Une déception planait au rassemblement libéral lundi soir, mais la candidate libérale Élise Avard-Bernier a visiblement eu la piqûre de la politique, après sa toute première expérience. Si bien qu’elle pense déjà se présenter à l’élection générale dans trois ans, si le support de sa famille est au rendez-vous.
Une douzaine de députés libéraux étaient rassemblés à la microbrasserie le Saint-Colomb pour assister au dévoilement du scrutin. Le rassemblement avait des allures de 5 à 7, sans trop de suspense électoral. La candidate libérale s’est inclinée au quatrième rang, derrière le Parti québécois, la Coalition Avenir Québec et Québec solidaire.
Mais « ce n’est que partie remise », assurent les libéraux. La « marraine » de campagne d’Élise Avard-Bernier, Marwah Rizqy, juge que le parti peut ramener les libéraux au bercail en 2026. Selon la députée, l’électorat libéral s’est rangé vers le Parti québécois en y voyant un vote « anti-CAQ ».
« Il faut que les libéraux qui ont voté pour la première fois pour le PQ comprennent qu’on les pardonne pour cette fois-ci, mais pas en 2026! »
— Marwah Rizqy, députée libérale
Élise Avard-Bernier a profité de ses quelques minutes au micro pour saluer le grand gagnant, le péquiste Pascal Paradis. « Je sais que lui aussi a travaillé extrêmement fort, il l’a mérité. »
Un parti à redéfinir
En pleine tournée de consultations sur la relance du parti, le PLQ doit redoubler d’efforts pour conquérir les électeurs, laisse entendre la candidate déchue Élise Avard-Bernier. Les efforts doivent commencer sur le terrain dès « demain », prévient la libérale, en s’adressant aux militants.
« Ces gens-là, il ne faut pas juste aller les voir quand c’est le moment de voter. Et je ne veux pas être plate, mais ils nous l’ont dit », ajoute-t-elle, faisant référence aux citoyens, organismes et entreprises du comté.
Selon Marwah Rizqy, qui a notamment été pressentie pour la chefferie du PLQ, Élise Avard-Bernier représente le renouveau dont le PLQ a besoin. « Nous, notre job, c’est de s’assurer qu’Élise soit avec nous et qu’on l’aide jusqu’en 2026, parce qu’il est hors de question que les libéraux ne reviennent pas à la maison », renchérit-elle.
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Lors de l’élection générale de 2022, la candidate libérale Julie White s’était également classée quatrième, avec 13,51 % des voix. C’est presque le double du score d’Élise Avard-Bernier.
Certains militants libéraux ne cachaient pas leur sourire de voir la Coalition Avenir Québec mordre la poussière, très loin derrière le vainqueur Pascal Paradis.
Le taux de participation dépasse les 55 %, ce qui est plutôt élevé pour une élection partielle. La dernière partielle, qui a envoyé Joëlle Boutin à l’Assemblée nationale, avait mobilisé un taux de participation de 49,18 % en 2019.
Les Conservateurs ont donné le ton, croit le candidat
Le candidat pour le Parti conservateur de Québec (PCQ) d’Éric Duhaime récupère plus de 6 % du vote (1558). Il croit fermement avoir donné le ton de cette campagne avec l’enjeu de mobilité.
« Je suis content d’avoir participé à mettre les conservateurs sur la carte à Québec. Les résultats montrent qu’on a grimpé, et que les autres ont reculé », indique Jesse Robitaille en fin de soirée.
Après y avoir réfléchi pendant les quatre dernières semaines, le candidat a assuré être de retour en 2026 avec le PCQ.
« Il y a une montée conservatrice qui arrive, c’est ça l’important. Les objectifs sont atteints », ajoute le candidat défait de 24 ans.
Il continuera sa bataille contre le projet de tramway dans les mois à venir, a-t-il aussi assuré. Avec Judith Desmeules
Martine Ouellet obtient 1 % des votes
Sixième, Martine Ouellet et son parti Climat Québec récoltent 1,2 % des voix. La candidate se réjouit d’avoir vu ses appuis six fois plus élevés qu’à la dernière élection dans Jean-Talon. Dans toute la province, Climat Québec avait convaincu 0,21 % de l’électorat.
Mme Ouellet voit dans cette élection partielle le résultat d’un mécontentement envers le gouvernement. Surtout, une déception quant au troisième lien, affirme-t-elle. La fondatrice de Climat Québec déplore également le peu de temps de glace qu’obtiennent les partis émergeants dans l’écosystème, au profit des « cinq partis établis ».