Choisis ton horaire!

De gauche à droite, Dominique Lortie, Rémi Ferland et Charlie St-Laurent, tous trois des employés du département de finition de Synertek, ont choisi des horaires sur mesure qui conviennent à leurs besoins.

MILIEU DE TRAVAIL / Choisis ton horaire. C’est aussi simple que ça!


Voilà la réponse de Léa Cullen-Robitaille et de ses collègues des ressources humaines faite au nouvel employé de Synertek qui veut savoir à quelle heure il commencera son premier quart de travail dans cette entreprise de Lévis spécialisée dans la transformation du métal en feuilles.

Il peut adopter l’horaire «standard» de 40 heures, soit de 7h30 à 17h du lundi au vendredi et de 7h30 à 11h30 le vendredi. Congé l’après-midi.



L’horaire «lève-tôt» peut aussi lui convenir : de 6h30 à 16h du lundi au jeudi et de 6h30 à 10h30 le vendredi. Congé l’après-midi.

S’il est encore plus matinal, l’horaire «insomniaque » s’adresse à lui. De 5h30 à 16h du lundi au jeudi. Congé toute la journée le vendredi.

Il peut aussi se tourner vers l’horaire «intense» : de 6h30 à 17h du lundi au jeudi. Congé toute la journée le vendredi.

Il y a aussi un horaire de fin de semaine qui s’étend de 6h à 18h30 du vendredi au dimanche. Des horaires sur mesure sont également proposés aux préretraités et retraités ainsi qu’aux étudiants.



À la préretraite, Dominique Lortie a adopté un horaire de 36 heures plutôt que de 40.

«Les employés peuvent également bénéficier d’un horaire allégé et ils ont aussi droit à des congés pour des événements familiaux afin de faciliter la conciliation travail-famille», signale Léa Cullen-Robitaille, directrice Communication et rédaction technique.

Une telle flexibilité est plutôt rare dans le secteur de la fabrication industrielle. c

À chacun son horaire

Gerry Martineau a choisi l’horaire «insomniaque» qui peut varier entre 36 et 40 heures selon les besoins de la production. Du lundi au jeudi, la journée de travail du soudeur débute à 5h30 et se termine à 15h. Si le carnet de commandes le justifie, il est en poste à l’usine le vendredi de 6h à 10h. Sinon, congé!

L'horaire «insomniaque» fait l'affaire du soudeur Gerry Martineau. Il commence sa journée à 5h30. Et la termine à 15h. Il peut ainsi être présent lorsque son jeune fils débarque de l'autobus à 15h30.

«L’autobus qui transporte mon fils de l’école arrive à 15h30. Il est encore trop petit pour marcher jusqu’à la maison. Ça prend donc quelqu’un pour aller le chercher», explique Gerry Martineau qui, en près de 20 ans de métier, n’avait jamais eu l’occasion de pouvoir aménager son temps de travail et de pouvoir ainsi prioriser sa qualité de vie. «Je devais faire semblant d’être malade pour être capable de réussir à m’absenter.»

Au moment où son fils sera plus autonome, Gerry Martineau pourra reprendre un horaire de travail de 40 heures. En effet, tous les six mois, les employés de Synertek peuvent modifier leur horaire de travail. «Nous cherchons toujours à accommoder les gens lorsque des situations particulières surviennent dans leur quotidien», signale Léa Cullen-Robitaille.

Rémi Ferland ne jure que pour l’horaire «insomniaque», soit de 5h30 à 16h du lundi au jeudi. «À la fin de mon quart, j’aime toujours que ma tâche soit complétée. Quand tu as une journée de production de dix heures devant toi, ça te donne le temps de t’installer comme il faut, de commencer un job et de le finir.»



À l'emploi de Synertek depuis un peu plus de 18 mois, Rémi Ferland jure vivre encore une «lune de miel» avec son employeur.

