Le volet automobile du projet de tunnel sous-fluvial interrives a été abandonné en avril dernier, six mois après les élections générales remportées haut la main par M. Legault et sa Coalition avenir Québec (CAQ).
« C’est le point de départ de la perte de confiance », a déclaré M. Legault, mardi après-midi, en mêlée de presse moins de 24 heures après la défaite subie dans Jean-Talon.
« Il n’est pas question de perdre Québec définitivement. Je vais travailler très fort, avec les collègues, les députés et toute l’équipe de la CAQ pour reconquérir la confiance des gens de Québec. »
— François Legault, au lendemain de la défaite électorale de la CAQ dans Jean-Talon
Lundi, le Parti québécois a facilement gagné le siège de Jean-Talon laissé vacant par l’ex-députée de la CAQ Joëlle Boutin. Le candidat péquiste, Pascal Paradis, a obtenu plus du double des votes récoltés par son adversaire caquiste, Marie-Anik Shoiry.
Le premier ministre avait d’ailleurs pris une partie du blâme de la défaite dès son discours de lundi soir.
En passant par les députés
Mardi, disant accepter le message de la population avec « lucidité et humilité », M. Legault constate qu’un « lien de confiance [est] à rebâtir » avec la région de Québec.
Son gouvernement compte donc se lancer dans une consultation auprès des citoyens, a révélé le premier ministre Legault. Il veut y parvenir par le biais de ses députés des régions de la Capitale-Nationale (8 sur 11 sont caquistes) et de Chaudière-Appalaches (7 sur 7), de ceux des autres partis, ils sont maintenant trois, et des principaux maires de la région.
On sait qu’une forte majorité des élus de la Rive-Sud, autant provinciaux que municipaux, se montrent très favorables à la construction d’un tunnel Québec-Lévis pour les voitures et camions.
Par sa ministre des Transports, vice-première ministre et députée de Louis-Hébert, circonscription de la région, Geneviève Guilbault, le gouvernement Legault avait annoncé laisser tomber la partie automobile du projet de troisième lien à cause d’une diminution de l’achalandage projetée.
« Je veux consulter. Je veux écouter la population concernant le troisième lien, voir qu’est-ce qui est proposé par la population. Parce qu’il est clair que ça nous a fait très mal, cette décision de l’abandonner. »
— François Legault, premier ministre du Québec
Si le premier ministre dit vouloir d’abord rejoindre la population à travers les députés, il ne ferme la porte à aucun moyen futur pour en venir à ses fins. Pas même un référendum régional.
Il souligne par contre que le PQ a remporté l’élection partielle dans Jean-Talon même si ce parti s’est positionné contre le troisième lien autoroutier. Il croit donc qu’on ne peut pas déjà conclure et veut vérifier si les gens de Québec en veulent à la CAQ d’avoir abandonné le projet ou de la façon dont il l’a fait.
Marché Champlain pas prioritaire
Si M. Legault avait en avril parlé de courage politique pour abandonner le troisième lien, il souligne aujourd’hui le courage nécessaire pour un gouvernement de se remettre en question.
« Si la population de Québec veut quelque chose de nouveau, on va regarder », a résumé le premier ministre, ajoutant que sa « consultation » durerait « au moins quelques mois ».
Sur l’importance de la région de la capitale, il rappelle que le mouvement favorable à la CAQ a en bonne partie pris naissance dans la région de Québec. En plus, en ce moment, il n’observe pas de mouvement contraire ailleurs au Québec.
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La réflexion pourrait s’élargir à d’autres promesses phares dans la région de Québec, comme le projet de marché Champlain à l’emplacement actuel de la traverse à Québec.
M. Legault constate que ce projet ne constitue pas une priorité pour le maire de Québec, Bruno Marchand, et qu’il est prêt à écouter le maire et la population.