Les prix au débarquement sont de 1,60$ la livre pour la grosse crevette, 1,38$ pour la moyenne et 1,22$ pour la petite. Ces prix sont les mêmes que l’an dernier.
Déception chez les crevettiers
« On est déçu », réagit sans surprise le directeur général de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec, Patrice Element. « On considérait que nos demandes étaient raisonnables. Mais la Régie en a décidé autrement. On en prend acte. » Les prix souhaités par les pêcheurs étaient de 1,68$ la livre pour la grosse crevette, 1,45$ pour la moyenne et 1,28$ pour la petite.
Pour M. Element, cette décision défavorable pour ses membres ajoute une couche au contexte difficile pour eux.
« Notre vrai problème, ce sont les taux de capture catastrophiques. »
— Patrice Element, directeur général de l’Office des pêcheurs de crevette du Québec
L’an dernier, un voyage de pêche typique rapportait 38 000 à 40 000 livres de crevette. Actuellement, les crevettiers récoltent 20 000 à 22 000 livres par sortie. M. Element n’a jamais vu des taux de capture aussi anémiques depuis le début des années 2000.
Comme la quantité de carburant par sortie demeure la même et que les taux de capture sont de 50% inférieurs à la dernière saison, les entreprises de pêche seront moins rentables. De plus, comme la crevette est petite, le prix moyen obtenu pour leurs captures est moindre qu’en 2022. Si ces conditions ne s’améliorent pas, le porte-parole de l’OPCQ craint que certains crevettiers mettent fin à leur saison.
Conserver ses marchés
L’Association québécoise de l’industrie de la pêche (AQIP) est quant à elle satisfaite de la décision de la Régie. « On voulait une pêche pour conserver nos marchés, soutient le directeur général de l’organisme, Jean-Paul Gagné. Si on avait payé plus cher, ça aurait été désastreux pour nous. »
Cette décision ne signifie pas pour autant, selon lui, que les profits seront au rendez-vous pour les industriels qui, comme l’an dernier, ne sont pas à l’abri de déficits en raison du marché européen qui n’est pas bon. Les transformateurs font aussi face au même problème que les pêcheurs: la baisse des quotas et l’effondrement des stocks. « Il n’y a pas le volume qu’on a connu anciennement, se désole M. Gagné. C’est inquiétant. »