs provenant du Mexique, de la France, du Royaume-Uni, du Maroc et de la Tunisie s’ajouteront aux 1000 employés de l’entreprise. Ils bénéficieront du programme de recrutement international de l’entreprise, qui vise à embaucher massivement d’ici 2026. Durant la dernière année, le groupe a procédé à des acquisitions de ses filiales, demandant plus de main-d’œuvre.
Le déploiement de cette stratégie a nécessité un important investissement, dans les six chiffres, mais l’entreprise s’est dite convaincue qu’il porterait des dividendes d’importance à moyen et long terme.
Fraîchement débarqués, les nouveaux travailleurs possèdent un permis de travail pour une période de deux ans, lequel est renouvelable. La direction d’Atwill-Morin espère qu’ils deviendront des travailleurs permanents qui pourront se développer et faire carrière en gravissant les échelons de l’entreprise.
D’ici là, l’entreprise a mobilisé une équipe pour encadrer les nouveaux arrivants et faciliter leur intégration à la vie de quartier, la reconnaissance de leurs compétences respectives, un accès à l’apprentissage du français, à la familiarisation de la culture québécoise ainsi qu’à l’apprentissage de toutes les obligations reliées notamment aux normes du travail et à la santé/sécurité sur les chantiers.
« Nous souhaitons que ces nouveaux arrivants deviennent de fiers Québécois dans un avenir rapproché tout en assumant un rôle d’ambassadeurs de l’entreprise et du Québec auprès de leurs communautés d’origine », affirme le vice-président exécutif d’Atwill-Morin, Nicolas Croteau.
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