Les Manitobains appelés aux urnes aujourd’hui pour une élection à potentiel historique

Si la première ministre sortante Heather Stefanson menait le Parti progressiste-conservateur à une troisième majorité consécutive, elle deviendrait la première femme à être élue première ministre lors d’une élection générale au Manitoba.

C’est jour de vote au Manitoba, où après quatre semaines de promesses, de débats et de publicités controversées, l’élection générale pourrait marquer l’histoire d’une manière ou d’une autre.


Si la première ministre sortante Heather Stefanson menait le Parti progressiste-conservateur à une troisième majorité consécutive, elle deviendrait la première femme à être élue première ministre lors d’une élection générale au Manitoba.

En effet, Mme Stefanson n’a pas été élue première ministre en 2019. Elle a plutôt succédé à Brian Pallister en 2021 lorsque les membres du parti l’ont choisie pour diriger leur formation.

De l’autre côté, si le Nouveau Parti démocratique (NPD) l’emportait après sept ans dans l’opposition, son chef Wab Kinew deviendrait le premier premier ministre d’une province canadienne à être issu des Premières Nations.

Il s’agirait d’un moment spécial pour M. Kinew, dont le défunt père n’avait même pas le droit de vote lorsqu’il était un jeune adulte en vertu des lois canadiennes en vigueur à l’époque.

Le chef du NPD du Manitoba, Wab Kinew

Les sondages d’opinion suggèrent que les néo-démocrates sont en tête, en particulier à Winnipeg, où se trouvent 32 des 57 sièges de l’Assemblée législative.

Le soutien aux conservateurs a chuté pendant la pandémie de COVID-19, alors que les hôpitaux se débattaient pour faire face à l’augmentation du nombre de cas et que des dizaines de patients en soins intensifs étaient transportés par avion vers d’autres provinces.

Le NPD, qui a remporté 18 sièges lors des dernières élections, a fait des soins de santé le thème central de sa campagne. M. Kinew a notamment promis de rouvrir trois services d’urgence d’hôpitaux qui ont été déclassés par le gouvernement progressiste-conservateur.

Le chef a été offensif tout au long de la campagne, tenant des conférences de presse dans les zones tenues par les conservateurs et mettant en avant le candidat local.

« Nous croyons qu’il s’agit du problème numéro un au Manitoba qui nécessite une attention particulière », a déclaré M. Kinew, lundi, lors de sa dernière conférence de presse de campagne.

Le NPD a fait des promesses dans d’autres domaines, comme offrir davantage de places en garderie, geler pendant un an des tarifs d’hydroélectricité et suspendre temporairement la taxe sur le carburant de 14 cents le litre, jusqu’à ce que l’inflation diminue.

Les progressistes-conservateurs, qui ont remporté 36 sièges lors des dernières élections, ont promis d’embaucher davantage de personnel pour le réseau de santé et de construire des infrastructures hospitalières.

Ils se sont également engagés à réduire les impôts pour aider les personnes confrontées à l’inflation et stimuler l’économie. Ils ont promis de réduire l’impôt sur le revenu des particuliers et de supprimer progressivement l’impôt que les employeurs paient sur leur masse salariale annuelle totale.

Prairie Green

Les conservateurs sont passés à l’offensive après des demandes visant à fouiller la décharge de Prairie Green, un site privé situé au nord de Winnipeg, à la recherche des restes de deux femmes autochtones qui auraient été tuées et emmenées là-bas l’année dernière. La police a depuis accusé un homme de meurtre au premier degré.

Les conservateurs ont diffusé des publicités, y compris sur de grands panneaux d’affichage, promettant qu’ils « resteraient fermes » en s’opposant à la « fouille d’une décharge » en raison des problèmes de sécurité liés à l’amiante et à d’autres matières toxiques qu’on pourrait y retrouver.

Les publicités ont été critiquées de plusieurs côtés : des dirigeants autochtones, du ministre fédéral Marc Miller et de David McLaughlin, qui a dirigé les campagnes des conservateurs du Manitoba sous Brian Pallister en 2016 et 2019.

Mme Stefanson a défendu les publicités. Elle a déclaré que rejeter les recherches était une décision difficile, mais que la sécurité des travailleurs et la prévention du risque de cancer et d’autres maladies étaient primordiales.

Elle a souligné une étude financée par le gouvernement fédéral selon laquelle une recherche est réalisable, mais nécessiterait des mesures spéciales pour réduire le risque pour les chercheurs. Le rapport a également indiqué que les recherches pourraient prendre jusqu’à trois ans, coûter jusqu’à 184 millions de dollars et n’avoir aucune garantie de succès.

M. Kinew et le chef libéral Dougald Lamont ont promis de mener des recherches.

Ce dernier espère quant à lui faire grossir son caucus au-delà des trois sièges que les libéraux détenaient à l’Assemblée législative à la dissolution. De récents sondages d’opinion suggèrent toutefois que leurs appuis ont diminué.