Sa collègue au département de finition, Dominique Lortie, a choisi de ralentir la cadence. «Je suis à la préretraite. Je commence tranquillement à penser à fermer les livres. J’ai réduit ma semaine de travail de 40 à 36 heures. Du lundi au jeudi, je commence à 6h30 et je termine à 16h. Éventuellement, je pourrais passer à 32 heures. Peut-être l’année prochaine. Ça va dépendre de la santé», explique celle qui exécute des tâches de sablage et de polissage de petites et grandes pièces métalliques.

L’autogestion et le bonheur

Fondée en 2004, Synertek n’est pas une usine de fabrication comme les autres. Elle mise sur la responsabilisation et l’autonomisation de l’ensemble de son personnel. Dans l’usine, il y a un directeur, mais pas de chef d’équipe ou de contremaître.

«Nous croyons que la liberté et la responsabilisation conduisent à la performance, au bonheur et à l’épanouissement professionnel et personnel», résume Léa Cullen-Robitaille. Une culture qui, selon elle, survivra au départ des trois fondateurs qui ont vendu leur entreprise, l’automne dernier, à un groupe de cinq personnes associées depuis longtemps à Synertek.

Deux des membres de l'équipe des ressources humaines de Synertek, Léa Cullen-Robitaille et Noémie Laberge.

«Ce qui m’a amené ici – il y a déjà un peu plus de 18 mois – ce sont les horaires, les conditions de travail, l’accès à la pratique d’activités sportives, mais surtout le respect de l’être humain. Nous sommes considérés comme des êtres autonomes. Je n’avais jamais connu ça auparavant», témoigne Rémi Ferland.

Le modèle d’autogestion mis en place chez Synertek s’appuie sur la participation des employés aux décisions prises sur le plancher de l’usine. «Nous nous répartissons les tâches. Nous collaborons constamment entre nous», explique M. Ferland.

«J’ai eu un peu de misère à m’adapter au départ», intervient Gerry Martineau. «Au-dessus de mon épaule, il y avait toujours eu un superviseur qui me disait quoi faire.»

La responsabilisation de tout et chacun permet de créer beaucoup de respect et de compréhension au sein des équipes, soutient Charlie St-Laurent. «Tu ne te sens pas mal si tu arrives en retard, un matin, en raison de la prise d’un rendez-vous. Personne ne te fait sentir que tu as abandonné l’équipe. Tout le monde sait que tu vas t’arranger pour reprendre le temps perdu.»

Âgée de 23 ans, Charlie St-Laurent avait déjà travaillé dans une usine. Elle ne songeait nullement à y retourner avant de lire une offre d’emploi diffusée par Synertek il y a deux ans. «J’ai tout de suite vu qu’il ne s’agissait pas d’un employeur comme un autre. Je n’avais jamais vu de telles conditions. Je travaille quatre jours. Je suis en congé trois jours. On m’a formée et on commence progressivement à m’intégrer dans de nouveaux départements.»



Les mesures mises de l’avant en matière de gestion des ressources humaines et conciliation travail-famille ont permis à Synertek d’obtenir plusieurs prix. L’entreprise s’efforce également de demeurer compétitive et concurrentielle au chapitre des salaires et des autres conditions offertes à ses salariés. À titre d’exemple, la redistribution d’une partie des profits de l’entreprise se fait dorénavant trimestriellement plutôt qu’une seule fois par année.

LES HORAIRES CHEZ SYNERTEK

Horaire standard : De 7h30 à 17h00 du lundi au jeudi et de 7h30 à 11h30 le vendredi.

Horaire intense : De 6h30 à 17h00 du lundi au jeudi et congé le vendredi.

Horaire lève-tôt : De 6h30 à 16h00 du lundi au jeudi et de 6h30 à 10h30 le vendredi.

Horaire insomniaque : De 5h30 à 16h00 du lundi au jeudi et congé le vendredi.

Le préretraité : De 7h30 à 16h du lundi au jeudi et congé le vendredi.